Lundi 27 mai, le soleil est de retour .
Nous décidons de profiter du seul beau jour pour monter à bord du Cauhtémoc. Nous avions déjà tenté de le faire il y a quelques années mais la file d’attente était longue et arrivés au pied de la passerelle, une avarie de cette dernière nous avait laissés déconfits et déçus : on ne badine pas avec la sécurité !
Ce lundi en tout début d’après-midi, pas d’affluence encore. J’ai juste le temps de photographier la mâture flirtant avec le ciel bleu. Seulement deux personnes devant nous et en avant ! Je ne boude pas mon plaisir devant la main tendue du jeune marin préposé à l’accueil, moi qui ai tout…sauf le pied marin… plutôt le vertige facile !
Je n’aurais cependant laissé ma place pour rien au monde ! J’attendais ce moment depuis si longtemps !
Il sera difficile de faire des photos sans la trombine des autres visiteurs : Le Cauhtémoc a reçu 65 250 visiteurs au cours des 10 jours de fête !
Nous avons toute latitude d’admirer chaque détail, de lire les explications. Je porterai souvent mon regard fasciné tout en haut des mâts ou je m’attarderai sur les savants cordages et le soin apporté au moindre détail.
Je caresserai discrètement le bois, verrai tout ce qui brille, irai sur les tous les ponts, admirerai la ville au travers des cordages.
Malgré tout ce qu’a subi le Cauhtémoc en haute mer avant son arrivée, le navire est rutilant. Le voyage pour atteindre le Port de la Lune a pourtant été très difficile.
Pour traverser l’Atlantique, le Cauhtémoc a d’abord fait route vers le nord, au milieu des icebergs avant de mettre le cap sur L’Europe où dans les conditions météorologiques exécrables, il a été pris dans la tourmente : vents de force 7, creux de 7 m, gîte à 43 °, bateau pratiquement couché, les chaloupes de secours se balançant au-dessus de l’eau.
Le Cauhtémoc a traversé l’océan en 4 jours ; pour finir, l’entrée dans l’embouchure de la Gironde a été difficile aussi, obligeant le trois-mâts à ressortir puis enfin à remonter l’Estuaire de la Gironde sous haute surveillance avant de s’amarrer dans le Port de la Lune.
Le Cauhtémoc est un symbole au Mexique, car il illustre l’esprit de combativité et d’indépendance.
Il porte fièrement le nom du dernier empereur aztèque résistant qui subit un sort tragique : une paternité dont s’enorgueillit d’ailleurs la figure de proue du bateau ; Cauhtémoc signifie aussi « l’aigle qui fond sur sa proie » en nahuatl
Le trois-mâts barque, mesure 12 mètres de large pour un tirant d’eau de 5,40 m. Sa voilure de 2300 m² répartie en 28 voiles est supportée par trois mâts dont le grand mât central s’élève à 52 m de hauteur. C’est un habitué des défis: traversée de l’Atlantique en 17 jours, passage du cap Horn en 1993 entre autres.
Sur la déclaration affichée sur le pont du bateau, on lit que le Cauhtémoc a pour « mission d’exalter l’esprit maritime des futurs officiers de la marine nationale du Mexique avec l’engagement d’offrir jusqu’à son dernier effort pour faire de ce bateau un digne et noble berceau où pourront continuer à s’affermir le mental et l’esprit de ceux qui embarqueront en son sein, poursuivant l’objectif de se former pour mieux servir sa patrie. »
Je quitterai à regret le pont.
J’emprunterai la passerelle en sens inverse avec l’aide bienvenue du jeune marin, toujours aussi souriant.
Le Cauhtémoc en quelques mots :
Équipage : 252 hommes dont 90 cadets
Gréement : Trois-mâts barque
Année de lancement : 1982
Longueur hors-tout : 90,50 m
Pavillon : Mexique
Port d’attache : Acapulco
commandant de bord : capitaine de vaisseau Juan Carlos Vera Minjares
vitesse de pointe : le Cuauhtémoc peut aller jusqu’à 16 nœuds.
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En son temps, Sergio avait aussi visité le Cauhtémoc :
http://breizhshot.blogspot.fr/search/label/Cuauth%C3%A9moc
A suivre…
Les photos ont été prises conjointement par Jacky et Maïté L
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