S’élancer vers la lumière
cueillir les gerbes
et les bouquets
dorés
le Pont en pointillés
ou point essentiel de mire
Montée à l’assaut du noir
hésitation avant
l’éclat
l’extrême des signes
et des retombées
en cris, mains agitées
à la pointe
de la nuit jaillit
la couleur.
Rejoindre la forme intérieure
et sa langue d’airain
Retenir le chant
des girouettes
au vent
de la marée
à quai
plus de clapotis
des traits
sertis
dans les flots
à contre-courant.
Fin et me viennent ces mots de Roberto Juarroz que je vous laisse apprécier:
« L’ombre est un fruit mûri à contretemps.
Si on le presse, il donne le jus de la lumière,
mais peut aussi tacher les mains pour toujours.
Il faut vivre l’ombre comme un fruit,
mais la vivre du dedans,
comme on vit sa propre voix.
Et il faut sortir d’elle goutte à goutte
ou mot à mot,
jusqu’à devenir lumière sans s’en rendre compte.
Le jour des hommes n’est pas un jeu.
Le jour des hommes est fait
de quelque chose qui ne commence qu’avec la lumière.(V, 56)