Peinture: MW
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Le mascaret
L’instant d’avant
L’œil scrute au loin la couche étale et les berges verdoyantes
Au sortir de l’hiver
Un peu de gris
Silence. la Dordogne
Une chaleur lourde
Qui plaque au bitume.
Va-et vient du café
Menthe à l’eau
La fraîcheur de l’ombre
A la rembarde.
L’œil sur la montre
Les surfeurs en attente
Glissent sur le ponton
Et s’en vont
Vers l’amont, vers l’aval
Soudain au loin une frise
Une couture, un surjet
Une gueule ouverte
Avale le courant montant,
Vient à l’assaut, au galop, biaisé
Les berges clapotent, grondent, giclent, explosent.
Un tonnerre d’eau sourd, ondule le serpent bistre, ocre sur gris
Un bourdonnement passe
A la vitesse de l’éclair
Le fleuve à vagues de creux et de crêtes
Recouvre l’habitude des heures lisses.
Fini. Mascaret du passé.
Les surfeurs, la planche sur l’épaule
Dans le village, s’en viennent
Vers le soir.
Texte :Maïté L