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Un merle sur l’appentis haut perché

Tenait en son bec des propos printaniers.

Gonflant ses plumes par la pluie froissées

 Et se secouant sans arrêt, comme un prunier,

Il lui importait d’être  bien plus que princier,

De convier dans son royaume, haut et fort

La belle promise à plusieurs couvées

 Et de ses amours se faire le troubadour.

La girouette à tous les vents capricieux vouée

Faillit en perdre l’équilibre et le nord.

Le merle plein ouest ouvrait grand le bec

Gonflait sa gorge, piétinait et d’audace

Trillait, sifflait, et s’assoiffait sur la scène

Avant de redevenir un simple oiseau du jardin.

Il lui fallut bien redescendre au ras des pâquerettes

Boire à petites gorgées répétées car il s’était démené

Et s’ébrouer généreusement dans le baquet  prévu à cet effet.

Devant un public ravi, et qui ne ménagea pas ses compliments,

Il décida qu’on l’y reprendrait à venir réchauffer l’atmosphère

Des jours mouillés d’un temps pas toujours grisant.

Maïté L

 

 

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Photos  à la mode de  chez nous.

Comme nous quittions les grues dans leur champ doré par la lumière du couchant,un peu plus loin, en pleine campagne, en voilà un, sûr de son effet, qui entreprit de traverser la route devant la voiture. Juste le temps d’attraper l’appareil photo.

Solitaire, l’aigrette garzette échafaude sans doute son plan pour convoler;  en période nuptiale, elle porte deux longues plumes sur la nuque.

La spatule, reconnaissable à son bec avec lequel elle balaie le fond de l’eau de droite à gauche et vice-versa ne craint pas les -8 degrés ambiants.Le Domaine de certes a ce jour-là des allures de banquise.

Monsieur le chevalier gambette est un limicole. Au pays des échasses, rien d’étonnant.

En parfaite tenue de reine du givre et de la glace, le vol de l’aigrette, me semble-t-il se confond avec le paysage. Nous ressemblons à des ours polaires . Les réflexes sont un peu amoindris et l’appareil photo a froid mais l’envol est saisi malgré tout.

Une foulque, deux foulques glissent sur l’eau.

Dans l’équation du soir, sur le lac déserté, l’inconnue X ne gardera pas longtemps son masque (ou alors il faudrait lui clouer le bec).

Quelques rides sur l’eau, un survol de mouette rieuse: les poissons  filent doux.

A moins que l’X rieuse ne se laisse doucement bercer par les clapotis du rivage.

Chut! à pas de velours, nous quittons les lieux.

Nous avons hâte de retrouver chez nous notre couple de merles qui a tenu à nous accompagner jusqu’au portail lorsque nous avons quitté la maison le matin.

La photo n’est pas de très grande qualité mais vous imaginez notre surprise. Là aussi, il a fallu sortir l’appareil photo et la prendre à travers le pare-brise.

Nous avons hâte aussi de retrouver nos amoureux qui en profitent souvent pour se bécoter:

Photos: Maïté L

La route est à nous les  bernaches du Canada!

Promenade au bord de l’eau des oies à tête barrée.

L’ ouette d’Egypte a bien dressé ses petits

Le grand chic: pattes et bec roses

A grands coups de trompette et de sifflements, veuillez-vous mettre en rang!

 Le ballet aquatique peut commencer!

Il existe des arbres à papillons et des arbres à cormorans.

Et des escadrilles de canards suisses

Et puis il y a les solitaires

les boudeurs,

les fatigués

Les étourdis

Ceux qui perdent leur maman dans la foule

Ceux qui font semblant d’être étourdis

fatigués

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Le geai commence à explorer les lieux. Alors que durant la saison froide, il venait aux alentours du chêne chercher des glands, il se familiarise avec le jardin. Il a essayé la baignoire favorite du merle et a fini par trouver, au pied du chêne, un bain qui lui est personnel: dans une jardinière allongée où il  prend ses aises. Seule la tête dépasse et il écoute mon discours: je lui dis qu’il est beau, surtout quand il choisit de se percher sur un pot assorti aux couleurs de son plumage.

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Un geai…Deux geais: voilà le couple; mais madame geai est plus méfiante et je n’ai pas réussi à les prendre les deux ensemble. Madame geai semble apprécier le mur des voisins qui attend…depuis la tempête d’être réparé! Elle surveille ainsi le bain de son compagnon qui lui a également trouvé une boîte avec des cacahuètes! Il adore mais ce n’est pas facile avec son gros bec de les saisir! Il martèle la boîte , qui une fois renversée livre tout son contenu!

Monsieur geai est connu pour sa petite mémoire. Contrairement aux écureuils, il cache ses provisions par prévoyance…mais oublie ses cachettes et ne les retrouve  que par hasard!

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Bonjour monsieur le geai!

Vous avez osé vous approcher de la maison et l’Homme se trouvait là! Il vous a immortalisé!Si vous saviez quel plaisir vous nous faites!Pour la peine, nous vous aiderons cet automne: nous ferons des petits tas de glands ici et là.

Vous voyez, nous affinons notre aide car conscients que les glands sont votre nourriture favorite, nous les avions laissés et maintenant, il a poussé des petits chênes partout: nous devons les arracher, mais ce n’est pas grave, nous saluons les fleurs et les arbustes et à l’occasion, nous pensons à vous!

Vous n’avez pas fini d’explorer le jardin et vous semblez aimer vous percher sur la remorque! C’est donc là que vous trouverez de temps à autre quelques gâteries sous forme de glands ou de cacahuètes. Malheureusement il faudra vous dépêcher à les prendre car les mésanges voient les cacahuètes partout où elles se trouvent!

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Dites, monsieur geai: quand nous montrerez-vous votre huppe?

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Les deux dernières photos sont de J.L

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Le merle : une histoire de bains .

Entre bains d’eau, de terre sous le buis et de soleil sur le mur

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Très facétieux, Il adore se cacher dans l’herbe et lorsque nous passons près de lui, il fait mine de s’enfuir, sautille, et quelques minutes après, prend son envol en nous rasant. Plus tard, la merlette adoptera la même attitude.

Le merle est devenu de plus en plus familier. Il a l’œil coquin.  A la belle saison, il prend son bain, matin et soir,  généreusement, dans le récipient prévu à cet effet, puis boit.  L’hiver, il prend son bain aux alentours de midi.

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Je garde un souvenir ému du jour de janvier où LE merle m’a conviée à son bain. J’ai pu m’approcher progressivement et s’il me surveillait du coin de l’œil, il n’a changé en rien son programme d’ablutions : au contraire ! Je crois qu’il en a rajouté : de face, de profil, tête en bas, ailes déployées, dans une grande profusion de gouttelettes : j’étais comblée.

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A un autre moment, j ai été conviée à son repas de la même manière, au pied du prunus. Au fil des mois, le merle s’enhardit et vient sous la véranda, se pose sur la table  pour picorer des graines en avertissant de son arrivée et en faisant le beau.

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Le merle est devenu cabotin.

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C’était juste avant de trouver merlette, car ensuite il mettra un peu de distance entre nous, mais restera très visible tout de même.

En ce moment, le soir lorsque j’arrose mon jardin, il flûte, siffle, perché sur un épi de faîtage ou une antenne de télévision et semble se déplacer lorsque je fais mine de me cacher : dommage, je n’ai jamais su moduler mes sifflements : je ne dispose que de quelques notes !

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Il y a quelques années, il s’était perché à mon arrivée sur le bord du toit et visiblement me parlait. Mais n’ayant pas été initiée totalement au langage merle, je ne comprenais pas. J’avais eu le temps d’aller chercher mon appareil photo ; il ne bougeait pas d’un pouce et s’exprimait avec insistance, dessinant un grand point d’interrogation dans ma tête. L’Homme de la maison a compris, le soir, quand il a trouvé un petit merle apeuré réfugié derrière un fauteuil, dans la salle à manger. Le destin de l’oisillon fut cruel car si nous avons essayé de le sauver, un chat du voisinage  en fit vraisemblablement son affaire. Difficile d’imaginer que ses parents aient pu le récupérer.

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Et puis cerise sur le gâteau voilà les petits merlous de 2011 affamés et pressés de grandir!

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Une semaine après!

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Et puis un jour…

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histoire à suivre avec d’autres protagonistes. Texte et photos: Maïté L

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Prenez un jardin. Plantez le décor : un chêne, un lagerstroemia et un prunus : de ce dernier, chaque année  au printemps, nous attendons la floraison ; le merle aussi ; puis vient le feuillage rouge lumière où le merle joue à cache-cache avec le soleil ; il siffle et module son chant pour accompagner la maturation des prunes. Il veille sans partage, car il sait que bientôt ce sera  l’abondance: quand  le merle  se régale, il est heureux ! Nous aussi !

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Le merle est le premier oiseau repéré dans notre jardin  pour sa fidélité. Avec lui, j’ai pris l’habitude d’un  échange complice, chacun écoutant l’autre ; Même si parfois nous ne parlons pas tout à fait le même langage.

L’été venant, le merle se fait plus discret et nous le revoyons de façon assidue  l’hiver venu. Il nous semble que c’est  le même depuis plusieurs années maintenant. 

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Nous nous prenons au jeu de l’observation des oiseaux à l’automne 2010. Bientôt l’hiver est là ; le prunus reçoit des boules de graisses, puis des cylindres de graines diverses. D’autres oiseaux commencent aussi à fréquenter notre jardin : rouge-gorge, pigeons, tourterelles et mésanges charbonnières. Plus tard nous verrons arriver un geai de passage, attiré par les glands du chêne, puis des étourneaux,  des pinsons et un verdier d’Europe bébé.

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Pour fidéliser la mésange charbonnière, le prunus s’enrichit d’un cylindre aux cacahuètes et d’un nichoir fait maison.

Alors peut commencer le portrait des oiseaux avec qui nous partageons le jardin, car parfois, il nous faudra tout de même leur rappeler que nous sommes  aussi chez nous.

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à suivre…

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le jardin, le texte et les photos: Maïté L

avec la participation des oiseaux, en toute liberté.

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Pour faire le portrait d’un oiseau

 


Peindre d’abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d’utile
pour l’oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l’arbre
sans rien dire
sans bouger…
Parfois l’oiseau arrive vite
mais il peut aussi mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s’il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau
n’ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l’oiseau arrive
s’il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l’oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau
Faire ensuite le portrait de l’arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l’oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été
et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter
Si l’oiseau ne chante pas
C’est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s’il chante c’est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l’oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

 

Jacques Prevert

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à suivre…