La Maternité Yao, sous le signe de la tendresse.
Madones, Vierge à l’Enfant occupent une place importante dans l’iconographie et la peinture occidentale.
A partir de la Renaissance, les personnages gagnent en humanité lorsque transparaît l’intimité dans des scènes mêlant poésie et sensualité.
La Renaissance italienne quant à elle introduit la notion de décor naturel apportant une touche d’intemporel.
Le concept glisse doucement vers la prise en compte de la condition humaine en général chez les peintres flamands : la Vierge et Jésus deviennent une mère et son enfant placés dans un décor naturel.
Chez DANIELLE BIGATA, nous sommes au cœur du thème profane avec un souvenir de voyage cueilli dans le monde du travail, dans les rizières du Vietnam.
Le décor de cette Maternité Yao est celui que l’artiste lui donne maintenant, tantôt décor intérieur de musée, tantôt décor et théâtre de verdure comme au parc Laurenzanne à Gradignan.Mais il y a comme un sentiment religieux chez ces deux-là, la mère dégage une énergie qu’elle nous transmet par le regard; l’enfant a les yeux tournés vers le monde, tout en étant dans la chaleur de sa mère. Les deux rayonnent en nous, vers nous.
« L’ethnie Yao vit dans les terres montagneuses de tout le sud-est asiatique. La patine du bronze valorise le contraste entre les matières et met en scène l’imbrication entre la mère et l’enfant. La maternité n’est plus ethnique mais universelle. »/Danielle Bigata
Une berceuse sud-vietnamienne douce et envoûtante envoyée par Cerisemarithé
DANIELLE BIGATA plante le décor dans lequel elle a recueilli cette vision avant de nous la faire partager :
« Quand on voit les femmes Yao éparpillées dans les rizières, avec leurs coiffes rouges, on a l’impression d’un champ de coquelicots. Comme les femmes africaines, elles privilégient le contact physique rapproché avec leur enfant enserré dans des voiles au plus près de leur corps. »
J’avoue que cela me permet de faire le lien avec cette saison de coquelicots , notamment lorsque j’en rencontre lovés en cœur à cœur dans mon jardin.
Ethnie des Dzao rouges ou yao
Les femmes Yao
« les femmes plus distantes sont plus grandes et plus distinguées, elles portent un amoncellement de foulards rouges empilés sur la tête, dont les bords se terminent par des franges au bout desquelles sont cousues des pièces et des perles.
Leur coquetterie : elles se rasent tout le devant du crâne pour faire apparaître un immense front dégagé sous le turban. »
DANIELLE BIGATA/AKUNA MATATA
Je ne résiste pas au plaisir de la tendresse mise en mots et susurrée à l’oreille des enfants par des mères aimantes. Berceuses de tous pays, chacune ayant son charme.
BERCEUSE DOGON
Où est partie la mère du petit ?
Partie puiser de l’eau
Pas revenue de puiser de l’eau
Partie piler la feuille de baobab
Pas revenue de piler la feuille
Partie préparer les plats
Pas revenue de préparer les plats
Sur la falaise, sur la falaise
Un œuf de poule est suspendu(1)
Berceuse populaire chantée dans la boucle du Niger, quand un enfant, porté sur le dos, pleure.
(1) Allusion au derrière du petit enfant suspendu dans le dos de la mère
/ Trésor de la poésie, anthologie de Pierre Menanteau
Akatombo
berceuse du Japon
Dans le ciel au coucher du soleil,
Libellule rouge
Tu volais pendant que je rêvais
Sur le dos de maman
Je m’endors pendant que vient la nuit
Sur la plaine mauve
En planant ton aile vient fermer
Mes paupières doucement
un petit intermède musical sur le thème, envoyé par Maria-D