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Le verdier, lui préfère se percher sur la mère des milliers et s’y balancer.La photo n’est pas très bonne car prise derrière la vitre,et à contre-jour comme souvent; elle est caractéristique de son rituel d’arrivée sous la véranda.

Le verdier est devenu plus farouche: a-t-il rencontré quelque prédateur dans les parages ou bien tout simplement a-t-il en grandissant développé quelques instincts de survie normaux? Peut-être l’ai-je surpris en sortant un peu vite de ma cuisine.

Pour le photographier, même derrière la vitre, il faut se fondre dans le décor; il détecte le moindre geste.

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caché derrière l’asparagus, il s’apprête à s’envoler après avoir décortiqué quelques graines de tournesol.Il ouvre la coque en 2 et voilà. Au début il était très organisé: les déchets d’un côté, les graines fermées de l’autre, mais avec le temps, il est devenu moins attentionné ou plus conscient qu’il faut faire vite.

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Ici,dans le prunus, en sécurité, il peut pousser son cri caractéristique, qui ressemble à un sifflement étouffé. parfois nous l’imitons et nous avons l’illusion qu’il nous répond.

Depuis quelques jours nous ne le voyons plus, même si nous l’entendons parfois.Il est probable que  nous sommes à nouveau en période de couvaison.

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Cette photo a été « volée  » au merle alors qu’il s’était introduit dans un buis en pot taillé en boule. Nous avons compris ce qu’il y cherchait quand nous avons aperçu dans son bec un escargot.

Et détail insolite et fortuit de la photo car le merle lui aussi ne s’éternise plus, sans doute pour les raisons évoquées plus haut, j’intitule cette photo:

LE BAISER AU COQUELICOT.

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Photos Maïté L

Je précise pour les visiteurs du blog qui aimaient parfois emprunter des photos que cela est toujours possible sur demande mais qu’en raison des abus, notamment de certains journalistes ou de la prolifération des photos livrées au pillage du net, j’ai dû mettre -un peu-, le hola, avec l’aide de Sergio. ceci ne concerne en rien mes amis.

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La mère des milliers ( Kalanchoe daigremontiana, « Mother of Thousands » une plante grasse de la famille des succulentes), vous connaissez? certes elle est un peu défraîchie, car elle fleurit depuis les premiers jours du printemps mais avec sa longue tige et ses fleurs au sommet, elle est soit un point de chute, soit un endroit où m’accrocher lorsque les intrus s’annoncent.

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Lui et ses congénères arrivent en faisant du bruit, des ombres et ils veulent me voler ma nourriture alors, complètement tétanisée…

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je m’accroche comme je peux à cette bonne mère des milliers.

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même si ça balance comme par grand vent

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Ce jour-là, moi, Crapouillette 1 ou 2, j’ai eu si peur que je me suis réfugiée sous la table après avoir lâché la mère des milliers!

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Allez-vous le croire? ELLE a fait le ménage à grande eau car nous nous oublions parfois et elle n’a pas remis la boîte à sa place sur l’étagère! Quelle étourdie! Nous avons cherché la nourriture partout, même dans les pots de fleurs et la boîte était sur la table!

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C’est mieux sur l’étagère, non? Cachée derrière le bégonia qui s’en va rejoindre le plafond,je peux prendre tout mon temps.

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Et je m’envole, mais je reviendrai bientôt, moi ou bien l’autre moi ou bien la crapouillette 1 ou bien la dernière Crapouillette qui a peur de tout sauf des humains et qui prend son temps dans la boîte…excepté si les intrus arrivent! Ils sont même venus me voler mon bout de noix dans le rosier: j’ai tout abandonné car je sais qu’ELLE a tout vu et qu’elle m’en préparera d’autres: en tout petits morceaux s’il vous plaît!

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Vous connaissez leur dernière invention? UN PERCHOIR! Pour se poser en douceur, se balancer ou attendre son tour! Il paraît qu’ils ont même pensé à nous donner des tickets! En attendant, que je sois Crapouillette 1 ou 2 ou mésange confirmée, j’adore me balancer, surtout quand ELLE a posé son appareil photo et qu’elle a les mains mouillées!

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Photos Maïté L

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Le geai commence à explorer les lieux. Alors que durant la saison froide, il venait aux alentours du chêne chercher des glands, il se familiarise avec le jardin. Il a essayé la baignoire favorite du merle et a fini par trouver, au pied du chêne, un bain qui lui est personnel: dans une jardinière allongée où il  prend ses aises. Seule la tête dépasse et il écoute mon discours: je lui dis qu’il est beau, surtout quand il choisit de se percher sur un pot assorti aux couleurs de son plumage.

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Un geai…Deux geais: voilà le couple; mais madame geai est plus méfiante et je n’ai pas réussi à les prendre les deux ensemble. Madame geai semble apprécier le mur des voisins qui attend…depuis la tempête d’être réparé! Elle surveille ainsi le bain de son compagnon qui lui a également trouvé une boîte avec des cacahuètes! Il adore mais ce n’est pas facile avec son gros bec de les saisir! Il martèle la boîte , qui une fois renversée livre tout son contenu!

Monsieur geai est connu pour sa petite mémoire. Contrairement aux écureuils, il cache ses provisions par prévoyance…mais oublie ses cachettes et ne les retrouve  que par hasard!

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Bonjour monsieur le geai!

Vous avez osé vous approcher de la maison et l’Homme se trouvait là! Il vous a immortalisé!Si vous saviez quel plaisir vous nous faites!Pour la peine, nous vous aiderons cet automne: nous ferons des petits tas de glands ici et là.

Vous voyez, nous affinons notre aide car conscients que les glands sont votre nourriture favorite, nous les avions laissés et maintenant, il a poussé des petits chênes partout: nous devons les arracher, mais ce n’est pas grave, nous saluons les fleurs et les arbustes et à l’occasion, nous pensons à vous!

Vous n’avez pas fini d’explorer le jardin et vous semblez aimer vous percher sur la remorque! C’est donc là que vous trouverez de temps à autre quelques gâteries sous forme de glands ou de cacahuètes. Malheureusement il faudra vous dépêcher à les prendre car les mésanges voient les cacahuètes partout où elles se trouvent!

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Dites, monsieur geai: quand nous montrerez-vous votre huppe?

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Les deux dernières photos sont de J.L

La mésange :

une vue de lynx, beaucoup d’intelligence  et une vie de mère nourricière d’enfer !

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Revenons vers le prunus, où le nichoir fabriqué maison, orienté vers l’est, nous avons attendu, attendu et même désespéré de le voir habité. Un jour, n’y tenant plus, nous l’avons ouvert : un nid était à l’intérieur. Nous avons prestement refermé en espérant ne pas avoir découragé la mésange.

Nous avons  aimé le moment où pour la première fois nous avons vu une mésange rentrer dans le nichoir comme une fusée, avec dans le bec quelque lichen.  Les jours suivants, il y eut des tas d’allées et venues puis  tout mouvement apparent cessa. Silence radio. Nouvelle inquiétude. Et puis, le ballet du nourrissage s’est mis en place et nous avons entendu enfin  des gazouillis discrets.

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LA mésange elle aussi s’est familiarisée avec les lieux. A l’automne, elle s’est d’abord alimentée exclusivement  en position acrobatique classique au cylindre de cacahuètes et puis elle s’est aperçue de l’existence d’une réserve de graines et boules de graisse  sous la véranda. Donc elle est venue dans l’intention de prélever directement à la source non sans avoir tenté d’ouvrir devant nos yeux incrédules un  pot ou de percer un emballage en plastique.  Par conséquent, avec notre complicité amusée,  un nouveau restaurant en  libre service pour mésange astucieuse  a ouvert.

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D’ailleurs,  la mésange  servant d’exemple et a été suivie au fil des mois, sur la table, par un rouge-gorge, puis par  notre  merle préféré ; ensuite, nous avons eu la visite d’un bébé merle tout ébouriffé,  qui semblait bien penaud et qui penchait la tête pour mieux observer comment maman mésange s’y prenait. Il a, en penchant la tête, regardé comment faisait maman mésange, puis il pris lui aussi une graine et est reparti d’un vol encore incertain… tandis que les  pinsons du printemps piaffaient d’impatience trouvant la place prise.

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Du côté du nichoir, fin avril, ça pépie. Nous sommes frustrés de ne pouvoir suivre en direct l’évolution des becs que nous imaginons toujours largement  ouverts. Après avoir repéré les moments du nourrissage, l’Homme a placé l’appareil photo en position caméra sur un dispositif spécial fabriqué à partir d’une échelle : L’essai n’a pas été concluant : pour 23 mn de film, la mésange n’a fait qu’une entrée et sortie du nichoir à partir de la 21ème minute! Mais il faut voir l’Homme s’approcher parfois du nichoir à pas de velours et écouter les tendres gazouillis des bébés afin d’essayer d’évaluer leur nombre.

Depuis la remarque d’une amie, je me suis penchée sur le sort de la mésange. J’ai un peu revu à la baisse son rôle de femelle surexploitée ! Il se peut en effet qu’elles soient un couple mais difficile de le prouver. Au comportement,  je dirais qu’UNE  est plus hardie et vient volontiers sur le rebord de la fenêtre où j’ai mis les graines pour elle. Elle part ensuite dépiauter sa  graine sur le rosier, tandis que l’AUTRE file directement sur le lagerstroemia placé un peu plus loin et est plus méfiante : il faut dire que lorsque je fais la cuisine, une vitre seulement nous sépare. Ma distinction entre mâle et femelle s’arrête là avec cependant l’impression que j’ai plus souvent affaire à la femelle.

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En ce moment, il y a de l’énervement dans l’air. Ce matin j’ai pourvu abondamment verre et sous-pot en graines de tournesol; mais voilà que les pinsons, sont de plus en plus nombreux à venir se goinfrer. Hier la mésange était marrante à voir car, avec la pluie, elle s’ébrouait avant de se ravitailler, mais ce matin ce n’est pas la même chanson: elle choisit ses graines et en met partout! Comme les pinsons! Mais je rêve ! Ils deviennent difficiles ou quoi! Je dois faire un grand nettoyage de la table chaque jour car il y a des graines, des enveloppes, des crottes partout: dessus, dessous et entre les lattes de bois de la table! Alors je sens que je vais me fâcher ! L’Homme dit que les petits énervent leur maman mésange ! Ah moins que ce ne soit le temps orageux! Ou bien les pinsons copieurs! Enfin, rien ne l’arrêtant, elle vient maintenant chercher les graines sur le rebord de la fenêtre! Tout juste si elle fait mine d’avoir un peu peur! Bon la nuit tombe et tout ce petit monde est couché. Les oisillons affamés se sont tus. Il y aura un répit jusqu’à demain matin!

Car, oui, ce soir, J’ai fini par me fâcher à cause du tri fait par ces « enfants gâtés » et j’ai sévi: les pinsons ont désormais leur nourriture dans le jardin et j’ai mis les graines pour les mésanges dans des couvercles, plus accessibles sur le rebord de la fenêtre. La mésange vient de zinzinuler tout près de moi: cette fois-ci, on ne peut croire à un hasard! Récemment, elle a été enfermée dans la maison et lorsque je suis entrée, la pauvre bête voletait partout. Plus morte que vive, je lui ai progressivement ouvert les portes en lui expliquant ce que j’étais en train de faire. Elle s’est calmée, s’est posée sur le haut du buffet et a attendu avant de retrouver sa liberté. Le lendemain, en venant comme chaque jour se poser rituellement sur une lampe qu’elle semble avoir adopté comme terrain d’atterrissage, par deux fois, alors que j’étais dans ma cuisine, elle a chanté à gorge déployée avant de prendre une graine .J’avais déjà pris ce chant inhabituel  à cet endroit, comme un remerciement. Je persiste, ce soir, à croire aux échanges complices avec les oiseaux de nos jardins.

L’Homme a pitié de LA mésange, surtout depuis qu’il a appris qu’en deux nichées par an, elle peut avoir jusqu’à 12 petits. Il suggère même qu’il pourrait l’aider: pour lui éviter des voyages,  il pourrait dépiauter les graines de tournesol et les déposer près du nichoir! Elle aurait moins de chemin à faire pour accomplir son rituel : quelques mètres évités pour venir jusqu’à la véranda, et gain de temps. Voyez plutôt : elle sort en trombe du nichoir, se perche sur le prunus, se pose le plus souvent sur la lampe, puis prend sa graine, va dans le rosier pour la  décortiquer et repart vers le nid. Les cacahuètes c’est pour elle ; Les graines autres, pour les petits et en plus il lui faut chercher des insectes dans le rosier, dans le lierre  et au sol! Quel rythme d’enfer et cela de la pointe du jour à la tombée de la nuit !

L’Homme  en est venu à la conclusion qu’il ne se verrait pas père de quintuplés….

Notre rôle d’humains inclut aussi la surveillance contre les prédateurs ;  car l’autre matin, en me réveillant, j’ai encore vu le chat noir des voisins à la fourche du prunus. Vous auriez vu ses yeux ronds, sa tête pateline ! il lorgnait à la fois vers le nichoir où ça piaille beaucoup et dans ma direction! Il devait saliver à l’idée d’un possible festin ! Mon sang n’a fait qu’un tour! J’ai bondi comme une furie mais il avait déjà filé. Faudra-t-il barbeliser le prunus  pour assurer les premiers pas des petites mésanges? Nous sommes fin avril : verrons-nous ces dernières lors de leur premier envol,  ce qui ne saurait tarder?

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En effet, cela n’a pas tardé. Nous avons d’abord aperçu un bec puis une tête par le trou d’accès, puis une tête curieuse et la petite mésange aventureuse a dû tomber du nid car j’ai failli l’écraser dans l’herbe.

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Première remise au nid par l’Homme qui sera suivie de trois autres avec la peur qu’un chat soit plus rapide que nous. Visiblement la pauvrette n’est pas encore prête à s’envoler mais râle chaque fois  qu’elle se retrouve dans le nid ! Avec ses pattes écartées sur lesquelles elle tient à peine, son bec bordé de jaune et son duvet sur la tête, l’Homme l’a surnommée Crapouillette ! Il est probable que Crapouillette-qui-veut-voir-le-monde va récidiver ! Dans chaque nid y a-t-il un élément hyper actif, pressé de prendre l’air à ses risques et périls ?

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Le surlendemain: plus rien! Silence radio! Les mésanges sont parties sans dire au revoir! Les deux semaines au nid étaient écoulées, mais les pauvrettes sont parties au moment où le temps se mettait à l’orage. Le nichoir des mésanges est vide! Les parents ont-ils profité de notre absence pour sortir la famille du nichoir ?
Le ballet de nourrissage par les parents est terminé ; mais nous avons la visite plusieurs fois par jour des parents mésanges sur le rebord de la fenêtre : ils viennent chercher quelques graines de tournesol,  des cerneaux de noix et une noisette coupés en petits morceaux.

Après réflexion, nous ne savons plus si nous avons eu raison ou tort de remettre Crapouillette dans le nid: le temps de découvrir le monde était sans doute arrivé pour elle. Crapouillette était-elle une nichée de crapouillots qui faisaient leurs essais d’envol! Nous les humains, en voulant trop bien faire ne comprenons pas toujours les signaux.

Y aura-t-il une autre couvée d’ici l’été ?  Ou bien l’année prochaine ? Nous l’espérons.

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Cette chronique terminée fin avril aura une suite car l’aventure continue.

Textes et photos Maïté L

et ceci étant une affaire de famille, les mosaïques sont de J L

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L’étourneau volubile, charmeur et opportuniste.

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Durant le  mois du mois de janvier, un groupe d’étourneaux arrive dans le jardin. Ce ne sont que batailles donnant l’impression qu’au-delà de deux , les étourneaux ne se supportent pas. Ils essaient aussi de faire la loi dans le jardin vis-à-vis des autres oiseaux. Même le merle s’écarte.

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Dans ce groupe, rapidement se détache un oiseau dominant qui comprend vite l’absence de danger ici. Au début une fenêtre qui s’ouvre effarouche les étourneaux, mais, puis, même lorsque je sors, ils  comprennent qu’il suffit de s’éloigner momentanément du jardin en se perchant sur un arbre de la rue et les voilà prêts à fondre à nouveau sur la nourriture dès l’alerte passée. Les étourneaux sont très voraces et ne laissent rien aux autres oiseaux. Ils mangent au sol de façon bruyante et continue.

Un après-midi, en rentrant, j’en aperçois un qui, perché sur la branche la plus basse du  chêne, chante à gorge déployée. Je l’observe et le préviens que je vais chercher mon appareil photo. Tout en changeant d’objectif, je pense qu’il ne sera plus là lorsque je reviendrai ; mais quelques minutes plus tard, il est toujours au même endroit et il chante toujours aussi fort. Je m’approche progressivement en prenant des photos peu à peu et me retrouve tout près du chêne. Son chant  continue. J’ai même l’impression qu’il se fait admirer. Je lui parle tout au long de mon approche et parfois, à un mouvement de la tête, j’ai réellement l’impression qu’il écoute ; les étourneaux sont de remarquables imitateurs et j’ai cru en effet percevoir des chants variés d’oiseaux.

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Puis l’étourneau descend du chêne et va au pied du prunus pour manger un pâté spécial oiseaux. Comme le merle quelques jours avant, l’étourneau me laisse approcher et je suis témoin de son repas pris goulûment.

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Le spectacle continue sur la branche la plus basse du prunus: entre photos et rires, je le vois se frotter le bec puis les plumes sur la branche, se tourner pour être à son avantage et mettre en valeur les magnifiques reflets que le soleil avive dans  son plumage. Il finira par danser d’une patte sur l’autre, pas pressé du tout de s’en aller… Et aura l’honneur de lancer l’expo photo prévue par la Maison de Quartier pour le mois de mai en faisant la une de l’affiche.

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Ce jour-là, l’étourneau a fait un véritable numéro de cirque. Cela peut-il s’apparenter à une tentative de séduction ? La saison des amours approche en effet.

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Toujours est-il que le lendemain je suis dans un affreux dilemme : l’étourneau est de retour ; il est très beau mais je ne veux pas encourager sa présence dans le jardin car lui et son groupe sèment le trouble parmi les oiseaux habitués.

Et ce même jour, j’entendrai à nouveau l’étourneau pisoter dans le prunus. J’ai écouté en souriant mais ne suis pas sortie… Est-ce le fruit de mon imagination si je vous dis que j’ai eu l’impression qu’il m’appelait. Son comportement était très différent des autres membres du groupe, mais uniquement quand il venait seul.

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Les tourterelles : un  couple d’ acrobates.

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Depuis quelque temps, nous avions tous les jours la visite d’une tourterelle turque beige rosé. Elle se nourrissait en bonne intelligence avec les autres oiseaux. Au cours du mois de mars la tourterelle a amené sa compagne blanche, plus fine, identifiée comme femelle. La tourterelle blanche paraissait affamée. Elle a appris à se poser en équilibre sur le sous-pot accroché sous le cylindre aux graines, dans le prunus. Au début, son équilibre était précaire car le dispositif est instable ; mais en quelques jours, la tourterelle blanche  a maîtrisé la situation et peut s’alimenter longuement. Pendant ce temps la tourterelle beige rosé attend patiemment dans le prunus , semble  faire le guet, puis s’alimente à son tour.

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Mais un jour, l’attente a paru trop longue pour la tourterelle beige rosé et elle a tenté de venir manger en même temps que sa compagne. Elle s’est posée en force et voilà à nouveau les deux tourterelles sur un sous-pot ressemblant à un bateau par gros temps! Il lui a fallu plusieurs jours aussi pour arriver à manger sereinement avec sa compagne.

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Tout allait bien jusqu’au jour où une troisième tourterelle, sans doute un mâle,  s’est invitée. La tourterelle beige rosé est rapidement entrée en action et après les cris courroucés, s’en est suivie une course poursuite avec claquement d’ailes au-dessus du quartier, quelques plumes étant perdues dans le feu de l’action.

Le calme est revenu…J’entends les tourterelles roucouler dans un sapin. Maintenant, sans doute chargées de famille, elles viennent à tour de rôle pour s’alimenter.

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à la suite d’une grave défection de mon ordinateur, j’ai perdu-et croyez-moi, je le regrette- toutes les photos où les tourterelles venaient manger en couple.

mais l’histoire continue…dans le prochain billet.

Texte et photos : Maïté L

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Le merle : une histoire de bains .

Entre bains d’eau, de terre sous le buis et de soleil sur le mur

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Très facétieux, Il adore se cacher dans l’herbe et lorsque nous passons près de lui, il fait mine de s’enfuir, sautille, et quelques minutes après, prend son envol en nous rasant. Plus tard, la merlette adoptera la même attitude.

Le merle est devenu de plus en plus familier. Il a l’œil coquin.  A la belle saison, il prend son bain, matin et soir,  généreusement, dans le récipient prévu à cet effet, puis boit.  L’hiver, il prend son bain aux alentours de midi.

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Je garde un souvenir ému du jour de janvier où LE merle m’a conviée à son bain. J’ai pu m’approcher progressivement et s’il me surveillait du coin de l’œil, il n’a changé en rien son programme d’ablutions : au contraire ! Je crois qu’il en a rajouté : de face, de profil, tête en bas, ailes déployées, dans une grande profusion de gouttelettes : j’étais comblée.

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A un autre moment, j ai été conviée à son repas de la même manière, au pied du prunus. Au fil des mois, le merle s’enhardit et vient sous la véranda, se pose sur la table  pour picorer des graines en avertissant de son arrivée et en faisant le beau.

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Le merle est devenu cabotin.

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C’était juste avant de trouver merlette, car ensuite il mettra un peu de distance entre nous, mais restera très visible tout de même.

En ce moment, le soir lorsque j’arrose mon jardin, il flûte, siffle, perché sur un épi de faîtage ou une antenne de télévision et semble se déplacer lorsque je fais mine de me cacher : dommage, je n’ai jamais su moduler mes sifflements : je ne dispose que de quelques notes !

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Il y a quelques années, il s’était perché à mon arrivée sur le bord du toit et visiblement me parlait. Mais n’ayant pas été initiée totalement au langage merle, je ne comprenais pas. J’avais eu le temps d’aller chercher mon appareil photo ; il ne bougeait pas d’un pouce et s’exprimait avec insistance, dessinant un grand point d’interrogation dans ma tête. L’Homme de la maison a compris, le soir, quand il a trouvé un petit merle apeuré réfugié derrière un fauteuil, dans la salle à manger. Le destin de l’oisillon fut cruel car si nous avons essayé de le sauver, un chat du voisinage  en fit vraisemblablement son affaire. Difficile d’imaginer que ses parents aient pu le récupérer.

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Et puis cerise sur le gâteau voilà les petits merlous de 2011 affamés et pressés de grandir!

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Une semaine après!

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Et puis un jour…

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histoire à suivre avec d’autres protagonistes. Texte et photos: Maïté L

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Prenez un jardin. Plantez le décor : un chêne, un lagerstroemia et un prunus : de ce dernier, chaque année  au printemps, nous attendons la floraison ; le merle aussi ; puis vient le feuillage rouge lumière où le merle joue à cache-cache avec le soleil ; il siffle et module son chant pour accompagner la maturation des prunes. Il veille sans partage, car il sait que bientôt ce sera  l’abondance: quand  le merle  se régale, il est heureux ! Nous aussi !

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Le merle est le premier oiseau repéré dans notre jardin  pour sa fidélité. Avec lui, j’ai pris l’habitude d’un  échange complice, chacun écoutant l’autre ; Même si parfois nous ne parlons pas tout à fait le même langage.

L’été venant, le merle se fait plus discret et nous le revoyons de façon assidue  l’hiver venu. Il nous semble que c’est  le même depuis plusieurs années maintenant. 

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Nous nous prenons au jeu de l’observation des oiseaux à l’automne 2010. Bientôt l’hiver est là ; le prunus reçoit des boules de graisses, puis des cylindres de graines diverses. D’autres oiseaux commencent aussi à fréquenter notre jardin : rouge-gorge, pigeons, tourterelles et mésanges charbonnières. Plus tard nous verrons arriver un geai de passage, attiré par les glands du chêne, puis des étourneaux,  des pinsons et un verdier d’Europe bébé.

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Pour fidéliser la mésange charbonnière, le prunus s’enrichit d’un cylindre aux cacahuètes et d’un nichoir fait maison.

Alors peut commencer le portrait des oiseaux avec qui nous partageons le jardin, car parfois, il nous faudra tout de même leur rappeler que nous sommes  aussi chez nous.

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à suivre…

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le jardin, le texte et les photos: Maïté L

avec la participation des oiseaux, en toute liberté.

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Pour faire le portrait d’un oiseau

 


Peindre d’abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d’utile
pour l’oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l’arbre
sans rien dire
sans bouger…
Parfois l’oiseau arrive vite
mais il peut aussi mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s’il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau
n’ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l’oiseau arrive
s’il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l’oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau
Faire ensuite le portrait de l’arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l’oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été
et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter
Si l’oiseau ne chante pas
C’est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s’il chante c’est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l’oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

 

Jacques Prevert

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à suivre…

 

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Flots d’argent, flots d’amant

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Aujourd’hui encore, j’avais décidé

D’être vague avec les vagues,

Géographies des sables

Et vent dans le vent

Lovée au creux de la corbeille

Qui crépitait d’argent en son sein éclatant

Qui rugissait dans sa danse nuptiale

De mille pépites ajoutant à la métamorphose

Du Petit Poucet en géant,

Point de vagues, un tiret, à la ligne.

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Aujourd’hui encore, pourquoi

Ne pas être océan avec l’océan

Mon tendre et fougueux amant.

Alors, mettre les pas dans les tiens est un jeu

Guetter les flots argentés et tous leurs feux

Est une douce passion qui fait briller

Les yeux, les cheveux et les mains aux doigts d’algues.

Et voici que soudain s’animent et revivent en écho

Les  émois et les instants si fragiles;

Les yeux dans les yeux viennent buter à la confluence,

Là où cèdent les marées profondes et coléreuses.

Pour un baiser salé à la barbe bleue d’écume,

Pour un déroulé sauvage à mes pieds

Pour un rideau de fines illusions

Pour une caresse de tes embruns enchâssés,

Je donnerais des heures et des regrets  sans compter.

De loin en loin un bois et mille pas

où ne parviennent pas tes assauts

Un bois encore et des pas étouffés

Comme des bornes jalonnent

Les jours sur  le calendrier des instants perdus.

Ce soir encore je suis la dune au ventre rebondi

La mer mettant le sable au pilori

Ce soir je suis tambour des sables

Et son écho toqué d’océan et de marées grandiloquentes

Je suis le vent et le cerf-volant

La nageuse nue de février

Et les passants frigorifiés

Je suis le chien fou, ivre de draperies agitées

Je suis les baigneurs d’août en mai

Et sur ma croisette arpentée

Sur le sable craquelé et concédé par la mer et son avancée

Derrière mes lunettes foncées bien cachée,

Au jour d’aujourd’hui c’est décidé

J’épouse en secondes noces de l’océan l’éternité.

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et je sème  des cailloux pour que perdurent nos traces

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photos et texte: Maïté L

à tous mes lecteurs: je ne vous oublie pas, mais par ici on célèbre le printemps et les jardins.

J’ai donc fait le tour de mon jardin  pour décorer mon chapeau avant de rejoindre ceux de la Maison de quartier où je donne un peu de mon temps. Là-bas on parle oiseau et d’ici quelque temps, je vous raconterai;  de plus  des jardins un peu extraordinaires y ont été aménagés.

Ne soyez donc pas étonnés si je vous visite un peu moins ces jours-ci: mes journées sont trop courtes.

Mais je pense à vous et je vous souhaite un bon we.


J’ai descendu dans mon jardin

pour y cueillir

Quelques roses pompons

le feuillage léger de la coriandre

des fraises de décoration

deux fleurs de la passion,

mais j’ai dérangé  les fourmis!

une coccinelle s’est accrochée à la paille

tandis que volait au vent le ruban aux coquelicots

comme ceux de mon jardin.

je suis partie rejoindre les elfes et les lutins

les carrés de plantes qui piquent et celles qui sentent bon

les haies fruitières

ou la cité des insectes

et sur mon chemin, j’ai rencontré plein d’oiseaux de toutes les couleurs

tous ceux qui peuplent nos jardins et font les délices des observateurs.

Maïté L