Les arbres de ma rue commencent à se dénuder.
Le début de l’automne est comme une crème chantilly rendue mousseuse par le vent du sud apportant un supplément sur la carte de l’été. Car l’été ne s’en va pas d’un coup en tournant la page, en lançant la clef des champs au printemps. L’été a des feux ardents qui vont et viennent. Au soleil généreux répondent des envies de voir les couleurs de l’automne. Pour cela, une bicyclette, un appareil photo dans le coffre aménagé tout spécialement à cet effet et après un salut au Moulin de Noés sur les bords du Peugue asséché en surface mais sentant bon la menthe, seize kilomètres plus loin, j’arrive au bord d’un petit lac qui a traversé l’Histoire. Autrefois situé à un point de confluence entre le delta de la Garonne et les eaux de l’Océan il avait pour nom Lagune. Non loin d’ailleurs, les anguilles remontaient depuis la mer des Sargasses. Ici croisaient les barracudas et les requins comme en témoignent les fossiles datant de 18 millions d’années trouvés lors de l’aménagement de ce bassin.
L’air de l’automne au soleil de l’après-midi agite tendrement mon billet d’automne que je saisis au vol sur les berges aménagées de ce petit étang. Les feuilles frémissent et parfois se retournent pour mieux saisir les accents gais de l’instant. Un petit arbre rouge, un banc invitant à s’approcher des rides à peine perceptibles à la surface des eaux ; Aucun pêcheur à la mouche fouettée ! Jusqu’au sang des arbres aux feuilles pareillement colorées. Sur le clic de quelques photos, je suis repartie comme j’étais venue, suivant le tracé du Peugue : Bois des Sources, Bois de la Princesse : cette dernière au Bois Dormant s’est-elle endormie sur la voie carrossable romaine située non loin de là menant de Burdigala à La Teste ?
Premier chuchotis d’automne dans le bois.
Le 08 10 2010