« Entre arbre et nuage

Que passe l’oiseau blessé ou vent ravi

Que l’éclat furtif s’inscrive

………entre les yeux

………………..entre les lèvres

A la vraie vie

…….indéfiniment

……………….nous re-naissons »

François Cheng/ Le livre du Vide médian

J’ai déjà eu l’occasion de le photographier il y a quelques années. Il est toujours là.Il se sculpte au gré des vents en creux et en bosses et domine avec quelques très rares arbrisseaux la végétation rase. A demi caché par les roseaux, lorsqu’on l’aperçoit d’assez loin , le regard ne peut plus s’en détacher, du moins lorsque la passante est sensible aux décharnement, aux bras-branches en croix, au bois travaillé par les ans, le sel, les vents. il est le témoin de la Réserve. Il contemple les couples de cygnes que nous verrons bientôt apparaître.

JE VOUS INVITE A DECOUVRIR ICI LES ECHOS  SENSIBLES DE L’ARBRE CHEZ LAUTREJE

http://lautreje.blogspot.com/2011/01/kimtala-rouda.html

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« Mystère est un singulier

Qui ne peut se révéler

Que par d’autres singuliers

Que par l’ardent face-à-face

Des présences entrecroisées

-saule à saule par la racine

et tige à tige par le vent-

En leur plus long vouloir-dire

En leur ultime non-dit »

François CHENG/ Le Livre du Vide médian

Sens dessus-dessous  l’onde                              

Un bouquet de racines

Solitaires

Danseuses

S’ébrouent

Dans leur prison des glaces

Lancent l’anathème

zébré

A l’hiver

Allégées

Du  poids des ans.

Dévolues

A la paisible révolution des signes

Elles veillent impassibles                                                      

A l’envol des cygnes.

De vague en vague

De gerbe en gerbe

Elles retournent

A leur calligraphie

A leur sens dessus-dessous

A l’envers du miroir lissé par la froidure.

L’endroit reprend son souffle immobile

Tentation d’infertile

Immobile Cri noir

Suspendu au soir

Qui les verra retourner

L’azur détourné

A l’infiniment désert roi du silence.

Maïté L

« Perdue au sens de l’immense

Toute présence est pivot

Autour duquel l’univers

Tourne, soudain proche intime »

François CHENG


Un poète

« Laissez-le vivre sans lui faire de mal!

Laissez-le s’en aller; c’est un rêveur qui passe;

C’est une âme angélique ouverte sur l’espace,

Qui porte en elle un ciel de printemps auroral. »

EMILE NELLIGAN


RIEN

Qu’un point, un bouquet de biffures            

RIEN

que le vent sifflant glace

Bleu métal alentour

La digue sue en ocelles d’argent

Pas à pas crissent, la vie glisse vers l’harmonie

Epie l’eau qui s’enfuit au loin, si loin

Des heures serties dans les lys de l’hiver.

Les marées retrouvant les chenaux primitifs de la mer

Grisent le regard aux diamants tremblants.

RIEN                                                          

Temps immobile rare

Sculptant le tronc, sculptant le visage.

Présage.

RIEN

Qu’un léger rideau de roseaux

Monde à monde l’océan; dans la poche cristal du beau temps.

Maïté L


à 50 km de Bordeaux, Le Domaine de Certes appartient au Conservatoire du Littoral depuis 1985.Il a  d’abord eu une vocation de marais salants puis a été consacré à l’aquaculture.

Lors d’une très agréable balade d’une quinzaine de km possibles, nous apercevons les écluses qui permettent de faire entrer les alevins dans les bassins, lors des grandes marées.

Le domaine de Certes tire son charme justement de cette balade entre plans d’eau de la réserve et chenaux du Bassin d’Arcachon, entre roselières et prairies, entre bosquets et digues . De quelque côté que vous portiez votre regard, vous serez toujours entre ciel, terre et eau.Souvent le vent sera votre compagnon.

Le spectacle peut commencer. Je vous y convie pour quelques  billets qui vous mèneront jusqu’au coucher de soleil après 4 heures de marche et d’observations.

Ce jour-là, la température était proche de 0° et après le coucher de soleil flirta avec les -3, -4.

Un grand bol d’air, de belles surprises dans le ciel, sur l’eau: pour la première fois, j’entrevis les bords du Bassin gelés.

Et puis une surprise un peu désagréable; car si d’un côté de la digue vous avez la réserve d’oiseaux, de l’autre côté vous longez le Bassin et ses traditions ancestrales de chasse à la tonne de nuit. Des appeaux sur l’eau et des canards appelants attachés dans l’eau ou en cage allaient précéder les coups de fusil; les canards n’avaient pas l’air très sauvages par cette froidure…

Premières impressions avec les écluses et le ciel bleu, bleu, bleu comme l’eau!

« Quand on vit au milieu des bruits du monde, il faut que la voix intérieure qui s’appelle la poésie parle bien haut en nous pour que nous puissions l’entendre. Dans la solitude, nous saisissons son moindre murmure. « 

(Louise Ackermann)

Parce que la balade se fait seul à seul, face à soi-même dans cet univers où chacun progresse à son rythme, j’ai choisi cette citation qui me paraît si importante.

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clic

*

*

Un soir rouge sang et orange mûre

Nous prit dans ses bras.

Il nous mena

A sa poursuite

sur

Petites routes et berges du lac

En vain.

Et puis promesse de cœur Lilas

Il joua les divas

Il se refusa

Semblant s’éloigner

Et se cacher pour saigner

Au loin

Derrière les dunes

Et les forêts…

Et soudain

Ce fut aussi un soir de flammes Rouge sang

Un soir de grand incendie d’oranges mûres

Où les étincelles fusaient

Et se métamorphosaient ;

Le soir s’avéra  couleur lilas :

Il convoqua toutes les nuées :

des sacs de bonbons  acidulés

furent soudain déversés

sur  tous les gourmands

De petits soir volés.

La nuit  Lilas

Nous  prit dans ses bras

Et nous fit don de tous ses effets.

Dans la nuit noire

Il nous resta sur la langue

Quelques silences à déguster

Un parfum lilas trop vite dispersé.

Maïté L

clic

*

*

Tandis que la nuit éteint la terre et l’occulte à nos yeux

*

Le crépuscule velouté de bleuets ajoute à la sérénité des lieux,

*

Mais déjà l’incendie emprisonne les sols et les eaux au galop:

*

Jamais plus notre ciel n’aura cette même ardeur embellie d’un halo.

*

Alors, l’unique joyau de forêts, de landes  et de marais envoûtés

*

Enferme en son sein tant de vies protégées, tant de vies oubliées,

*

Que notre regard se mouille et que la parole vient à manquer.

*

Subjugués nous ressemblons à ces statues de pierre figées.

*

Le soir fulgurant électrise le givre et l’hiver à nos portes dévoile

*

Nos pensées  de nuit noire serties dans l’approche des étoiles,

*

Elles, qui ne tarderont pas à s’éparpiller sur le tableau de l’infini.

*

A l’instant les pins se dressent comme des flambeaux de suie puis tout s’évanouit.

*

Maïté L

clic

Pins et brume des Landes

*

*

Que vienne le soir

Noires silhouettes doucement évoquées

Que s’enflamme le ciel

Comme un sceau à peine apposé

Rosés des champs

Et grise brume

Fragiles mâts, solitaires rescapés

Que se déplie la voile

Au loin le pan du manteau de l’horizon

Qui bientôt nous prendra

Nous…entre nous

Dans la dentelle des heures douloureuses

Où il faut tourner le dos au couchant

Partir. Nous depuis si longtemps.

Et la tendresse au fil des ans

Le brouillard nous rattrape.

Des fils de pin à pin tendus

Les notes n’ont laissé que sol si brume et silence.

Maïté L

Clic!

à toutes et à tous

à vous qui passez par-là

de temps en temps ou régulièrement

à l’approche de 2011

j’apporte quelques souhaits:

prenez du bleu

du ciel

de la ville

de la lumière

de la couleur

du raisin

un pont admiré

un lac au couchant

respirez à pleins poumons

soignez votre santé

vos mots

vos rêves

et votre corps

voyagez en poésie ou en prose

souriez au matin

prenez du velours de nuit

et faites que malgré le pessimisme ambiant

nous trouvions quelques bulles d’optimisme

cultivez l’amitié

et les volubilis

l’amitié

et les reflets

et que chacun puisse choisir

ce qu’il aimerait.

2011 disposera.

à bientôt sur ces pages

ou ailleurs.

Bonne année!

Biscarrose-Plage Noël

« Au long murmure de la grève

Doux amer,

Par deux infinis, la mer

Et le rêve »

Fernand Gregh

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Et la mer

Et la terre

Au point de rencontre

Filet de mer

Filet de terre

Perles de dunes

Perles de lames

Doucement

s’étire

Le jour

Le

Sable

Froid

Les

Pas

Vont tous vers la mer

S’arrêtent

Au liseré

d’écume

Sur le chant

du

Vent

coupant

dans

La chair

des rêves

un élan

et tourner le dos au passé, la dune défigurée, le gazon urbain

je n’ai reconnu

que la mer.

M’a-t-elle reconnue

Sur le sable brûlant

je marchais

dans la

chaleur de

L’été

Temps syncopé

on ne revient

pas

vers le passé

j’aime

l’ardeur sauvage

non muselée

murmure

la mer


Maïté L

Biscarrosse-Plage/ Landes

Il fallait la cueillir au passage  sur son lit d’émeraudes.

Elle était là devant moi.

qu’importe le vent.

Vague après vague

un Noël Inédit.

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« Moi je veille aux cathédrales d’écume » /Jean Fanchette