« Vers le soir, les eaux du fleuve sont au rendez-vous du couchant. Elles consentent à se muer en nuages flamboyants, selon les lois de la transfiguration. L’univers, immensément là, se montre un instant miraculeusement émouvant ; et quelqu’un perdu là, au sein de l’éternité, un instant l’a vu et s’est ému. Tout cela relève, je le sais, de l’âme. Je me reporte alors à cet instant d’il y a près de quarante ans. »
FRANÇOIS CHENG/ DE L’ÂME / ALBIN MICHEL
François Cheng écrit depuis la Touraine la première lettre à une amie perdue de vue depuis un certain nombre d’années et retrouvée qui vient de l’interpeller au sujet de l’âme.
Voici la réponse de François Cheng : « Votre phrase : « Sur le tard, je me découvre une âme », je crois l’avoir dite à maintes reprises moi-même. Mais je l’avais aussitôt étouffée en moi, de peur de paraître ridicule. Tout au plus, dans quelques- uns de mes textes et poèmes, j’avais osé user de ce vocable désuet, ce qui sûrement vous a autorisée à m’interpeller. Sous votre injonction, je comprends que le temps m’est venu de relever le défi… »
Pour notre plus grand bonheur de lecture et de réflexion.
Un essai de définition de ce grand homme que j’admire.
« L’âme est la marque indélébile de l’unicité de chaque personne humaine »/ TROISIÈME LETTRE
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Nous voici de passage, venus de la terre ferme
A l’heure où le crépuscule s’immisce dans l’inattendu,
Marie la terre et les eaux, aimante notre route.
Mariés aussi par ces trop rares instants précieux
Jaillis, d’entre bleus à l’âme et nuages mouvants
D’orange vanille pétillant à rose poudré fugace
Dans la douceur des secondes où se complaisent
Nos yeux dernièrement trop sollicités par les larmes.
Quelques Vols d’oie en silence. Échapperont-elles
À la sombre et patiente traque des hommes
Aux habits dont la vue me glacerait le sang ?
Au bord du lac paisible, la grâce du désert
S’étend entre les roseaux habillés du noir hiver.
Les nuages s’avancent, happent la fulgurance colorée
Leur signature d’eaux se perd dans leur gueule ouverte.
La plage est immobile, le port s’enfonce dans le noir
Les eaux en silence nous prennent par le cœur
Dans ce lieu magique qui a le pouvoir de panser nos blessures.
Maïté L
Sanguinet/ 21 01 2017
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A voix nue / France Culture
1/5 L’enfance et l’adolescence
https://www.youtube.com/watch?v=HQwSl8JZv88
2/5 Paris et l’apprentissage du français
https://www.youtube.com/watch?v=AuXDtqXhIIA
3/5 La méditation
https://www.youtube.com/watch?v=GLjy1boRK8w
4/5 La beauté Le mal La mort
https://www.youtube.com/watch?v=MQ7AwJEHaqg
5/5 L’amitié l’amour la gastronomie
https://www.youtube.com/watch?v=D1mp1e0tDVM