Étiquette : pins

Entre l’écorce

et la peau
Une douce chaleur.
Et le doigt suit
Pensivement
la géographie
De l’arbre.
Des rides,
Des larmes,
Des rivières,
Des volcans
De laves odorantes
S’agrippent
à ma peau.
****************
Au-delà des apparences
A la recherche du sens …
… Je comprends de l’arbre, l’axe de raison ;
Si l’insensé de l’homme suffisant
piétine la rondeur de la terre,
Sans écouter le langage sous-jacent
Les marques du temps font de l’arbre un prince
Sûr de son empreinte, comme un roc l’hiver,
Il n’a de cesse de tendre vers l’impalpable du ciel.
A la croisée des deux mondes
Son tronc, ce dessein d’écorce, ce parchemin
Où s’écrivent les pleurs, les heures, les souffrances
Garde tout en mémoire, comme un matin aux volets clos.
Il est ainsi,
Pour mieux écouter et sauvegarder le monde
Et page à page il laisse couler la sève libératrice,
Ses branches passant, par-dessus les murs,
Les guerres des hommes, les chevauchées fantastiques
Et Les replis refuges de vies minuscules.
Tronc de solitude, graines de croyances
L’humanité t’embrasse de son regard d’indifférence
Et de ses mains avides vient se nourrir de ta force.
Arbre,
Il faut nous parler de ta verticale quête
Mêler nos humbles mots à tes racines
Enfouies au plus profond de l’invisible matière
Là, où l’homme doute, trébuche et tombe face contre terre.
Au sombre envers du décor, toi, l’arbre
paré d’éphémères jeux de lumière
Arbre refuge de tous les cris étouffés
Arbre espérant la jeunesse des rires d’enfants,
Arbre d’immortalité, nourri de tous les printemps d’oiseaux,
Tu donnes tout simplement
du temps aux temps immémoriaux.
Maïté L

Fragments ici et là.
Papier monnaie du temps qui passe.
Caramel ou anthracite
Bronze craquant sous les semelles
Qui connaît les matins de brume
Accrochés aux pinèdes ?
Plus réelles que les flammes du couchant
Les aiguilles mikado de notre enfance
Enfilez, filez les aiguilles de bois
Et nos mains et nos rêves
Déchiffrent le langage des signes
Le feu dans la gorge
Et au fond la peau tatouée résine.

Landes août 2010
Pomme de pin toute ouïe
Sur un épais tapis
A voulu faire son lit
Au soleil s’est épanouie
Et revoilà les spirales jolies
Du nombre d’or de Fibonacci.

Tous les tuyaux du vent ont croqué
Le bois de l’hiver
Et le vert printemps.
Et pour chanter l’été, la flûte de Pin
A composé sur les aiguilles sèches,
Une portée de notes grises et quelques notes creuses.
Callune, bientôt viendra, jeter ses frêles clochettes
Dans l’orgue à parfums roulant abeilles,
A la barbe et au nez des sous-bois. Alors,
Musique vermeille à la poursuite de l’automne
Entendra la mesure de nos pas vagabonds:
Le bois à terre occulté, crécelle des cimes et du ciel.
Champignons et pommes de pin sur les chemins
Les ombres en accordéon, nuages là-haut.
Fin des cigales. La crainte en silence. Le feu. Les chenilles.
Tous les tuyaux du vent ont rendez-vous dans les cimes.
Ecoute la portée grise de la flûte de Pin.
Maïté L