Bordeaux,mercredi 19 août :
Le secret du 2 ème mur avait été bien gardé jusqu’au dernier moment aiguisant la curiosité de ceux qui s’étaient pris au jeu « d’un mur, un soir ».
« L’espace pictural est un mur mais tous les oiseaux du monde y volent librement.
A toutes profondeurs »NICOLAS DE STAËL
premières volutes sur le mur en bois passé au blanc puis mis en panneaux de couleurs
Le deuxième mur proposé pour la rencontre avec le public, rue Buhan était très accessible, situé en centre-ville et très différent du mur précédent rive droite. Une réalisation aperçue depuis le tram alors que nous approchions du lieu, me sembla avoir quelque similitude avec le style de ZARB.Je le montrerai plus tard.
le décor est planté. La performance commence.
En parcourant la rue Buhan dont nous ne connaissions qu’une partie, nous aperçûmes également une réalisation de ZARB.
Vive l’été métropolitain
en haut, en bas.
20h : ZARB était déjà à l’œuvre , tout au bout de la rue Buhan,devant un petit comité composé et recomposé au fil de la soirée. Bien sûr le lieu avait le désavantage de la proximité d’un feu tricolore : les automobilistes pouvaient ainsi découvrir fortuitement un grapheur à l’œuvre et nous, faire le plein de particules. Mais les murs autorisés ne courent sans doute pas la ville. Celui-ci, appartenant à un propriétaire privé, avait auparavant été graphé par ZARB ; il changeait donc le décor à l’occasion de cette performance menée dans le cadre de « L’été métropolitain »
pause pour Zarb. à sa droite, Flora Stich/ The Desk
Parmi les spectateurs se trouvait FLORA STICH de THE DESK impliquée dans l’organisation de ces initiatives et lorsque ZARB fit une pause, la discussion s’engagea tout naturellement.
le tracé s’enrichit de nuances
La soirée fut un moment de pur bonheur qui nous transporta loin, très loin dans un monde de calme, d’harmonie, de couleurs, de volutes, de savoir-faire et de partage. Partage avec ceux qui connaissent le travail de ZARB depuis longtemps, ceux qui le découvrent, ceux qui parfois ont hanté le quartier et le connaissent comme cet ancien SDF qui a trouvé travail et logement et s’est arrêté pour serrer la main de ZARB. Partage aussi avec cette dame de 86 ans qui s’intéresse au street art, art qui fut longtemps synonyme de rejet.
instants successifs
ZARB est un artiste très accessible, d’une grande gentillesse et disponibilité et d’un calme… Il accepta de répondre aux questions qui doivent lui être posées mille fois, tout naturellement, tout en étant à l’écoute des spectateurs.
proximité avec l’artiste
zoom et odeur de bombe
Autant, avenue Thiers, nous étions restés observateurs, prenant la température de la soirée sans oser nous immiscer dans ce qui nous apparaissait comme un parterre initié et assez jeune et parce que nous étions somme toute assez ignorants, autant là, le cocon du centre-ville, la taille plus réduite du mur, favorisait la rencontre avec l’artiste et les échanges entre spectateurs.
précision du tracé et maîtrise du geste admirables
Cette soirée fut un moment fort.
au carrefour de la rue Buhan et du cours Victor Hugo
ZARB est un artiste urbain d’une grande sensibilité qui met en adéquation le lieu, le contexte et le temps. Il prend les pulsations de la ville et a bien compris que ce qui manque le plus ce sont les couleurs de la vie, les vibrations qu’elles apportent, servies par des mouvements harmonieux.
Il se dit autodidacte, ce qui lui donne une fraîcheur d’approche. Il aurait aimé avoir une formation. Mais qui dit autodidacte, ne dit pas vierge de connaissances.
elle fait souvent partie du jeu
La force qui est en ZARB se nourrit de nombreuses recherches personnelles et son improvisation, sans maquette préalable, est l’aboutissement d’une longue, très longue maturation, d’une évolution au fil du temps.
à cache-cache
Pour ma part, durant cette soirée, je ne pus m’empêcher de rapprocher le travail de ZARB de celui du landartiste ROGER DAUTAIS ; chacun à leur manière investit l’Espace-Temps. C’est d’ailleurs le titre de la dernière composition que ROGER m’a dédiée le 13 août
http://rogerdautais.blogspot.fr/
voir dans le tableau
Espace-Temps : tout un programme. Espace urbain où les hommes-fourmis se glissent pour ZARB des vagues, des chimères, des visages… espace terre-mer et ciel pour ROGER où l’infiniment petit et harmonieux au regard de l’espace s’inscrit dans les saisons à côté du théâtre de tragédie où se meut le monde.
sous tous les angles
J’aime et me laisse envoûter
« Chaque citoyen, sur l’horloge tournante de la terre, se sent comme délégué à la représentation d’un fragment de la durée, à la garde fugitive d’une seconde, à la manœuvre d’un éclair particulier,- et c’est l’ensemble de ces points lumineux, bougeant et s’entrecroisant comme les signaux d’une gare dans la nuit, qui compose les heures successives de tous les hommes. » JEAN TARDIEU/ La part de l’ombre.
vision juste avant de quitter le lieu sous les réverbères
Samedi 22 août, nous guettons l’avancement.
un détail… Et la suite pour bientôt, le 3 ème mur ayant été dévoilé.