Au fil  des échanges épistolaires initiés dans l’enfance, puis poursuivis à l’adolescence, au temps où parfois le courrier mettait des mois à être transmis,  tout naturellement j’ai ensuite utilisé la messagerie pour faire connaître ma région, ma ville, mon petit univers, avant d’aborder la blogosphère. Commençait alors pour moi une histoire d’échanges sur un forum littéraire d’abord, puis au fil des blogs et de leurs aléas, avant la création de mon site.

Le chemin de SERGIO a croisé le mien il y a quelques années.

Je me souviens de l’avoir découvert à propos de reportages dont j’ai gardé des souvenirs précis : sur Amiens, sur la Bretagne, sur ses voyages, sur la flore, la faune, à propos de la défense de l’environnement… Je venais là découvrir des lieux, leur histoire ou leur géographie, des impressions ; j’appréciais et je continue d’apprécier le savoir-faire photographique et tout ce que j’apprends autour. 

Les articles de SERGIO ont toutes les qualités du documentaire : précision photographique, écrits témoignant d’une recherche approfondie, d’un traitement méthodique de l’information et d’un désir de transmission du savoir. Par le passé nous avons  déjà partagé puisque certaines de ses photos se montrèrent source d’inspiration pour moi et qu’il est resté fidèle lecteur.

J’aime aller grâce à lui dans des lieux où je n’irai jamais, mais aussi sur ses terres et ses bords d’eaux habituels, leurs traditions fortes. J’aime aussi voir abordés des domaines photographiques qui me sont refusés pour des raisons personnelles et particulièrement les macrophotos de la faune et de la flore.

 Voici un aperçu de sa galerie de photos de BREIZH SHOT

 

où je vous invite à vous rendre pour le découvrir et découvrir également notre partage

Presentation-Breizh-Shot - Copie

 

 cliquer sur la mosaïque pour voir l’ensemble des photos dont voici la présentation:

Laos
Paysage de rizière au Nord du Laos proche de la frontière chinoise
Chute de Khone Phapheng au Sud du Laos proche de la frontière Cambodgienne
Les 4000 îles sur le Mekong au sud du Laos
Motocycliste à Vang Vien Laos
Plantage du riz dans le 4000 îles au Laos

Birmanie
Commerce traditionnel à Rangoon
Jeune garçon dans un camion bus près de la pagode Shwedagon
La pagode Shwedagon à Rangoon est la plus célèbre de Birmanie
Un pêcheur traditionnel sur le lac Inle

Cambogde
Le pont en bambou de Kampong Chang
Un marchand ambulant à Kampong Chang
Scène du barattage de la mer de lait Angkor
Le Bayon à Angkor

Thaïlande
Survol du golfe de Siam avant l’atterrissage à Bangkok
Une présentation culinaire à Bangkok
Ayutthaya : Une boisson pétillante au citron vert
Sukkhothai : Le parc historique

***

http://breizhshot.eklablog.com/

 

À ce sujet, voilà comment SERGIO l’auteur de BREIZH SHOT présente son site dernier-né et son art. C’est avec plaisir que je le mets en pleine lumière sur mon site et que je lui laisse la parole:

 

« Breizh Shot est l’aboutissement de plusieurs expériences dans la blogosphère. Aujourd’hui j’aime le format proposé sur Blogspot et surtout l’association des galeries photos en plein format gérées de manière conviviale.

 

Un photographe amateur, une histoire

Au fil des évolutions technologiques je suis resté fidèle à la photographie commencée assidûment avec un boîtier Semflex au format 6 X 6 de fabrication française. Le Semflex était une alternative économique mais néanmoins performante à l’excellent et universellement connu Rolleiflex. Je me rappelle  de l’optique Berthiot qui donnait des photos bien contrastées en noir et blanc. J’aimais bien le format qui permettait d’optimiser la photo au tirage papier. J’ai eu le bonheur de travailler dans la chambre noire lorsque la lumière rouge ou jaune était mise, lorsque l’agrandisseur renvoyait l’image positive du négatif. Le cœur palpitant du moment du cadrage jusqu’au plongeon du papier dans le révélateur.

Et les expériences se sont poursuivies avec l’acquisition d’un 24X36 Praticka un appareil de construction solide fabriqué dans l’ex Allemagne de l’Est. Les optiques étaient de bonne facture, notamment un fabuleux Zeiss Iena Pancolar fourni avec des bagues allonges permettant de faire de la macro avec mesure de la lumière à pleine ouverture. J’avais aussi un petit télé-objectif Meyer de 100mm idéal pour le portrait. Un grand angle Schneider Kreuznach de 35mm venait compléter l’équipement. Dans les années 80 j’ai renoué avec le format 6X6 avec l’acquisition d’un Mamiya C220 à optiques interchangeables, parallèlement je m’équipais d’un Nikon FM dont la fiabilité et la qualité étaient irréprochables.  La constante de ces matériels étaient qu’ils étaient tous mécaniques exigeant donc une connaissance des lois de l’optique notamment de l’importance du choix du diaphragme et de la netteté qui se réglait par une mise au point sur dépoli ou sur stigmomètre. Le Nikon FE2 acquis plus tard annonçait la prééminence de l’électronique qui se concrétisa avec l’achat quelques années plus tard par l’acquisition d’un Minolta Dynax 700 SI et optiques dédiées Minolta. L’évolution est en marche et ne s’arrête pas. J’expérimentai un Olympus E500 puis E520 dont la légèreté et la polyvalence étaient intéressantes. Mais le format 4:3 pose un petit problème de résolution pour les agrandissements.

 

L’équipement actuel

Je suis actuellement équipé d’un Nikon D700 plein format (24X36) équipé de deux optiques l’une 24-70 2,8 et l’autre de focale fixe macro de 150mm qui est également très performante pour le portrait tout en produisant des effets de bokeh bien fondus.

 

 

Le fil conducteur

 

La passion de la nature ne m’a jamais quitté, j’aime fixer des paysages qui dégagent un sentiment de plénitude. J’adore me promener sur les chemins côtiers bretons mais j’aime aussi l’intérieur des terres pour leur ambiance plus secrète. Je pratique aussi la macrophotographie, exercice particulier qui nécessite la rencontre de nombreux paramètres pas toujours évidents à réunir. La Bretagne a un patrimoine religieux exceptionnel datant souvent des XVIe et XVIIe siècle. J’aime ouvrir les portes des petites chapelles et m’émouvoir devant l’art religieux, témoignage de vénération des ancêtres.  J’ai voyagé aussi ; ma terre de prédilection est l’Asie du Sud Est où j’aime bien me retrouver pour  être en immersion dans un mode de vie en opposition avec celui de nos sociétés hyper régulées. J’aime la facilité des contacts humains, l’ouverture et la tolérance de sociétés qui font que l’on ne s’y sent pas comme un étranger. J’aime le décalage culturel et tous les signaux émis que j’essaie de capter à travers l’objectif.  L’émotion guide mes photos, sans elle je ne pense pas que j’aurais pu rester fidèle à ce mode d’expression que d’autres talents expriment du bout de la plume. »

voir la suite plus bas…

 

tombeau-Merlin-l'Enchanteur(1)annoté

cliquer sur la photo

 Brocéliande,

j’aime  à plonger de temps en temps du côté des Brumes d’Avalon et dans le monde des légendes, celles de toutes les régions ; j’ai déjà exploré ce domaine lorsque j’ai écrit » Les amants de Roussillon » ou bien encore «  La belle sirène d’Héol » sans oublier la « Complainte de la reine des sirènes de la Ville d’Ys » et «  Le chevalier rouge ».

Brocéliande fait encore partie des rêves, comme la Bretagne dans son ensemble ; cependant je me suis forgée des images au gré des lectures et cette histoire vraie dont je n’avais jamais parlé à personne est tombée dans le creux de mon oreille il y a quelques années, au détour d’une confidence…Le jeune homme venait juste de passer la nuit à Brocéliande.

Je vous convie donc à une petite visite chez Sergio afin de vous mettre dans l’ambiance:

http://breizhshot.eklablog.com/trehorenteuc-l-incroyable-destin-de-l-abbe-gillard-a114159116

 

http://breizhshot.eklablog.com/le-tombeau-de-merlin-l-enchanteur-en-broceliande-a114160190

 

http://breizhshot.eklablog.com/breizh-shot-presente-eclats-de-mots-a114159078

 

 

 

 

***

Cette histoire a refait surface en voyant les photos de Sergio sur son site Breizh Shot 

Lorsqu’il m’a proposé d’écrire, j’ai accepté avec  bonheur:

 

À Brocéliande, une histoire vraie…

Forêt rêvée, théâtre de tant d’amours,

Forêt d’enchantement de mes tourments,

Je vins vers toi un soir d’égarement,

Je vins dans la clairière, en épave échoué.

Je m’installai, et fis comme les sorcières,

Des ronds à la poursuite de mes idées,

Des ronds à la poursuite de ma bien-aimée.

Tout n’était que tendre souffle sur la bruyère

Tout n’était que langage discret des arbres et des eaux

Sous le masque séparant le monde visible

Des confins du mystère et des amours infinies.

Je me frayai  un passage entre les rubans endiablés

Qui s’agitaient et pleuraient leurs vœux de penons,

 Qui s’agitaient sous le vaisseau renversé de la futaie.

Il me fallut laver ma peine au clair de lune

Et contre le tronc du chêne millénaire me reposer ;

Attendre enfin, que la longue dame brune aux cheveux dénoués,

Renaisse des siècles passés, dans le miroir des eaux troublées.

Sur son sein une  fleur d’ancolie, douce colombine,

Sur son sein, comme un doigt pointé un éclat léonin,

Comme une pulsation venue des entrailles de la terre.

J’entrai dans son monde, fiévreux, hagard et tremblant,

 Au confluent de la terre, du feu de l’air et de l’eau.

Je devins matelot, je pris malgré moi la barre

D’une barge surgie de nulle part, où la longue barbe

D’un Merlin l’Enchanteur, jadis né de la Mer, faisait voile.

Les lourds rochers craquaient au bord de la fontaine ;

Les lourds rochers du tombeau n’étaient  que sarabande plume.

Les visages étaient pâles, les regards cependant perçants,

Trouaient en moi l’espace de la nuit blafarde et pesante.

Auparavant  atteint de cécité, je cessai en moi d’entasser les rochers,

La barge franchit le mur de brume et la lumière trouva son chemin.

Quittant à regret Merlin à la proue dressé et Viviane à peine effleurée,

Mais était-ce Viviane ou ma bien-aimée que j’étais venu chercher ?

Au matin qu’allais-je trouver entre bruyère et morsure d’ajonc ?

Au matin, Brocéliande apaisée, je quittai les lieux…Je retrouvai

Ma vie d’archange…Plus tard, je retrouvai mon aimée.

                                                                                         © Maïté L

collageDAautres-lieux-

J’ai emprunté cette mosaïque suggestive à ELFIANE que je remercie.

A

Comme Automne

La tête en mille feuilles

Interchangeables

Le temps qui passe

Et puis nous lasse.

***

B

Comme Blanche

Entre deux autres

Ils ont osé

Affronter le langage des roseaux

Posant à terre leur fardeau.

***

C

Comme Cheminer  au bord de l’eau

Entre deux berges dans la géométrie du regard

L’émeraude luit au ciel d’adieu

Dos à la lumière, frissonne, amasse les ombres

 Et les assemble deux par deux.

***

D

Comme Défrayer la chronique

Du temps où les nuages s’alignent

Tissant l’alphabet poétique

 D’un revers où l’œil esquisse le vent,

D’un souffle éloignant la tempête.

@ Maïté L

et

http://alicia-ancolia.blogspot.fr/2012/12/bancs.html

Cette chaise en pénombre

Ce banc isolé

Sur le quai d’une gare

Sur la plage abandonnée.

***

Ils en ont vu des « je t’aime »

Des « je m’en vais »

Des « je te laisse »

« Viens me retrouver ».

***

La nuit blafarde

Les jambes croisées

Sur un quai de fleuve

Le cœur tout givré.

***

En plein vent, là-bas

Sous le souffle des tamaris

L’été, les fourmis se régalent

Au pied des bancs des pas perdus.

***

Une chaise de guingois

Au siège si froid

Aux souvenirs lourds

De tant de désamours.

***

Un banc, deux tourtereaux

Assis sous le soleil

Je médis le passé décomposé

De l’été de velours.

***

Mais d’autres chaises viendront

Et d’autres bancs encore

Qui, au détour d’une allée,

Qui au bord de la marée.

***

Dans le jardin de l’été

Mine de rien, faut pas s’y fier,

Ils écouteront s’éloigner

Les fantômes pressés.

***

Les enfants entre deux jeux

leurs petits goûters moelleux

Leurs cris, leurs rires et le journal

Lu d’un œil sur deux, c’est normal.

***

Tous traversent

De bois, de pierre ou de fer

Muets, rêveurs, parfois amers

Nos pauvres destins passagers.

***

Et si leurs pieds s’emmêlent

C’est que quatre temps

C’est bien plus qu’il n’en faut

Pour chanter les quatre saisons.

***

Je médis le passé décomposé

De l’été de velours.Le clou

Le rouillé, le tordu qu’on entend gémir

Lorsqu’il manque au pied d’un banc.

***

Mais quand revient le printemps

La chaise redresse son guingois

Le déjeuner sur l’herbe

Occupe alors le tableau.

***

L’automne habille banc et chaise

D’ors, de rouge sang, de jaune ardent.

L’hiver et ses notes cotonneuses

Les livrent aux oiseaux.

***

Quand nous serons bien vieux

A petits pas, à souffle court

Sur le bord du chemin il y aura

Un banc, un autre blanc…ou bien une chaise…

© Maïté L

L’homme au chapeau méditant sur le banc en compagnie de l’oiseau est l’œuvre de FOLON et se trouve dans le parc du château de la HULPE, en Belgique.

La femme blanche entourée de moutons ou de canards, selon l’année est l’œuvre de GEORGES SEGAL et se trouve dans le parc de la Fondation GIANADDA à Martigny, en Suisse.

 

 

Au château de la Hulpe, à la Fondation  Folon (Belgique)

*******

Pluie

Ciel

Couleurs

rosés des prés

bleu jean  délavé

et  grand gris sur  demi-jour passé.

Sur les trottoirs luisants de pluie en biais

Les feuilles en carré

Les feuilles éparpillées étalées

Comme des cartes à jouer

Les feuilles en allées

Les feuilles esseulées

Les feuilles déchiquetées par le tictac régulier

Des talons des  nombreuses passantes pressées,

Les feuilles au pied des arbres entassées

Les feuilles ratissées

Brûlées, parties en fumée.

Et le ciel occupé

Dans une éclaircie

A compter sa lumière

Aux nuages soudain ourlés

occupé

A dessiner entre les carreaux

Des reflets.

©Maïté L

fontaine à Sion( Suisse)

 

ENFANCE…ENFANce…enfance…


Histoires de  sept lieues lues au coin de l’enfance, pour apprivoiser le monde.

Quand les pierres de lune aiguisent leurs chants au gré du vent et rafraîchissent la laine étendue sur le lit de l’océan,

Les moutons en haut le cœur et sauts de puces chevauchent les dernières cathédrales à l’assaut de l’enfance.

Filez écheveaux de laine, parsemés de dunes. Plus près des cieux ,  une touche de blanc mousseux éclaire le ciel d’argent.

Quand la pierre de laine habille ses échos, tous les chevaux et les carrousels  du monde écument leurs mugissements du passé à  notes comptées.

File la laine, File le temps, File l’enfance tout  en courant.

                                                                                  ©Maïté L

Deux mille 6, le Port De La Lune vu depuis la flèche Saint Michel

Dans le port de la Lune
Les eaux pleurent, gémissent, vomissent.
Elles ont le goût du café, poisseux de sueur luisante.
Noir, Nègre, Négritude,
Oubliés les cris à la dure.
Le sucre coulait de leurs veines, familles éclatées.
L’indigo colorait la marée, les jurons aussi, l’irrespect.
Un tonneau de vin valait un esclave et pas plus,
Toum tom et chaînes de fer à nègre,
Sur les quais, il n’y avait qu’à demander.
La pierre a figé l’empreinte
Des mascarons d’homme noir :
Vie écrasée, laminée, esclavagée.
Trente-six navires au meilleur des années…
Antilles, Guinée
Bordeaux, bordées, transbordées,
Corsaires transocéaniques des Droits de L’homme
La bourse pansue ou la vie :
Que vaut la vie, les blancs ont vite choisi.
Bordeaux, Amsterdam, Hambourg, Londres
Brillent les armes à feu, menaces de l’humanité
Empeste l’alcool, ravage, détruit, ensevelit
Et vogue la précieuse pacotille.
Noir, Nègre, Négritude, horreur!
Parfois le ton osait devenir marron
Dans les cales des navires partis

Du Port de la Lune.

Maité L

« Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au cœur de l’Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle

Femme nue femme obscure!
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’est
Tam- Tam sculpté, tam-tam fendu qui grondes sous les doigts du Vainqueur
ta voix de contre-alto est le chant spirituel de l’Aimée. »


Léopold Sédar Senghor

***

Poussière de cacao,
tes étincelles de peau
Gravées dans le djembé,
tu chaloupes tes origines,
Bateau tangué à chaque pas.
Rythm and song and co,
éclairs de si claves dans le noir,
résonnent dans ta vie
des éclats de cacao
parsemés dans tes cheveux serrés,
quand deux billes incandescentes
lancent les flammes
qui accrochent le regard.
« Femme presque nue,
femme noire »
Tu dérives et tu tangues
Tu perles la sueur de la danse
Tu donnes aux échos du chant
Ton âme de cacao
de la poussière blanche
sur tes sillons de vie.
Les pieds bien à plat, paumes vers le ciel
le tissu habille le tambour
de tes jours, de tes nuits,
Tu es la savane et les flammes
tu es l’être sauvage
au cœur de l’humanité,
la fière femme noire
venue du fond des âges
frapper à la porte
de l’avenir d’un continent.

Maïté L, 2007

***

Actuellement, je suis confrontée à la fermeture de MULTIPLY(1er décembre) et de mon blog VOYAGE EN POÉMIE. Aussi ai-je décidé de sauvegarder quelques traces de ce qui fut mon premier blog et une formidable aventure de communication. Je lis, je relie par le bout des mots et des images, je fais mémoire et probablement quelques textes comme celui-ci ,  aboutiront-ils ici; ne serait-ce que parce que j’ai aimé ces premiers pas en expression, mes premières expressions de blog.

Montée entre ciel et terre

Le chemin est rude jusqu’aux bambous, caresse de saule pleureur .

Cheminer vers les lampes immobiles.

Les flots peuvent bien  s’enrouler autour de leurs cordées de vase

Cheminer et se sentir nu de parole.

Feux, derniers feux ; rayons de miel sur le visage ; la soirée s’alanguit un instant

Cheminer en soi, être aspiré par la mémoire honorant le paysage

Au passage, l’horizontale, avant les mots dressés, scandés, chantés, criés.

Générosité.

Paroxysme.

Parole semée…

 

Soudain le Milan surgit…sur un texte du photographe écrivain MICHEL QUÉRAL

« Migrateur sans frontières : le temps du milan

Début mars. Le ciel de l’estuaire est plombé. Les premières tulipes sauvages balancent leurs flammes jaunes entre les squelettiques pieds de vigne de Tayac où les premiers bourgeons commencent à percer.

Chahuté par le vent d’Ouest qui balaie la rive en rafales, un Milan noir surgit de nulle part. C’est mon « premier de l’année » !…

Mais bien vite l’estuaire nous rappelle et les paroles d’ilouts surgissent en mélopée, lancinantes, mélancoliques …

Sur ses chemins ma vie sauvage(extraits) David de Souza-Armand Florea

« Né(e) sur Sans-Pain né(e) sur Bouchaud

Sur Patiras à l’île verte

Mon papa faisait le bateau

Un papa extraordinaire

Parti trop tôt, parti trop tôt

 

On a vécu comme sur l’eau

Au milieu d’un lit de rivière

Une pièce en bas une pièce en haut

Dans de fortes maisons de pierre

Mais pas à terre mais pas à terre…

***

On grimpait aux arbres, on guettait

Le paysage de la vie

Des cabanes à pique-cerises

L’espace c’est pas ce qui manquait

On s’évadait on s’évadait

 

Le défendu se promenait

Entre la digue, le bord de l’eau

On arrivait à monter là-haut

Tout en haut de la liberté

En bois flotté en bois flotté… »

Chemin faisant les feux empreintes s’interpellent

les lianes s’enroulent autour du poignet

se déposent en offrandes à nos pieds

unis en signe de ralliement

comme le ciel, la terre et les arbres

sous la voûte d’ombre que gagne le noir.

Dernières visions avant le départ.

« Les heures passées au bord de l’eau sont à déduire de celles passées au paradis »

RENÉ FALLET, LES PIEDS DANS L’EAU.

«  Je suis les liens que je tisse »

Théodore Monot

Sentinelles sur la digue

Drapeaux rouges de la mémoire

Ne le dites à personne :

 Quand le vent vous visite

Quand les étoiles filantes suivent l’arc ou la voûte

Quand la rosée monte ou le chant des grillons

Quand le village de huttes se met à danser

Ou bien à claquer de ses tissus serpents

Ne dites à personne que dedans égale dehors

Que le mauvais temps égale l’haleine de l’estuaire

Que l’île verte égale toutes les gouttes nuages rideaux tirés

Que vous volez la vedette au phare impassible

Trop haut les marches

Trop haut le flot la magie

Trop haut le bouche à oreille.

Tout se joue contre le grain de la terre

Tout se joue dans la rumeur des arbres

Le cahier des histoires au jour le jour

Une histoire pousse l’autre au jour le jour

Les murs tombent au jour le jour.

Va et vient

La parole.

 

©Maïté L

***

« Elle  lui dit:

Il suffit d’une pensée et la colline est fleurie. Ma pensée est une prière. »

Au Matin De La Parole/ Gabriel MWènè Okoundji/ Dialogue d’Ampili et de Pampou