Comment trouver sa voie

Dans tout ce joyeux fatras

Branches tissées au poing l’envers

Ciel bleu c’est pourtant l’hiver

Mon être tout entier ne rêve plus

Il s’enlise dans la moindre mue.

***

Et les bourgeons, il n’y eut pas de promesse

Quelques doigts de bois craquent et blessent

La clarté du verre où surgit la glace

Nous n’irons pas glaner, la terre est basse

Le temps s’en vient choquant la déraison

Il n’y aura plus désormais que morte saison.

***

Et sur le front où s’invitent mille aiguilles

Souvenir de gerbes, de boucles et de vrilles

La lune fleurit à la confluence des eaux

Maladroite connivence du passé les oripeaux

La route est longue qui va vers le cristal

Des armes rompues et les flonflons du bal.

***

Comment suivre du vent les roseaux musique

Graciles archets rompus au concert mirifique

L’hiver dans un tourbillon bleu nous emporte

Laissant le silence se heurter à votre porte.

Nous irons sur les fleuves les yeux fermés

A tâtons, nous survivrons à nos destins acharnés.

***

Tandis que les bourgeons surgissent sur la photo 1, le cerisier sur la photo 2 s’agite sous le grand vent de décembre qui ne va pas tarder à le mettre à nu comme son voisin. ils sont si beaux quand décembre fait son numéro bleu.

L’hiver a-t-il disparu?

Oublié l’hiver

Entre ciel et terre.

Mirage

Plus très sauvage dans cette contrée ou les ailes ont fini, pliées à l’abri de la nuit, du froid et des étoiles.

L’eau.Un plan d’eau pour oublier.

Oublier que Noël n’éclaire pas tous les regards

Et se mouille sur les rives de sable froid.

La solitude porte ses bourgeons de jours aussi bleus que le ciel d’hiver.

Pur  le paysage et les eaux déflorées par le vent

Qui jamais ne s’assoupit.

Le sable crisse sous les pas, les traces les coquillages oubliés.

Douces les eaux et sans marées de l’âme lisse au gazon blessé par rodéo

Deux roues et la terre noire surgit.

Mirage.

Oubli, non! souvenir près de la stèle de ces hommes, pionniers.

Ils se jouaient de la peau de l’eau.

Ils frémissaient quand ils gagnaient le ciel.

Ils partaient, oubliant le sel et la couleur miel des étés.

Et ne reste que le baiser du temps, paisible, endormi.

Sur les bancs où, si l’âme existe, ils reviennent se poser.

Berges rosissantes vers le sud. A la croisée des mondes du silence

Marteaux invisible présence.

Coques abandonnées au soleil d’une journée.

Fonds profonds de menaces et près des pontons la transparence.

Mirage.                                                                                          

Oublié l’hiver dans les roseaux?

Les poules d’eau et les mouettes

Et les cris réfléchis dans le miroir du soir.

Rares instants où la légende fleurit

Egrène des noms de vaisseaux et de capitaines des airs.

Mirage.

L’hiver s’en est allé ne laissant que le songe

Retrouvé

Glissé dans la poche.                                                               

Mirage de

L’homme

Ce géant

Se faisant

Grain de sable

Dans le désert

Tout désert

Illusoire

Et les mirages du printemps

En plein hiver.

Maïté L

Toutes les photos ont été prises au bord du lac de Biscarrosse, dans les Landes, au lieu-dit Latécoère.

La présence de vastes plans d’eau presque déserts a incité dès la première guerre mondiale à implanter des bases d’hydravions sur les lacs landais. C’est en 1929 que l’industriel régional Pierre Latécoère, fondateur des lignes aériennes qui reliaient Toulouse à Barcelone (1918) puis Dakar (1925) et l’Amérique du Sud (1930), construisit à Biscarrosse une importante base d’hydravions pour les essais de ses prototypes. Le choix de ce site reposait sur l’immensité du plan d’eau (3000 ha) et de sa situation protégée des vents derrière les dunes.

Biscarrosse vit partir plus de 120 hydravions.

Aux commandes Antoine de Saint-Exupéry, Jean Mermoz ou Henri Guillaumet.

Pour en savoir plus:

http://alienor.multiply.com/photos/album/274

et

http://alienor.multiply.com/photos/album/275

« C’est avec l’eau, c’est avec l’air que le pilote qui décolle entre en contact. Lorsque les moteurs sont lancés, lorsque l’appareil déjà creuse la mer, contre un clapotis dur la coque sonne comme un gong, et l’homme peut suivre ce travail à l’ébranlement de ses reins. Il sent l’hydravion, seconde par seconde, à mesure qu’il gagne sa vitesse, se charger de pouvoir. Il sent se préparer dans ces quinze tonnes de matières, cette maturité qui permet le vol. Le pilote ferme les mains sur les commandes et, peu à peu, dans ses paumes creuses, il reçoit ce pouvoir comme un don. Les organes de métal des commandes, à mesure que ce don lui est accordé, se font les messagers de sa puissance. Quand elle est mûre, d’un mouvement plus souple que celui de cueillir, le pilote sépare l’avion d’avec les eaux, et l’établit dans les airs. »

Antoine de Saint-Exupéry Dans Terre des Hommes.

Des paysages

Des personnages qui ont traversé son Histoire

sans oublier l’œil…dont je ne me souviens plus pourquoi il était là, avec la main d’ailleurs…

Et puis il y a ce que cela m’évoque:

Mot

Cette ride interminable qui s’enlise dans l’enclos de son regard

jusqu’où chantera-t-elle l’étrange à la lisière du visage de l’homme

la clarté du mot est à l’horizon de la parole tenue,

de la musique unique.

Il est temps de dire à l’ombre que l’ailleurs

est un grain

qui ne se cultive nulle part.

Gabriel Okoundji dans Cycle d’un ciel bleu

Les malades s’expriment aussi par la peinture

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Ou encore, pourquoi pas ces mots de ce poète que j’apprécie:

Vent fou me frappe

la folie est infidèle à la folie

le regard du ciel m’étonne

la raison est innocente

ô voies sinueuses de mon âme

le cri de la panthère

n’a d’écho

que dans la savane de ses origines

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si vent fou me frappe

et que ma bouche

manque de paroles

ne me livre pas

au défi du soleil

le dernier mot est à la nuit

Gabriel Okoundji dans Vent fou me frappe.

né au Congo, monsieur Okoundji chemine en poésie et est psychologue clinicien des hôpitaux en région bordelaise.

Le dernier mot est à la nuit…en effet.

Fin du spectacle…

Et comme d’habitude, clic sur la première photo puis au bas de celle-ci, next….

Toutes les photos ont été prises au vol car le spectacle haut en couleurs ne s’arrêtait jamais.D’où peut-être certaines sensations de flou.

« On ne trouve guère un grand esprit qui n’ait un grain de folie »

Sénèque

« L’espérance est la plus grande de nos folies »

Alfred de Vigny

Folie, fulgurance, le monde repeint couleur feu.

L’ombre de l’ombre de la vie emmurée dans l’être

Le non-être blafard

Quelle heure est-il à la montre de l’hiver

Les pantoufles crissant sur le chemin

Quelle heure est-il en haut du toit

ou la course folle sans souci du monde

fuir en barres d’insomnie

les mots incohérents

l’enfermement, un lit, une porte d’entrée

et pas de sortie; la bulle sur le banc

Seul, solitairement absent

Les yeux qui ne voient

que le brouillard

et la langue répète inlassablement

dans un soupir

dans un souffle

de non vie

l’absence au monde

entre la chaise et le lit

Van Gogh, Camille, Gabrielle

l’homme de la sylve

l’homme de la rue… Lui… Nous.

Un écran de lumière pour se souvenir.Maïté L

Lui, le témoin qui travailla en ces lieux

Et les passants d’un soir qui glissent vers leur vie de la rue.

La nuit tombe doucement sur Charles Perrens et nous sommes tout un groupe prêt pour la première visite son et lumière. Nous grimpons vers la chapelle et là, surprise…

Surgit en contre-haut l’architecte Jean-Jacques Valleton, originaire de Bergerac, (1841-1916), en costume d’époque.

Il est là pour nous faire vivre l’émergence de son projet de  « La Maison de santé, au Château Picon, conçu pour les dames, sur le Chemin de la Béchade ».

Dans la chapelle où, un peu plus tôt  a retenti  le concert  Mozart, au plafond, une rosace perpétue le souvenir de notre architecte. Maintenant la chapelle est livrée aux jeux de lumière et aux déclarations enthousiastes de Jean-Jacques Valleton.

Lumière, lumière et ombres sur la Chapelle.

La foule cueillie sur le parvis de l’église…



Valleton a construit son projet en collaboration étroite avec le Médecin-Chef , monsieur Taguet, en relation avec l’évolution des idées aliénistes de l’époque. Ce sera donc un ensemble de bâtiments orienté d’une part Nord-Sud en partant du Château Picon  puis un autre ensemble Est-Ouest où de chaque côté d’une galerie s’ouvriront des pavillons  disposés en forme de peigne,au nombre de 12 et ouvrant sur des cours intérieures.Avec des bâtiments à étages pour les malades légers, des bâtiments bas pour les pathologies lourdes.Des squares viennent ajouter leur touche de verdure: le square Haut-Brion, rappelant le domaine vinicole du même nom, le square des palmiers et le square des platanes sans oublier l’Allée du Peugue menant au Petit Bois.


L’ouvrage de  Jean-Jacques Valleton puise ses sources dans les formes du Moyen-Age (voir par exemple la Tour du Château d’Eau). L’ouvrage doit offrir des gages de solidité et de sécurité. L’emploi de la fonte et du métal d’une part et d’autre part des motifs ornementaux discrets(une trop grande richesse des motifs risquant de perturber les esprits dérangés!) décorant le bâtiment principal et la Chapelle. Une horloge sur le fronton de la façade principale, une autre sur la façade postérieure et 3 cloches rythment la vie.


A l’époque  existent des classes de pension qui vont de 55F à 12 F par personne. Le prix expliquant la différence de train de vie.

Actuellement 1500 personnes  travaillent dans l’enceinte de Charles Perrens. 80 corps de métiers y sont représentés.L’hôpital est en pointe dans les secteurs de l’addiction, dans les maladies maniaco dépressives et la bi-polarité. Le séjour moyen est d’un mois et il y a  25000 consultations de jour.

516 lits, 325 places et Les missions actuelles du Centre Hospitalier Charles Perrens s’étendent de la prévention à la post-cure des maladies mentales.



Dans le cadre des journées du patrimoine, en septembre 2010, à Bordeaux, l’hôpital Charles Perrens a ouvert ses portes au public pour fêter ses 120 ans d’âge. Ainsi nous nous sommes rendus sur place  pour une exposition: « D’Asclepios à Charles Perrens« , à la chapelle pour écouter un concert dédié à Mozart  puis à la nuit tombée une promenade son et lumière nous fit revivre certains épisodes-clés de l’Histoire de cet hôpital.

avant-corps de logis du bâtiment château Picon avec fronton, bâtiment administratif

Cette rétrospective passionnante résulte d’une collaboration entre l’hôpital et Francis Baudry, collectionneur,passionné d’Histoire locale, qui travaille à perpétuer la mémoire de Saint Augustin, quartier de Bordeaux pour lequel il a déjà contribué à l’élaboration de deux livres.

Quel intérêt à cette visite me direz-vous ?

Charles Perrens est un village dans la ville avec ses bâtiments et sa chapelle,ses espaces verts et son Histoire.


Et puis au cœur de notre quartier, nous avons l’habitude de croiser « la différence« : des malades qui paraissent vraiment malades, des malades qui n’en ont pas l’air, d’autres qui nécessitent des soins passagers, d’autres  comme vous et moi susceptibles de sombrer un jour ou l’autre pour de multiples raisons. Parce que la raison est fragile, comme l’équilibre psychique, nous nous devions d’être présents, non par curiosité mais parce que nous vivons en voisins et que sans cela, nous n’aurions pas eu l’occasion de pénétrer dans ces lieux  et qu’il est de bon ton de les contourner.


Tour du Château d’eau/ Galerie ouest menant  aux pavillons

Il y a 120 ans, nous aurions déambulé au pays des vignes, des peupliers, des arbres fruitiers et nous aurions fait une halte auprès de la rivière canalisée aujourd’hui : le Peugue.Avant que n’intervienne l’architecte Valleton que l’on fit revivre devant nous lors du son et lumière.

Le domaine devint le lieu où l’on mit les « aliénées »: riches d’un côté, pauvres de l’autre. Le système pavillonnaire voisinait avec les grandes salles communes.

dortoir, lingerie, cuisine s’inspirant de la cuisine médiévale de Fontevraud, réfectoire ou salle à manger, jardin d’hiver. Photos Alphonse Terpereau 1890 appartenant à Francis Baudy



D’où vient le nom de Charles Perrens?

C’était un professeur à la faculté de médecine, médecin-chef à l’hôpital Château-Picon de 1920 à 1952.

Quelles sont les origines  de l’hôpital Charles Perrens?

La légende rapporte qu’au XVI siècle un marchand Arnaud Giraud, perdit la raison car il avait perdu la trace de son navire en mer. Son vaisseau revint un jour et son propriétaire recouvra ses esprits. Par compassion pour ceux dont il avait partagé le sort, il créa un petit hôpital  de 24 maisonnettes, un jardin et une cour en 1586: l’ Enclos Arnaud-Guiraud , conçu pour accueillir les pestiférés et les contagieux.

Il devint ensuite l’ asile mixte Saint-Jean du nom du quartier dans lequel il se trouvait et ceci sous Napoléon en 1802,pour accueillir les déments.Cet établissement fut confié à la Congrégation de Nevers.A partir de 1845, il n’accueillit plus que des femmes.

Les locaux devinrent inappropriés du fait de leur vétusté, après de nombreux épisodes ,un nouvel asile, Château-Picon,  fut construit ici et inauguré en 1890  pour accueillir les 523 aliénées sur le  lieu que nous connaissons actuellement. Le département de la Gironde possédera deux établissements pour les malades mentaux : Cadillac pour les hommes,  Château-Picon pour les femmes.La mixité n’interviendra que bien plus tard en 1972.

L’architecte Jean-Jacques Valleton sera donc à l’origine d’un projet dont nous pouvons encore à ce jour voir la structure .



l’hôpital tenait le registre de ses pensionnaires : « marchande ambulante, fille soumise, cultivatrice, garde barrière, rentière, mercière, ouvrière…Les riches venaient avec leur domesticité…

En 1974, l’hôpital psychiatrique Château-Picon devient le centre hospitalier Charles-Perrens. Dans un parc de 14 hectares,il  est situé près de l’université Victor Segalen Bordeaux 2 et du pôle hospitalier universitaire de  Pellegrin.

à suivre…

En cliquant sur la première photo, vous pourrez les voir toutes en format original.

R

Rose au vent, balance, balance

O

Ose ton bouton sensuel

S

Sens dessus dessous tu soupires

E

Et puis un jour vient l’hiver et la neige: bouton fripé, tu ne veux pas t’en aller.

Un petit tour dans le jardin après la neige et la rose rouge s’épanouit.

Un petit tour, ça vous dit?

Dernière fraise

ostéospermum

pommier d’amour

grenade, pomme punique

azalée

alysse parfumée

ou tomate

n’en finissant pas de mûrir

et sur la terre

les derniers dessins de la neige.


« on est bien peu de chose et mon amie la rose me l’a dit ce matin »

Françoise Hardy

http://www.youtube.com/watch?v=F8s9Si6jqtE



La dernière rose se poudre et se repoudre: surprise du matin 2 décembre 2010!

La girouette, impassible,effleurée au moins une fois l’an par la neige qui, très vite, paralyse la ville.

Dans le jardin, chaque coin vaut un spectacle à lui seul.

Filet de pêcheur ramassé sur la plage, échoué après la tempête et patiemment démêlé, blanchi au passage et le banc, pour les jours meilleurs!

Une grande manifestation « Les légumes dans la ville »

Organisée en centre ville, place Pey-Berland autour d’un village de stands, sous chapiteaux, ce projet a pour objectif de mieux faire connaître auprès des consommateurs urbains, les produits et métiers du maraîchage.La pyramide de légumes frais atteint 7 mètres de hauteur  et 3,5 tonnes!Dans les stands avoisinants: des ateliers d’éducation au goût, ateliers cuisines, ateliers sur les métiers de la production et les formations, ateliers artistiques, dégustations.

Née à Paris en 1995, la pyramide de légumes fait le tour de France depuis 1999 dans le cadre de l’initiative « les légumes dans la ville », menée par les producteurs de Légumes de France.

« Tous les légumes de la pyramide seront donnés aux Restos du cœur et à la Banque alimentaire de Bordeaux. En parallèle, on a un stand où on vend les légumes des producteurs et sur chaque vente, 1 euro est reversé à la lutte contre le cancer. »

Prochaine étape en 2011 à Lyon.

clic sur l’image

La rondeur

En éventail

Au nord un bleu de ciel

Si rare en novembre

A l’ouest une barre noire au galop

Instant d’avant la pluie

puis

La rondeur

En éventail

de l’arc-en-ciel