PRINTEMPS DE PEPINS AMERS
2006…2013
La mer du dimanche
a soulevé ses jupons d’écume.
Aux notes lancinantes
du vent suintant colère
Elle a lancé ses virgules
et ses points en suspension.
A-t-elle accroché le printemps
au porte-manteau de sa dune
ramassé deux ou trois plumes
qui rêvaient sur ses flots
et fait naviguer ses oripeaux ?
Bouteilles à la mer
plastique et déchets d’hiver
Notes blanches
Notes grises…
Un homme à la mer?
Perdu dans l’étendue
avec le désir de se laisser couler
dans le ventre de la mer.
Et, comme une proie du temps
il effleure la dune,
il foule le sable
il glisse dans le chaos.
Il rêve
Perdant pied
soudain il fait corps avec la marée.
Il n’est plus qu’un fétu d’univers
balloté par le doux sentiment
d’être fait d’océan.
Printemps de pépins amers
La réalité suinte, s’insinue…
Quand fleurissent les ajoncs
Quand reviennent les genêts
là sur cette route
qui mène à l’océan….
Quand les pins sentent le beau temps
suspendu dans l’air ondulant
Quand la tête bourdonne
quand la chaleur ronronne
Là, sur le haut de la dune
Son regard s’abandonne
aux creux et aux courbes
féminines de la vague.
Il frôle alors l’indicible
le rêve, la balade sur les crêtes.
Vertige
Des notes blanches
Des notes bleues
Il note l’échappée vers le ciel.
Et sur la terre
me direz-vous?
Il pleut du verre et de l’amer
Il pleut encore du verre et de l’amer
Il pleut toujours du verre et de l’amer.
Maïté L