Catégorie : AH! LE VOYAGE EN POÉMIE
Ephémère
Fauteuil végétal inspir-****-
A Danielle…
Toi, le Fauteuil
Dans ton coin tu prends racines
Ne faisant qu’un avec la vigne
Dont les rameaux sur le mur dessinent
Les chemins partis à l’assaut du ciel.
Fauteuil dis-nous
Pourquoi les feuilles se blottissent
Tout contre tes coussins ou bien
Par la porte ouverte se glissent
Parmi la chaleur des humains.
Fauteuil dis-nous
Ta raison d’être
Dans les tourbillons de la vie
Tes craquements d’osier gris
Quand entre tes bras tu reçois
Enfin trois minutes d’oubli.
Fauteuil dis-nous
De la saison grise,
Ta solitude éprise.
Si d’automne, tu sembles habité
Quand dans ton coin, tu prends tes quartiers,
La fête au jardin
Ce n’est que partie remise !
Maïté L
Les scènes d’automne se sont déroulées ICI
Conte gouttes sol en pluie-***_
Si un monde m’était conté -**-
Mer intérieure-*-
Mon grand-père-5-
Mon grand-père
Mon grand-père
Ne connaissait
Que les prés et les champs;
En sabots de bois
Il marchait d’un bon pas
Caressant l’écorce
De ses pins
Dont il empruntait le chant
Dans le vent.
Il dormait à même le sol
A la moindre fatigue
Cherchait la fraîcheur
A l’ombre des fougères.
C’était un très vieux grand-père
Sourd de surcroît.
A la guerre il avait échappé
S’évadant et traversant à pied
Pour une seule fois, la France
Du nord au sud.
Et il chantait
» un pied chaussé
l’autre tout nu … »
Il m’aimait à sa façon
Me réveillant
Quand enfin j’aurais pu dormir…
Il avait connu les mules
Et la charrette.
Il s’y installait pour dormir.
Elles connaissaient le chemin
Et partaient seules
Pour le Bassin.
Il n’y avait point de voiture
Et la route était longue…
Il n’aimait pas la table
Et ce qu’il préférait
C’était le coin de la cheminée.
Il y mangeait, comme à la guerre
Sur le pouce
Boudin, jambon
Tout était bon
Dans le cochon.
Il était sec
Comme un vieux landais
Jamais sans son béret
Jamais sans ses guêtres
Jamais sans ses sabots.
Mais un tantinet comédien
Même à quatre-vingt-dix ans
Il feignait d’avoir mal aux jambes
Et quand il était sûr
(mais il se trompait!
je veillais !)
de n’être point vu
au bord du fossé
ses sabots il délaissait
et à toutes jambes
sur ses feutres prenait la poudre d’escampette!
Cette histoire
Est une histoire vraie !
C’était mon grand-père
Je pourrais bien plus en raconter………..
Maïté L
L’automne en ville
L’automne arrive à petits pas au Parc Bordelais
sous-bois ou bulle
les enfants en sont les rois
pensées en roue libre
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…
« On voudrait jardiner ce bleu puis le recueillir avec des gestes lents dans un tablier de toile ou une corbeille d’osier. Disposer le ciel en bouquets, égrener ses parfums, tenir quelques heures la beauté contre soi et se réconcilier. »Jean-Michel Maulpoix Une histoire de bleu.
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Est-ce l’occasion de se réconcilier avec son moi profondément enraciné entre terre, ciel et eau, yin et yang et le Vide Médian de François Cheng. Tout cela se tient par le voile pudique jeté sur la virginité de la courbe de la Terre malmenée, violée et dont le sel de la semence s’échappe entre l’écorce et le zeste d’insouciance dont l’homme fait preuve. Dans ces chemins de vie et de féminité dont j’ai parcouru du doigt les rides sur ta peau de terraciel de terre-à eau, il ne te reste plus que la moitié de moi-même. Tu m’as déjà perdue dans ton combat terre-à-terre où tu n’as pas recueilli les bribes de bleu qui s’échappaient de ma corbeille de vie et d’amour. Je te l’avais déjà dit. Je l’avais même chanté. Je te le redis sur les ailes qui m’ont conduite là où je voulais aller :
Je voudrais un monde bleu
Celui des océans et des mers
Je serais le chef de chœur des flots
Et pourquoi pas
De cœur à cœur à cœur sur les eaux.
Je voudrais un monde bleu
Celui des hauts sommets
Légèrement embrumés.
J’inventerais pour vous
Des vallées de carreaux
Des torrents envoûtants
Des chemins à gravir
Dans l’ivresse de l’abandon.
Je voudrais un monde bleu
Habilement posé sur la palette des peintres.
Au jaune des cultures
Les tracteurs dessineraient
Des destins symboliques
Il suffirait de les emprunter
Et de se laisser guider
En toute liberté.
Je voudrais un monde bleu
Bleu profond hérissé de libellules
Guidant le poumon vert
Des printemps lumineux
Bleu azur, bleu vert
Vert lumière
Là d’où toute vie renaît.
Je voudrais un monde bleu
Partout du bleu
Rien que du bleu.
J’y déposerais par petites touches
Des rouges coquelicot
Des jaunes fulgurants
Et des tournesols
Maïté L
Ma petite île d’un soir, vue du ciel-3-
cliquer sur la photo pour voir l’île dans son écrin
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Ma petite île d’un soir
L’écrin où glisser
Ma liberté de penser
Au joyau dans son écrin
Posé sur l’océan du tranchant de la lame
Comme un copeau d’écorce frappé du sceau
De luminescence lunaire argentifère.
Ma petite île d’un soir
L’écrin où glisser
Ma liberté de voler
Aux nuages pesants, à ceux qui apportent
Leur brume semblable aux contrées d’Avalon
Au temps d’automne tissé et métissé
Au soleil venant de ses harmonies colorées
Caresser les ailes, mon prolongement.
Ma petite île d’un soir
L’ écrin où glisser
Mon oubli de quotidienneté
A la terre nourrie des légendes
Aux forêts saignées, torturées ou généreuses
Aux étangs immobiles témoins
Des roseaux fébriles, des pontons invisibles
A la vie millénaire perpétuée.
Ma petite île d’un soir
L’écrin où glisser
ma liberté de formuler
Le rêve comme un flambeau allumé de mort en mot.
Il n’y a pas de morte saison.
Le 16 octobre 2010
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