AUJOURD’ HUI EST UN JOUR COQUELICOT

AVEC COMME UNE BOUTONNIERE BEANTE

A LA PLACE DU COEUR ET DES YEUX MI-CLOS;

UN JOUR OU LES MOTS APPARENTS QUI NOUS HANTENT

QUAND LES ICEBERGS A TROIS POUCES SOUS PEAU

TAMBOURINENT LEURS ASPIRATIONS SAVANTES.

ET LE COQUELICOT VOIT ALORS SES REVES ECLOPES S’ABIMER DANS UN CHAOS

DANS UN CIMETIERE DE PIERRES ET DE COULEUVRES GEANTES

CHAUFFEES A BLANC ET GLISSEES EN CATIMINI DANS LE DOS.

SOUDAIN UNE VOLEE DE CLOCHES ET DE BOURDONS DONT LES SONORITES STRIDENTES

LACHENT DES PERCEPTIONS D’ASPHALTE COMME UN BEDEAU.

AU MATIN LA SOIE AU GRAIN D’INCARNAT DANS L’OMBRE ORIENTE

LES AIGUILLES DU VENT ET LE COQUELICOT GIROUETTE TEL UN JOYAU.

UNE PERLE D’HERBE, UN FOL EPI, ORIPEAU DES HEURES ENCORE PRUDENTES,

APAISENT DE LEURS INSIGNIFIANTES PRESENCES LES ARDEURS DES BOUTONS FLORAUX

AUX HEURES CHAUDES IL NOUS FAUDRA DEPOSER LE VERMILLON DES LUMIERES VEHEMENTES

ET UN COQUELICOT EN PLEIN COEUR, RETROUVER LE CHEMIN QUI NOUS RAMENERA AU BERCEAU;

MAÏTE L

OCCURRENCES

NOTE

ECHO

ECLAIR

ECARLATES

EST-CE AU MATIN GRIS

QUE LES COQUELICOTS ECLATENT?

CLAQUENT LEURS NOTES

ECARLATES.

LEURS CALICES OSCILLENT

VERSES SUR LES RIVES DES CHANTS.

SAVEUR GRENADE AUX ARCADES

EN PLEIN CHOEUR.

LES COQUELICOTS A HEURES COMPTEES

LEVRES ECARLATES DES LE MATIN

DISPERSEES AVANT L ‘APAISEMENT DU SOIR

ATTISENT NOS MEMOIRES,

FOUILLENT NOS PLIS D’ENTRAILLES

D’UN PASSE ANTERIEUR QUI ECLATE

COMME POINTES D’ETOILES EN SANG.

QUAND AVONS-NOUS VU

POUR LA PREMIERE FOIS

LEURS BALANCIERS ELANCES

SUR LA TOILE DU PRINTEMPS?

MAÏTE L

Du matin au soir

sous la pluie
à midi ou à minuit
effleurer un pétale
laisser le lissé s’insinuer
frôler l’épaule d’un baiser
la chair assurée du regard d’amour
les fleurs
au jardin
et la lumière
noire parure , écrin de velours
ciel larmes de pluie assassines
lentement la chute vers le sol
épaves échouées d’orange sanguine
hier en bouton couleur promesse
non tenue
la voie du silence
et au jardin
le souffle de l’impuissance
le printemps en accordéon
au détour , l’infiniment petit
voir ce qui se donne à l’amant
de soie, l’éphémère chant
la plainte du si beau
au cristal de la pavane
L’allée des simples
éperdus aussi
les coquelicots.
Maïté L

A suivre les paroles de pivoines

Les lèvres se font complices.

 

Au calice trempé

et baignées à la fontaine

des sourires voilés

les yeux demeurent tristes

cependant.

 

Tu l’avais dit:

Ainsi parlaient les nuages

Loin du palais de glace

Où la reine aux yeux d’acier

Prisonnière de son cristal

Rêvait de douceur étale

De mouvance et de pétales harmonieux.

 

Pourtant livrées aux passants

Qui passent, qui passent

Et ne savent pas que la vie est suspendue

Au bord des lumières soyeuses;

Pourtant,

Au bout d’une poignée de terre

S’élève le chant des pivoines balancelles

Sous le soleil en pic ardent.

 

Maïté L