La dernière rose se poudre et se repoudre: surprise du matin 2 décembre 2010!

La girouette, impassible,effleurée au moins une fois l’an par la neige qui, très vite, paralyse la ville.

Dans le jardin, chaque coin vaut un spectacle à lui seul.

Filet de pêcheur ramassé sur la plage, échoué après la tempête et patiemment démêlé, blanchi au passage et le banc, pour les jours meilleurs!

Une grande manifestation « Les légumes dans la ville »

Organisée en centre ville, place Pey-Berland autour d’un village de stands, sous chapiteaux, ce projet a pour objectif de mieux faire connaître auprès des consommateurs urbains, les produits et métiers du maraîchage.La pyramide de légumes frais atteint 7 mètres de hauteur  et 3,5 tonnes!Dans les stands avoisinants: des ateliers d’éducation au goût, ateliers cuisines, ateliers sur les métiers de la production et les formations, ateliers artistiques, dégustations.

Née à Paris en 1995, la pyramide de légumes fait le tour de France depuis 1999 dans le cadre de l’initiative « les légumes dans la ville », menée par les producteurs de Légumes de France.

« Tous les légumes de la pyramide seront donnés aux Restos du cœur et à la Banque alimentaire de Bordeaux. En parallèle, on a un stand où on vend les légumes des producteurs et sur chaque vente, 1 euro est reversé à la lutte contre le cancer. »

Prochaine étape en 2011 à Lyon.

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La rondeur

En éventail

Au nord un bleu de ciel

Si rare en novembre

A l’ouest une barre noire au galop

Instant d’avant la pluie

puis

La rondeur

En éventail

de l’arc-en-ciel

A Danielle…

Toi, le Fauteuil

Dans ton coin tu prends racines

Ne faisant qu’un avec la vigne

Dont les rameaux sur le mur dessinent

Les chemins partis à l’assaut du ciel.

Fauteuil dis-nous

Pourquoi les feuilles se blottissent

Tout contre tes coussins ou bien

Par la porte ouverte se glissent

Parmi la chaleur des humains.

Fauteuil dis-nous

Ta raison d’être

Dans les tourbillons de la vie

Tes craquements d’osier gris

Quand entre tes bras tu reçois

Enfin trois minutes d’oubli.

Fauteuil dis-nous

De la saison grise,

Ta solitude éprise.

Si  d’automne, tu sembles habité

Quand dans ton coin, tu prends tes quartiers,

La fête au jardin

Ce n’est que partie remise !

Maïté L

Les scènes d’automne se sont déroulées ICI

Mon grand-père


Mon grand-père

Ne connaissait

Que les prés et les champs;

En sabots de bois

Il marchait d’un bon pas

Caressant l’écorce

De ses pins

Dont il empruntait le chant

Dans le vent.

Il dormait à même le sol

A la moindre fatigue

Cherchait la fraîcheur

A l’ombre des fougères.

C’était un très vieux grand-père

Sourd de surcroît.

A la guerre il avait échappé

S’évadant et traversant à pied

Pour une seule fois, la France

Du nord au sud.

Et il chantait

 » un pied chaussé

l’autre tout nu …  »

Il m’aimait à sa façon

Me réveillant

Quand enfin j’aurais pu dormir…

Il avait connu les mules

Et la charrette.

Il s’y installait pour dormir.

Elles connaissaient le chemin

Et partaient seules

Pour le Bassin.

Il n’y avait point de voiture

Et la route était longue…

Il n’aimait pas la table

Et ce qu’il préférait

C’était le coin de la cheminée.

Il y mangeait, comme à la guerre

Sur le pouce

Boudin, jambon

Tout était bon

Dans le cochon.

Il était sec

Comme un vieux landais

Jamais sans son béret

Jamais sans ses guêtres

Jamais sans ses sabots.

Mais un tantinet comédien

Même à quatre-vingt-dix ans

Il feignait d’avoir mal aux jambes

Et quand il était sûr

(mais il se trompait!

je veillais !)

de n’être point vu

au bord du fossé

ses sabots il délaissait

et à toutes jambes

sur ses feutres prenait la poudre d’escampette!

Cette histoire

Est une histoire vraie !

C’était mon grand-père

Je pourrais bien plus en raconter………..


Maïté L


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Lorsque nous arrivons sur le Plateau de Californie, nous sommes happés par le silence lourd, poisseux et nous gravissons sans barda les marches qui conduisent à cette sculpture de 4 m érigée en 1998  sur le Plateau de Californie par le sculpteur français Haïm Kern pour célébrer le 80 ème anniversaire de l’armistice de 1918. Lionel Jospin, alors premier ministre, inaugura le monument et rendit hommage aux soldats fusillés pour l’exemple.

« le 27 novembre, à la nuit, étant dans une tranchée face à l’ennemi, les Allemands nous ont surpris, et ont jeté la panique parmi nous, dans notre tranchée, nous nous sommes retirés dans une tranchée arrière, et nous sommes retournés reprendre nos places presque aussitôt, résultat: une dizaine de prisonniers à la compagnie dont un à mon escouade, pour cette faute nous avons passé aujourd’hui soir l’escouade(vingt-quatre hommes) au conseil de guerre et hélas! nous sommes  six pour payer pour tous, je ne puis t’en expliquer davantage, ma chère amie, je souffre trop…. »témoignage de 1914. mais on pourrait en trouver des semblables en 1917…

Jean Blanchard, réhabilité le 29 janvier 1921 PAROLES DE POILUS


Le Plateau de Californie est situé dans la partie orientale du Chemin des Dames. Il est, comme Verdun, un lieu emblématique de la Première Guerre mondiale.Il domine le village de Craonne et tire son nom d’une maison de plaisirs de style américain située à cet endroit avant la guerre.

Le Plateau de Californie, truffé de galeries, de cavernes fortifiées est associé à l’offensive dramatique du Général Nivelle et aux mutineries de 1917.


Après la guerre, les lieux furent classés en zone rouge avec interdiction de cultiver. Qui se promène en lisière des bois comprend qu’on n’en aura jamais fini avec les vestiges des combats.

Le village de CRAONNE était situé au cœur de la bataille du Chemin des Dames. Sa population fut déplacée et il fut complètement rasé en 1917.Il est resté célèbre et associé pour la postérité à la CHANSON DE CRAONNE et au souvenirs des « mutins » de 1917.

http://www.chanson.udenap.org/paroles/chanson_de_craonne.htm

un des refrains:  …Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C’est nous les sacrifiés !…

***

et un autre refrain:Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !

Je remercie Marithé pour la photo d’époque et le panorama sur le village de Craonne reconstruit

et pour son accompagnement précieux tout au long de l’élaboration de ce compte-rendu en 4 volets de notre visite dans ces lieux chargés de tant de poids et de larmes. Les murs parlent à ceux qui savent les entendre. Les paysages aussi. Quant aux silences, ils sont souvent si lourds de peines, d’injustices, de fourberies, d’intérêts et de vies arrachées, de familles décimées. La Der de der. Nous savons ce que cela veut dire pour les siècles à venir.

Pourquoi la guerre? Le sujet sera-t-il clos un jour?

Parce qu’un de mes grands-pères n’en parlait jamais et qu’il s’était évadé de cet enfer où il avait été fait prisonnier et avait traversé la France à pied pour revenir dans son sud-ouest, lui le landais qui jusqu’à sa mort ressemblait encore à l’homme de pierre avec son béret basque.

Parce qu’il chantait « un pied chaussé et l’autre tout nu », et qu’il chaussait ses godillots de guerre pour les grandes occasions.

Parce que l’autre  grand-père, canonnier, en parlait volontiers mais que je n’ai pas su assez l’écouter.

Parce que tous deux étaient devenus sourds  à défaut d’avoir fini en chair de canon…

Parce qu’hier j’ai vu sur un monument aux morts le prénom et le nom du grand-père de mon mari….

Il fallait:

descendre dans les entrailles de la terre, voir les armes parfois dérisoires,insuffisantes, comprendre que les murs de calcaire transpirent de pensées, de cris, de lueurs d’espoirs et de désespoirs que nous rappellent les flambeaux de la mémoire.

Nous sommes ici dans une caverne qui fut jadis une caserne militaire.

« Qu’on dort bien dans ce taudis à dix mètres sous terre ! C’est un  vrai cachot où on descend par des galeries en zig-zag….

Cousin Pelou »


« La brave sœur qui m’a sauvé veut retourner dans les salles : un blessé est resté dans son lit et va périr écrasé sous les éboulements : les femmes et les enfants ne veulent pas la laisser sortir de la cave car c’est aller à une mort certaine et puis ils lui disent que c’est un allemand. »C’est un  homme» répond la brave sœur et elle sort, suivie du vieux jardinier…. »

« Il n’y a plus ni jour, ni nuit….

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Les balles avaient bien sifflé, mais personne n’avait été touché. La rage de tuer et poussés par l’odeur de la poudre aussi bien que par les cris ;on devient des bêtes féroces

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A chaque obus que j’entends il me semble entendre des pères, des femmes, des enfants, qui pleurent sur toute la terre »

« 16 avril 1917

J’espère que ma bonne étoile ne me quittera pas. Mais seulement voilà, l’attaque est à 8h du matin et il n’y a plus d’étoiles.

Arthur »

« La nuit s’avance, comme je souffre, je pense alors à mes parents, surtout ma mère, comme quand j’étais malade et que j’étais tout petit, et je ne suis pas seul à penser à ma mère, car j’entends les blessés et les mourants appeler leur maman.

Désiré Edmond Renault le 22 août 1914″


« Je songe aux victimes d’après guerre quand on retournera la terre pour l’ensemencement »

« Une troupe qui ne peut avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place, plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée. »

Joffre

LA CONSTELLATION DE LA DOULEUR


CHRISTIAN LAPIE

« L’attaque du 9 a coûté 85000 hommes et un milliard cinq cents millions de francs en munitions. Et à ce prix on a gagné quatre kilomètres pour retrouver devant soi d’autres tranchées et d’autres redoutes. Michel Lanson

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Ils ont de la boue à moitié jambes…tous les jours il faut qu’ils prennent des vieux seaux et des casseroles  et qu’ils sortent l’eau à mesure et je me dis que c’est une véritable guerre de taupes. Edmond »

Tous les propos de soldats rapportés ici sont extraits des lettres de Poilus dans le livre PAROLES DE POILUS. LETTRES ET CARNETS DU FRONT 1914-1918 Collection LIBRIO.

Plus de 8000 personnes ont répondu à l’appel de Radio France qui ont recherché dans une malle du grenier, entre les pages jaunies des albums de famille le souvenir de la vie de leurs pères, de leurs grands-pères et de leurs aïeux.

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La Colombe poignardée- APOLLINAIRE

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Je remercie Marithé pour la photo du canon et pour celle de la lettre.