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Il est un second phénomène, mais ce n’est peut-être, lui, que l’autre face de la nuit, son négatif de blancheur. Le brouillard…En ce temps-là, une inondation vaporeuse, une opaque buée débordait le lit du fleuve, transformait en spectres grues et hangars, gagnait implacablement les quartiers proches des quais, la ville entière. Bordeaux, comme Saint-Pétersbourg, connaissait alors « ses nuits blanches. Elles n’étouffaient pas seulement les formes, mais aussi les sons, les voix, les réduisant à leurs propres échos…. »

 Michel Suffran

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Parfois le Pont se fait sombre

Le temps d’un ciné

Dans le brouillard la ville s’estompe

Au temps minéral bordelais s’unit

Avec une douceur qui n’est que lacis

Le temps folle  bille en tête

Le jour s’effiloche et tombe dans l’oubli

Le temps d’une bulle légère

Les passants frileux se pelotonnent

Le temps d’un carillon en folie

Bientôt ténus comme des ombres

Le temps d’un rêve

Grise grisaille muraille au fil rompu

Le temps d’un abordage

Avec le ciel de cendre uniformément repenti

Au  temps des roseaux

Les voix tombent en à-plats et ne portent plus

Le temps d’une ritournelle batelière

L’écho des cris, des rires, des chants ravalés

Le temps d’une danse

Le tram s’articule, gémit comme voiture hantée

Le temps d’un port relégué

 S’ouvre, se ferme, s’élance, échappe au Lion

Le temps de prendre la clé Deschamps

Et s’en va cahoter vers l’horloge du temps

Le temps Far-Est, d’une gare d’Orléans

Le temps de fermer les yeux.

Maïté L

à suivre, le temps de neige…

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Bordeaux la blanche surgit un jour de la nuit…

« On ne peut se figurer l’image un peu archaïque du port de Bordeaux, au moment où les trois-mâts arrivaient de Terre-neuve. Ils se plaçaient en file indienne au milieu du fleuve, à toucher le pont de pierre, les voiles pliées avec soin. C’était une forêt de longs mâts, de vergues, sous le ciel pommelé de Bordeaux…

Que de fois je fus sur le point de partir, mais autrefois, la mer avait mauvaise réputation ! Je fus un marin à l’ancre et à l’encre, comme disait, je crois, Cocteau. »

JEAN CAYROL

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Sous l’œil impassible du Lion de VEILHAN,bleu cieltourné vers la Garonne, place Stalingrad, lorsque nous posons le pied sur le sol de La Bastide, nous ne pouvons plus imaginer ce va-et-vient de navires attendant un appontement, ce va-et-vient de gabares avant même la construction du pont.Les bateliers étaient d’ailleurs mal vus car ils escroquaient les clients, notamment les pèlerins en route vers Compostelle qui devaient de plus, éviter les tripots mal famés habituels en zone portuaire. Le Pont fut le bienvenu. pour relier les deux rives: on y payait  un sou à l’octroi comme piéton et cinq sous comme cavalier.

Lion parodie ou Lion aux multiples facettes, venant taquiner le ciel bleu ou donner de la couleur à la grisaille, aucun passant n’y est indifférent.Il est la première œuvre déposée sur le trajet du tram, soulignant le côté contemporain des lignes de l’architecture nouvelle de La Bastide. il est là, monumental, dans l’axe du Pont de Pierre, marquant de son empreinte l’évolution et l’identité de ce quartier.C’est du moins ce que j’en pense car je l’aime bien.

 

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Burdigala est le lieu qui m’a vu naître : Burdigala où le ciel est clément et doux ; où le sol, que l’humidité féconde, prodigue ses largesses ; où sont les longs printemps, les rapides hivers, et les coteaux chargés de feuillage. Son fleuve qui bouillonne imite le reflux des mers…

AUSONE

Ausone aurait aimé s’il avait vécu quelques siècles plus tard  gravir les marches de la Porte Cailhau, comme je l’ai fait et depuis cette entrée monumentale  commémorant la gloire de Charles VIII contempler le Pont et la vue sur le quartier de La Bastide , du côté de la caserne de pompiers.

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« J’aime le combat que se livrent ici, en un tournoi arbitré par le pont de Deschamps, le tumultueux liquide venu de l’océan, verdâtre et colérique, et les douces eaux qui portaient Montaigne d’une estacade de Cadillac en sa mairie, ou en sa maison de la Rousselle, à bord de quelque gabarre où piaffait son cheval. »

JEAN LACOUTURE

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Mais , si tout cela paraît bien calme, le Pont a connu quelques attentions particulières. Il lui fallait une toilette  approfondie. C’est ainsi qu’il a progressivement disparu aux yeux des passants caché sous les échafaudages, car il est l’objet de toutes les attentions pour continuer à traverser les âges. Les équipes de la CUB ont procédé à la réfection des ancrages des garde-corps, puis à la peinture:  deux couches pour protéger les rambardes  et la dernière pour la touche couleur: bleu nuit, couleur du mobilier urbain de Bordeaux.

 Après le gros œuvre,ce fut  la réfection des joints en résine destinés à protéger les pieds de la rambarde des infiltrations d’eau.

Pour finir les candélabres sont traités par la Mairie Les 38 lampadaires sont déposés,un à un, repeints dans les ateliers et remis en place au rythme d’un par semaine.Chaque lampadaire pèse 3 tonnes!

Vive le Pont de Pierre nouveau!

Aller à Garonne

aller à Pont sur Garonne

à cheval sur l’eau

Humer le vent

Aller sous le temps suspendu au Pont

Les feuilles en tremblent

jaunissent

S’en vont où vont les flots

à dos de Garonne

Sur les flots

à cache cache entre les piles

tantôt portées vers l’océan

tantôt refluant

et passant

pétiole dessus, nervures dessous

à marée basse, le pont se découvre

Jetant son tablier

aux passants pressés.

Ecoutez-le vibrer de toutes ses couleurs

Sous l’œil des réverbères

il s’habille de lumière.

à suivre…

ses ardeurs…

Maïté L

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« Un pont n’est vraiment beau que de la beauté de son fleuve, de la splendeur des flots qu’il surplombe.Et pour ce qui est de celle de la Garonne, là, de l’ample galopade des eaux venues des Pyrénées en baignant le Comminges et Toulouse, et le cloître de Moissac, et La Réole, Ste Foix, et La Brède, il faudrait être un implacable épurateur de quintessence, un pharmacien janséniste, pour ne pas goûter cette sauce marine où trempent les aloses et toutes sortes d’anguilles savoureuses venues de la mer des Sargasses. »

Le Pont de Pierre/ JEAN LACOUTURE

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Le Pont De Pierre mit fin à la vie en étrangères des deux rives de la Garonne. Du XIV ème au XIXème siècle, deux barges assuraient le transport de Lormont à Bordeaux Sainte Croix. Napoléon ne pouvant acheminer ses troupes vers  L’Espagne décida de la construction d’un pont. Le projet en fut confié à Claude Deschamps assisté de son gendre Jean Billaudel.

D’abord appelé pont Louis XVIII puis pont d’Aquitaine,puis pont de Gironde  ou pont de Bordeaux, il fut finalement appelé Pont de Pierre.Ce fut le monument du siècle car il n’avait pas d’égal en Europe!

Le pont fut construit selon un concept novateur.

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« Qui sait que le Pont de Pierre est creux?Qu’on s’y promène-prenez garde à vos pieds- au moins aussi bien que dans une grotte préhistorique. Il y a moins de taureaux sur les parois, et plus de fils électriques et de conduites diverses un peu partout.Mais une visite-bien guidée- de l’une ou l’autre des culées ou des piles voûtées et communiquant par des lucarnes, mérite d’inspirer un romancier ou un cinéaste du fantastique… »

Le Pont de Pierre/ JEAN LACOUTURE

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Pour éviter un  poids excessif du tablier de ce pont maçonné, Deschamps le fit creux à partir de structures en pierre de taille, d’un blocage de moellons et d’un parement en briques qui lui donne sa couleur caractéristique.

Le pont, long de 490,88m, fut achevé en 1821. fort de ses 17 arche s(autant que de lettres dans Napoléon Bonaparte). il fut inauguré en 1822. Le quartier de La Bastide, jusque là fortement industriel était enfin relié à Bordeaux après avoir été rattaché à Cenon.

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En 1951,le pont fut élargi et vit la disparition des  octrois et le remplacement du parapet en pierre par un garde-corps.

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Sur chaque pile: une couronne de laurier.

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à suivre:

le Pont de pierre au fil de l’eau, du vent, de la lumière

Le pont de Pierre à l’horizon, l’aimant de pierre sous le ciel bleu

que je reste des heures à contempler.

Rive droite, rive gauche

de l’une à l’autre

La Garonne à nos pieds

Et les candélabres à pique nuages

Comme une jonchée de ciel

jetée à nos yeux jamais repus.

Piles, faces

A saut de piles

A faces de pierre

Bordeaux dans sa majesté

La ville aux deux visages

Rive droite, rive gauche

Va-et-vient L’Histoire

en marche.

Maïté L

 

 

« On ne choisit pas sa ville natale; qu’on l’aime ou non, on la porte avec soi, dans le cœur, dans les yeux, sur la peau; on la touche, on la respire, c’est elle seule qui donne aux quatre saisons la couleur de ses pierres, de son ciel, de nos visages et de notre amour. »

Louis Emié

Il en est de même lorsqu’il s’agit de notre ville d’adoption et qu’elle devient notre fierté.

La ville de Bordeaux et ses lieux phares est entrée sur la pointe des pieds à la M5S, puis portée par la force évocatrice d’ ALAIN DE CAL, elle a investi tout l’espace imparti, chaque photographie distillant sa touche, sa lumière et répondant haut- le- cœur, hissant haut les couleurs.

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  Rouge passion,

  à la rencontre

  d’un photographe

   et d’une décoration

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une adresse:

la M5S

 


 


 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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un site où retrouver les photos d’Alain De Cal:

http://bordeauxphotopassion.fr

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L’élégance du noir et blanc dans le hall d’entrée.

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Bordeaux les albums du rêve.

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…Bordeaux à livre ouvert:

jaune, bleu mais aussi vert et l’histoire de la rénovation de notre clocher de Saint-Augustin.

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« La base c’est le regard, apprendre à voir. La jouissance de l’œil devant un rapport de forme, une géométrie, le nombre d’or… »  Henri Cartier-Bresson 

 

Alain ne dédaigne pas le reste de la Gironde également présent sur son site au travers des reportages où, comme toujours, il a le souci d’apporter des informations complémentaires que ne donne pas l’image :

Mais Bordeaux représente 75 % de ses reportages. Infatigable marcheur et sportif, il sillonne la ville en tram, en vélo et à pied. Il est une des mémoires de la ville, s’inscrit en positif face au temps qui passe sans laisser de traces, si nous n’y prenons garde ; l’homme a de la patience, de la ténacité, l’amour du détail qui donne du sens à l’ensemble. Il participe à la lisibilité de l’évolution au long cours, toujours à l’affût, il anticipe, veut nous faire voir notre environnement autrement, d’un œil averti. Ses reportages se  nourrissent de ses pérégrinations et s’inscrivent dans la durée : un an, deux ans… ainsi les thématiques s’étoffent, s’enrichissent, se peaufinent jusqu’à l’aboutissement de l’expression.

Actuellement, son regard se porte volontiers du côté de la Base sous-marine où le contraste naît entre le Bordeaux ancien et  son devenir, sous forme de choc, avec notamment la construction du Pont de Bacalan Bastide. Il en est de même pour le quartier de la gare.

Mais, ALAIN DE CAL ne dédaigne pas les endroits mythiques comme le Pont de Pierre, la rive droite ou les quais ainsi que les monuments ou bâtiments permettant de prendre de la hauteur ou de voir la ville de manière inhabituelle. Il est aussi très impliqué dans la mémoire du quartier Saint Augustin, quartier n’échappant pas à la rénovation de ses rues, de son espace public et de son clocher.

« Il faut mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. »  Henri Cartier Bresson

C’est ici une belle exposition qui se donne à voir.

Alain a deux souhaits: que son travail lui permette de faire LA belle photo de Bordeaux sous la neige et aussi exposer en grand sur les grilles du Jardin Public: affaire à suivre.

Photos  Maïté L à l’exception de l’affiche de l’exposition.

http://www.maisondes5sens.fr/

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Des paysages

Des personnages qui ont traversé son Histoire

sans oublier l’œil…dont je ne me souviens plus pourquoi il était là, avec la main d’ailleurs…

Et puis il y a ce que cela m’évoque:

Mot

Cette ride interminable qui s’enlise dans l’enclos de son regard

jusqu’où chantera-t-elle l’étrange à la lisière du visage de l’homme

la clarté du mot est à l’horizon de la parole tenue,

de la musique unique.

Il est temps de dire à l’ombre que l’ailleurs

est un grain

qui ne se cultive nulle part.

Gabriel Okoundji dans Cycle d’un ciel bleu

Les malades s’expriment aussi par la peinture

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Ou encore, pourquoi pas ces mots de ce poète que j’apprécie:

Vent fou me frappe

la folie est infidèle à la folie

le regard du ciel m’étonne

la raison est innocente

ô voies sinueuses de mon âme

le cri de la panthère

n’a d’écho

que dans la savane de ses origines

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si vent fou me frappe

et que ma bouche

manque de paroles

ne me livre pas

au défi du soleil

le dernier mot est à la nuit

Gabriel Okoundji dans Vent fou me frappe.

né au Congo, monsieur Okoundji chemine en poésie et est psychologue clinicien des hôpitaux en région bordelaise.

Le dernier mot est à la nuit…en effet.

Fin du spectacle…

Et comme d’habitude, clic sur la première photo puis au bas de celle-ci, next….

Toutes les photos ont été prises au vol car le spectacle haut en couleurs ne s’arrêtait jamais.D’où peut-être certaines sensations de flou.

« On ne trouve guère un grand esprit qui n’ait un grain de folie »

Sénèque

« L’espérance est la plus grande de nos folies »

Alfred de Vigny

Folie, fulgurance, le monde repeint couleur feu.

L’ombre de l’ombre de la vie emmurée dans l’être

Le non-être blafard

Quelle heure est-il à la montre de l’hiver

Les pantoufles crissant sur le chemin

Quelle heure est-il en haut du toit

ou la course folle sans souci du monde

fuir en barres d’insomnie

les mots incohérents

l’enfermement, un lit, une porte d’entrée

et pas de sortie; la bulle sur le banc

Seul, solitairement absent

Les yeux qui ne voient

que le brouillard

et la langue répète inlassablement

dans un soupir

dans un souffle

de non vie

l’absence au monde

entre la chaise et le lit

Van Gogh, Camille, Gabrielle

l’homme de la sylve

l’homme de la rue… Lui… Nous.

Un écran de lumière pour se souvenir.Maïté L

Lui, le témoin qui travailla en ces lieux

Et les passants d’un soir qui glissent vers leur vie de la rue.

La nuit tombe doucement sur Charles Perrens et nous sommes tout un groupe prêt pour la première visite son et lumière. Nous grimpons vers la chapelle et là, surprise…

Surgit en contre-haut l’architecte Jean-Jacques Valleton, originaire de Bergerac, (1841-1916), en costume d’époque.

Il est là pour nous faire vivre l’émergence de son projet de  « La Maison de santé, au Château Picon, conçu pour les dames, sur le Chemin de la Béchade ».

Dans la chapelle où, un peu plus tôt  a retenti  le concert  Mozart, au plafond, une rosace perpétue le souvenir de notre architecte. Maintenant la chapelle est livrée aux jeux de lumière et aux déclarations enthousiastes de Jean-Jacques Valleton.

Lumière, lumière et ombres sur la Chapelle.

La foule cueillie sur le parvis de l’église…



Valleton a construit son projet en collaboration étroite avec le Médecin-Chef , monsieur Taguet, en relation avec l’évolution des idées aliénistes de l’époque. Ce sera donc un ensemble de bâtiments orienté d’une part Nord-Sud en partant du Château Picon  puis un autre ensemble Est-Ouest où de chaque côté d’une galerie s’ouvriront des pavillons  disposés en forme de peigne,au nombre de 12 et ouvrant sur des cours intérieures.Avec des bâtiments à étages pour les malades légers, des bâtiments bas pour les pathologies lourdes.Des squares viennent ajouter leur touche de verdure: le square Haut-Brion, rappelant le domaine vinicole du même nom, le square des palmiers et le square des platanes sans oublier l’Allée du Peugue menant au Petit Bois.


L’ouvrage de  Jean-Jacques Valleton puise ses sources dans les formes du Moyen-Age (voir par exemple la Tour du Château d’Eau). L’ouvrage doit offrir des gages de solidité et de sécurité. L’emploi de la fonte et du métal d’une part et d’autre part des motifs ornementaux discrets(une trop grande richesse des motifs risquant de perturber les esprits dérangés!) décorant le bâtiment principal et la Chapelle. Une horloge sur le fronton de la façade principale, une autre sur la façade postérieure et 3 cloches rythment la vie.


A l’époque  existent des classes de pension qui vont de 55F à 12 F par personne. Le prix expliquant la différence de train de vie.

Actuellement 1500 personnes  travaillent dans l’enceinte de Charles Perrens. 80 corps de métiers y sont représentés.L’hôpital est en pointe dans les secteurs de l’addiction, dans les maladies maniaco dépressives et la bi-polarité. Le séjour moyen est d’un mois et il y a  25000 consultations de jour.

516 lits, 325 places et Les missions actuelles du Centre Hospitalier Charles Perrens s’étendent de la prévention à la post-cure des maladies mentales.



Dans le cadre des journées du patrimoine, en septembre 2010, à Bordeaux, l’hôpital Charles Perrens a ouvert ses portes au public pour fêter ses 120 ans d’âge. Ainsi nous nous sommes rendus sur place  pour une exposition: « D’Asclepios à Charles Perrens« , à la chapelle pour écouter un concert dédié à Mozart  puis à la nuit tombée une promenade son et lumière nous fit revivre certains épisodes-clés de l’Histoire de cet hôpital.

avant-corps de logis du bâtiment château Picon avec fronton, bâtiment administratif

Cette rétrospective passionnante résulte d’une collaboration entre l’hôpital et Francis Baudry, collectionneur,passionné d’Histoire locale, qui travaille à perpétuer la mémoire de Saint Augustin, quartier de Bordeaux pour lequel il a déjà contribué à l’élaboration de deux livres.

Quel intérêt à cette visite me direz-vous ?

Charles Perrens est un village dans la ville avec ses bâtiments et sa chapelle,ses espaces verts et son Histoire.


Et puis au cœur de notre quartier, nous avons l’habitude de croiser « la différence« : des malades qui paraissent vraiment malades, des malades qui n’en ont pas l’air, d’autres qui nécessitent des soins passagers, d’autres  comme vous et moi susceptibles de sombrer un jour ou l’autre pour de multiples raisons. Parce que la raison est fragile, comme l’équilibre psychique, nous nous devions d’être présents, non par curiosité mais parce que nous vivons en voisins et que sans cela, nous n’aurions pas eu l’occasion de pénétrer dans ces lieux  et qu’il est de bon ton de les contourner.


Tour du Château d’eau/ Galerie ouest menant  aux pavillons

Il y a 120 ans, nous aurions déambulé au pays des vignes, des peupliers, des arbres fruitiers et nous aurions fait une halte auprès de la rivière canalisée aujourd’hui : le Peugue.Avant que n’intervienne l’architecte Valleton que l’on fit revivre devant nous lors du son et lumière.

Le domaine devint le lieu où l’on mit les « aliénées »: riches d’un côté, pauvres de l’autre. Le système pavillonnaire voisinait avec les grandes salles communes.

dortoir, lingerie, cuisine s’inspirant de la cuisine médiévale de Fontevraud, réfectoire ou salle à manger, jardin d’hiver. Photos Alphonse Terpereau 1890 appartenant à Francis Baudy



D’où vient le nom de Charles Perrens?

C’était un professeur à la faculté de médecine, médecin-chef à l’hôpital Château-Picon de 1920 à 1952.

Quelles sont les origines  de l’hôpital Charles Perrens?

La légende rapporte qu’au XVI siècle un marchand Arnaud Giraud, perdit la raison car il avait perdu la trace de son navire en mer. Son vaisseau revint un jour et son propriétaire recouvra ses esprits. Par compassion pour ceux dont il avait partagé le sort, il créa un petit hôpital  de 24 maisonnettes, un jardin et une cour en 1586: l’ Enclos Arnaud-Guiraud , conçu pour accueillir les pestiférés et les contagieux.

Il devint ensuite l’ asile mixte Saint-Jean du nom du quartier dans lequel il se trouvait et ceci sous Napoléon en 1802,pour accueillir les déments.Cet établissement fut confié à la Congrégation de Nevers.A partir de 1845, il n’accueillit plus que des femmes.

Les locaux devinrent inappropriés du fait de leur vétusté, après de nombreux épisodes ,un nouvel asile, Château-Picon,  fut construit ici et inauguré en 1890  pour accueillir les 523 aliénées sur le  lieu que nous connaissons actuellement. Le département de la Gironde possédera deux établissements pour les malades mentaux : Cadillac pour les hommes,  Château-Picon pour les femmes.La mixité n’interviendra que bien plus tard en 1972.

L’architecte Jean-Jacques Valleton sera donc à l’origine d’un projet dont nous pouvons encore à ce jour voir la structure .



l’hôpital tenait le registre de ses pensionnaires : « marchande ambulante, fille soumise, cultivatrice, garde barrière, rentière, mercière, ouvrière…Les riches venaient avec leur domesticité…

En 1974, l’hôpital psychiatrique Château-Picon devient le centre hospitalier Charles-Perrens. Dans un parc de 14 hectares,il  est situé près de l’université Victor Segalen Bordeaux 2 et du pôle hospitalier universitaire de  Pellegrin.

à suivre…

En cliquant sur la première photo, vous pourrez les voir toutes en format original.

R

Rose au vent, balance, balance

O

Ose ton bouton sensuel

S

Sens dessus dessous tu soupires

E

Et puis un jour vient l’hiver et la neige: bouton fripé, tu ne veux pas t’en aller.

Un petit tour dans le jardin après la neige et la rose rouge s’épanouit.

Un petit tour, ça vous dit?

Dernière fraise

ostéospermum

pommier d’amour

grenade, pomme punique

azalée

alysse parfumée

ou tomate

n’en finissant pas de mûrir

et sur la terre

les derniers dessins de la neige.


« on est bien peu de chose et mon amie la rose me l’a dit ce matin »

Françoise Hardy

http://www.youtube.com/watch?v=F8s9Si6jqtE



La dernière rose se poudre et se repoudre: surprise du matin 2 décembre 2010!

La girouette, impassible,effleurée au moins une fois l’an par la neige qui, très vite, paralyse la ville.

Dans le jardin, chaque coin vaut un spectacle à lui seul.

Filet de pêcheur ramassé sur la plage, échoué après la tempête et patiemment démêlé, blanchi au passage et le banc, pour les jours meilleurs!