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Brocéliande,
j’aime à plonger de temps en temps du côté des Brumes d’Avalon et dans le monde des légendes, celles de toutes les régions ; j’ai déjà exploré ce domaine lorsque j’ai écrit » Les amants de Roussillon » ou bien encore « La belle sirène d’Héol » sans oublier la « Complainte de la reine des sirènes de la Ville d’Ys » et « Le chevalier rouge ».
Brocéliande fait encore partie des rêves, comme la Bretagne dans son ensemble ; cependant je me suis forgée des images au gré des lectures et cette histoire vraie dont je n’avais jamais parlé à personne est tombée dans le creux de mon oreille il y a quelques années, au détour d’une confidence…Le jeune homme venait juste de passer la nuit à Brocéliande.
Je vous convie donc à une petite visite chez Sergio afin de vous mettre dans l’ambiance:
http://breizhshot.eklablog.com/trehorenteuc-l-incroyable-destin-de-l-abbe-gillard-a114159116
http://breizhshot.eklablog.com/le-tombeau-de-merlin-l-enchanteur-en-broceliande-a114160190
http://breizhshot.eklablog.com/breizh-shot-presente-eclats-de-mots-a114159078
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Cette histoire a refait surface en voyant les photos de Sergio sur son site Breizh Shot
Lorsqu’il m’a proposé d’écrire, j’ai accepté avec bonheur:
À Brocéliande, une histoire vraie…
Forêt rêvée, théâtre de tant d’amours,
Forêt d’enchantement de mes tourments,
Je vins vers toi un soir d’égarement,
Je vins dans la clairière, en épave échoué.
Je m’installai, et fis comme les sorcières,
Des ronds à la poursuite de mes idées,
Des ronds à la poursuite de ma bien-aimée.
Tout n’était que tendre souffle sur la bruyère
Tout n’était que langage discret des arbres et des eaux
Sous le masque séparant le monde visible
Des confins du mystère et des amours infinies.
Je me frayai un passage entre les rubans endiablés
Qui s’agitaient et pleuraient leurs vœux de penons,
Qui s’agitaient sous le vaisseau renversé de la futaie.
Il me fallut laver ma peine au clair de lune
Et contre le tronc du chêne millénaire me reposer ;
Attendre enfin, que la longue dame brune aux cheveux dénoués,
Renaisse des siècles passés, dans le miroir des eaux troublées.
Sur son sein une fleur d’ancolie, douce colombine,
Sur son sein, comme un doigt pointé un éclat léonin,
Comme une pulsation venue des entrailles de la terre.
J’entrai dans son monde, fiévreux, hagard et tremblant,
Au confluent de la terre, du feu de l’air et de l’eau.
Je devins matelot, je pris malgré moi la barre
D’une barge surgie de nulle part, où la longue barbe
D’un Merlin l’Enchanteur, jadis né de la Mer, faisait voile.
Les lourds rochers craquaient au bord de la fontaine ;
Les lourds rochers du tombeau n’étaient que sarabande plume.
Les visages étaient pâles, les regards cependant perçants,
Trouaient en moi l’espace de la nuit blafarde et pesante.
Auparavant atteint de cécité, je cessai en moi d’entasser les rochers,
La barge franchit le mur de brume et la lumière trouva son chemin.
Quittant à regret Merlin à la proue dressé et Viviane à peine effleurée,
Mais était-ce Viviane ou ma bien-aimée que j’étais venu chercher ?
Au matin qu’allais-je trouver entre bruyère et morsure d’ajonc ?
Au matin, Brocéliande apaisée, je quittai les lieux…Je retrouvai
Ma vie d’archange…Plus tard, je retrouvai mon aimée.
© Maïté L
J’ai emprunté cette mosaïque suggestive à ELFIANE que je remercie.