Prudence sur le Tour. la télévision joue parfaitement son rôle. Dans une demi léthargie traditionnellement et rituellement éprouvée chaque mois de juillet, nous apprécions chaque image des coureurs et surtout les magnifiques vues aériennes. Après la fin des Pyrénées ils attaquent la grande traversée des landes. Une fois encore, nous verrons les ravages de la tempête, les piles de bois en bord de route et les beautés de notre région autrement qu’au ras des pâquerettes. La fin de l’étape nous fera craindre des chutes avant de pouvoir savourer la vue de notre ville vue du ciel avec pour point de départ notre célèbre miroir d’eau autour duquel la ville semble respirer.
Merci madame la télévision quand vous remplissez votre rôle d’information et de témoin géographique.
Je ne vous remercierai pas quand vos journalistes s’aplatissent comme des crêpes devant les célébrités venues se montrer en rase campagne. Car nous avons fini par comprendre à quoi avait servi l’hélicoptère aperçu en pleine forêt. Cameron Diaz et Ton Cruise n’ont fait qu’un bout d’étape pour apparaître ensuite sur le podium.
Mais globalement, suivre un peu du Tour de France ici ou là c’est revivre un peu de mon enfance.
Le Tour de France c’était ce qui nous sortait de l’ordinaire. Mon père surtout, et parfois mes parents, prenaient un peu de temps pour aller voir passer le Tour au bord des routes.Si possible avec d’autres passionnés. En rase campagne, les coureurs passaient très vite mais l’attente faisait partie du spectacle: la caravane participait à la fête, donnait les informations, vendait quelques poches de journaux où parfois se glissait une bande dessinée. Souvent l’attente se soldait par le premier coup de soleil sur mes épaules blanches.
Plus tard, il y eut le transistor collé à l’oreille pour suivre le peloton sur cette étape de transition.
Le Tour de France avait la même saveur d’été et de fête que le critérium, parfois nocturne, des fêtes du village et les coureurs et leurs vélos étaient tous aussi beaux dans leurs maillots.
Samedi 24 juillet:
Le contre-la-montre et peu de conviction pour se déplacer: la foule vue sur les images du Tour, les débordements, la station debout prolongée, la conviction de ne pas pouvoir prendre de photos correctes: avec l’âge on consent à moins de sacrifices.
Mais tout de même une envie: Le Tour passe si près. Le tram, s’il veut bien marcher nous amènera tout près et un contre-la-montre n’est-ce pas une nouvelle expérience pour voir les coureurs de près et tenter la photo?
Mais il va falloir jouer serré dans le temps car nous avons un impératif d’horaire: c’est sûr nous ne verrons pas les premiers au classement général….
Lorsque nous arrivons en vue du Connemara, l’ambiance est festive. Elle l’était aussi pour les coupes du monde de football(quand ça valait la peine). Couleurs, musique à notre arrivée, sieste ou ravitaillement des attablés lorsque nous sommes partis, je n’en sais rien. peut-être tout simplement une pause en attendant les derniers concurrents.
Finalement, nous trouverons une place assez calme, dans un virage, non loin de la place Gambetta et les repères pris d’après la trajectoire des coureurs, de la moto, des suiveurs, ça donnera les photos que vous pouvez voir.
Et beaucoup de regrets de n’avoir pas vu les premiers du classement général mais si tel avait été le cas…je pense que j’aurais pris racine!
J’ai pris beaucoup de plaisir à vivre ces instants.