Depuis le temps que je vous parle de ce monument aux Girondins, vous ne verrez pas l’ombre d’une représentation des Girondins. Pas plus à l’air libre que sous la colonne.
En son temps, Stendhal, visitant Bordeaux et ses environs s’en est ému en ces termes :
« C’est en vain jusqu’ici que j’ai cherché les noms des immortels Girondins, qui se trompèrent sans doute, mais acquirent une gloire immortelle. Peut-être qu’ils ont encore des envieux à Bordeaux, comme Barnave à Grenoble. Dès que ces êtres vulgaires auront cessé d’avoir voix au chapitre, Bordeaux honorera Vergniaud. »
STENDHAL, âgé de 55 ans parcourt la France. Son « Voyage de Bordeaux à Valence en 1838» ne paraîtra qu’en 1927, après sa mort.
La plus grande place d’Europe, les Quinconces sur laquelle ce trouve le monument a été aménagée quelques années avant la venue de Stendhal. Sous la place se trouvent à la fois des vestiges du Château Trompette et des blockhaus de la seconde guerre mondiale.
En 1828 furent érigées les colonnes rostrales qui en délimitent l’accès du côté du fleuve .
en 1858 les sculptures de Montaigne.
Vous pouvez retrouver Montaigne chez Tania .
Montaigne et Montesquieu prirent place latéralement.
« Les Girondins (se veulent) disciples de Montaigne, ils sont sensibles aux différences qui distinguent les personnalités ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Victurnien_Vergniaud
Enfin, mais seulement en 1989, une plaque commémorative est apposée sur le monument pour rendre hommage aux députés girondins suivants :François Bergoeing, Henri Boyer-Fonfrède, Jean-François Ducos, Armand Gensonné, Marguerite- Elie Guadet, Jacques Lacaze, Jean-Antoine Lafargue de Grangeneuve Pierre Victurien Vergniaud .
Vergniaud avait défini son groupe aux éléments d’origines géographiques variées comme celui « des amants de la liberté ».
Voici les dernières paroles de VERGNIAUD
« Francis Alluaud vient voir VERGNIAUD. Mais il a peine à reconnaître son oncle dans le détenu au teint hâve et aux habits salis.
L’ancien avocat lui tend les bras : »Mon enfant, rassure-toi. Et regarde-moi bien. Quand tu seras un homme, tu diras que tu as vu Vergniaud, le fondateur de la République, dans le plus beau temps et dans le plus glorieux costume de sa vie. Celui où il souffrait la persécution des scélérats et où il se préparait à mourir pour les hommes libres ».
L’Histoire de la Terreur ne s’est pas arrêtée avec la disparition des Girondins. Arrive un moment où il faut toujours jeter le masque.
Ce personnage est là pour nous le rappeler. Portons haut la République sur les traces de ces illustres prédécesseurs.
Interrogeons-nous sur la signification de ce sourire de pierre, un de ces mascarons comme ceux qui peuplent les façades, les rues de la ville, non pas des masques de Carnaval mais de véritables visages passagers du temps et des soubresauts de la société. Celui-ci a un sourire que nous espérons depuis longtemps, un sourire généreux comme peuvent en avoir encore les enfants…
« La vie n’est pas une plaisanterie,
Tu la prendras au sérieux,
Mais au sérieux à tel point,
Qu’adossé au mur, par exemple, les mains liées
Ou dans un laboratoire,
En chemise blanche avec de grandes lunettes,
Tu mourras pour que vivent les hommes,
Les hommes dont tu n’auras même pas vu le visage,
Et tu mourras tout en sachant
Que rien n’est plus beau, que rien n’est plus vrai que la vie. »
NÂZIM HIKMET/ Il neige dans la nuit et autres poèmes
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Les citations historiques sont extraites du livre :
Histoire des Girondins :
Hélène TIERCHANT :
HOMMES DE LA GIRONDE OU LA LIBERTE ECLAIREE
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Et parce que c’est sans doute mon symbole préféré…
J’en termine ainsi avec le sujet.