NEUF ECLATS DE GESTE

« se détacher du temps comme une fleur

de sa tige


qui griffe la lumière

fait durer

la courbe


à l’angle d’envol

tirer son corps

vers le bleu


c’est la boule du monde

qui libère

l’horizon »

ZENO BIANU/ Infiniment proche

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Sur la scène, le rideau de branchages et de roseaux s’écarte lorsque le vent frappe les trois coups.

Jeu de cache-cache.

Comme  au théâtre, l’un entre en scène puis s’efface: le galbe d’un cygne, puis un autre.

Silence. Le souffle suspendu.

Et le ballet commence.

Jeu de cache-cache.

Glisse sans but précis. Lisser le plumage, apprêt en accord paysage.

Chacun pour soi.

Semble-t-il.

Et puis

la mélodie harmonieuse du silence.

Soudain, les danseurs de la lagune immobile

se rejoignent

et vont de concert en concert.

Une seconde en éclat de geste sépare chaque envol

parallèles au couchant

ils tracent les chemins du soir

ne laissant aux roseaux que des perles d’eau

bien vite effacées par l’instant

du fruit d’une blanche beauté parfaite.

Dents  de laine et pics d’argent

aiguilles de vent et craquelures de terre

Il est venu l’hiver sur les berges

vriller les remous et les écailles

siffler des feuilles

échappées du temps

et engrosser les nuits

interminables compagnes

aux seins ployant sous les heures

comme pommes ridées

des jours de grisaille

comme neige râpeuse

sur les haies de l’été

Il reviendra le soleil sur la mousse

les lichens refleuriront

de leurs âges millénaires

sous la caresse de L’Enclume

dans le silence des mains de paille.

Maïté L

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Woolly teeth and silver picks,

Windy needles and cracked earth

Winter came on the banks

Piercing swirls and scales,

whistling leaves,

flights of time,

knocking up the nights

those endless companions

with breasts heavy with time

like wrinkled apples,

gloomy days

rough snow upon

the hedges of summer.

The sun will come back on the moss
the lichen will arise from old age
under the caress of the Anvil
in the silence of straw hands.

traduit par Mosea
tous

mes remerciements.

« Entre arbre et nuage

Que passe l’oiseau blessé ou vent ravi

Que l’éclat furtif s’inscrive

………entre les yeux

………………..entre les lèvres

A la vraie vie

…….indéfiniment

……………….nous re-naissons »

François Cheng/ Le livre du Vide médian

J’ai déjà eu l’occasion de le photographier il y a quelques années. Il est toujours là.Il se sculpte au gré des vents en creux et en bosses et domine avec quelques très rares arbrisseaux la végétation rase. A demi caché par les roseaux, lorsqu’on l’aperçoit d’assez loin , le regard ne peut plus s’en détacher, du moins lorsque la passante est sensible aux décharnement, aux bras-branches en croix, au bois travaillé par les ans, le sel, les vents. il est le témoin de la Réserve. Il contemple les couples de cygnes que nous verrons bientôt apparaître.

JE VOUS INVITE A DECOUVRIR ICI LES ECHOS  SENSIBLES DE L’ARBRE CHEZ LAUTREJE

http://lautreje.blogspot.com/2011/01/kimtala-rouda.html

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« Mystère est un singulier

Qui ne peut se révéler

Que par d’autres singuliers

Que par l’ardent face-à-face

Des présences entrecroisées

-saule à saule par la racine

et tige à tige par le vent-

En leur plus long vouloir-dire

En leur ultime non-dit »

François CHENG/ Le Livre du Vide médian

Sens dessus-dessous  l’onde                              

Un bouquet de racines

Solitaires

Danseuses

S’ébrouent

Dans leur prison des glaces

Lancent l’anathème

zébré

A l’hiver

Allégées

Du  poids des ans.

Dévolues

A la paisible révolution des signes

Elles veillent impassibles                                                      

A l’envol des cygnes.

De vague en vague

De gerbe en gerbe

Elles retournent

A leur calligraphie

A leur sens dessus-dessous

A l’envers du miroir lissé par la froidure.

L’endroit reprend son souffle immobile

Tentation d’infertile

Immobile Cri noir

Suspendu au soir

Qui les verra retourner

L’azur détourné

A l’infiniment désert roi du silence.

Maïté L

« Perdue au sens de l’immense

Toute présence est pivot

Autour duquel l’univers

Tourne, soudain proche intime »

François CHENG


clic

*

*

Un soir rouge sang et orange mûre

Nous prit dans ses bras.

Il nous mena

A sa poursuite

sur

Petites routes et berges du lac

En vain.

Et puis promesse de cœur Lilas

Il joua les divas

Il se refusa

Semblant s’éloigner

Et se cacher pour saigner

Au loin

Derrière les dunes

Et les forêts…

Et soudain

Ce fut aussi un soir de flammes Rouge sang

Un soir de grand incendie d’oranges mûres

Où les étincelles fusaient

Et se métamorphosaient ;

Le soir s’avéra  couleur lilas :

Il convoqua toutes les nuées :

des sacs de bonbons  acidulés

furent soudain déversés

sur  tous les gourmands

De petits soir volés.

La nuit  Lilas

Nous  prit dans ses bras

Et nous fit don de tous ses effets.

Dans la nuit noire

Il nous resta sur la langue

Quelques silences à déguster

Un parfum lilas trop vite dispersé.

Maïté L

clic

*

*

Tandis que la nuit éteint la terre et l’occulte à nos yeux

*

Le crépuscule velouté de bleuets ajoute à la sérénité des lieux,

*

Mais déjà l’incendie emprisonne les sols et les eaux au galop:

*

Jamais plus notre ciel n’aura cette même ardeur embellie d’un halo.

*

Alors, l’unique joyau de forêts, de landes  et de marais envoûtés

*

Enferme en son sein tant de vies protégées, tant de vies oubliées,

*

Que notre regard se mouille et que la parole vient à manquer.

*

Subjugués nous ressemblons à ces statues de pierre figées.

*

Le soir fulgurant électrise le givre et l’hiver à nos portes dévoile

*

Nos pensées  de nuit noire serties dans l’approche des étoiles,

*

Elles, qui ne tarderont pas à s’éparpiller sur le tableau de l’infini.

*

A l’instant les pins se dressent comme des flambeaux de suie puis tout s’évanouit.

*

Maïté L

clic

Pins et brume des Landes

*

*

Que vienne le soir

Noires silhouettes doucement évoquées

Que s’enflamme le ciel

Comme un sceau à peine apposé

Rosés des champs

Et grise brume

Fragiles mâts, solitaires rescapés

Que se déplie la voile

Au loin le pan du manteau de l’horizon

Qui bientôt nous prendra

Nous…entre nous

Dans la dentelle des heures douloureuses

Où il faut tourner le dos au couchant

Partir. Nous depuis si longtemps.

Et la tendresse au fil des ans

Le brouillard nous rattrape.

Des fils de pin à pin tendus

Les notes n’ont laissé que sol si brume et silence.

Maïté L

Clic!

à toutes et à tous

à vous qui passez par-là

de temps en temps ou régulièrement

à l’approche de 2011

j’apporte quelques souhaits:

prenez du bleu

du ciel

de la ville

de la lumière

de la couleur

du raisin

un pont admiré

un lac au couchant

respirez à pleins poumons

soignez votre santé

vos mots

vos rêves

et votre corps

voyagez en poésie ou en prose

souriez au matin

prenez du velours de nuit

et faites que malgré le pessimisme ambiant

nous trouvions quelques bulles d’optimisme

cultivez l’amitié

et les volubilis

l’amitié

et les reflets

et que chacun puisse choisir

ce qu’il aimerait.

2011 disposera.

à bientôt sur ces pages

ou ailleurs.

Bonne année!

Biscarrose-Plage Noël

« Au long murmure de la grève

Doux amer,

Par deux infinis, la mer

Et le rêve »

Fernand Gregh

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Et la mer

Et la terre

Au point de rencontre

Filet de mer

Filet de terre

Perles de dunes

Perles de lames

Doucement

s’étire

Le jour

Le

Sable

Froid

Les

Pas

Vont tous vers la mer

S’arrêtent

Au liseré

d’écume

Sur le chant

du

Vent

coupant

dans

La chair

des rêves

un élan

et tourner le dos au passé, la dune défigurée, le gazon urbain

je n’ai reconnu

que la mer.

M’a-t-elle reconnue

Sur le sable brûlant

je marchais

dans la

chaleur de

L’été

Temps syncopé

on ne revient

pas

vers le passé

j’aime

l’ardeur sauvage

non muselée

murmure

la mer


Maïté L

Biscarrosse-Plage/ Landes

Il fallait la cueillir au passage  sur son lit d’émeraudes.

Elle était là devant moi.

qu’importe le vent.

Vague après vague

un Noël Inédit.

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« Moi je veille aux cathédrales d’écume » /Jean Fanchette