« Mon semblable
Mon autre
Là où tu es
Je suis »… ANDRÉE CHEDID
REFLETS D’HIVER
Dans le gris du ciel jusqu’à la pointe du soir
Je note sur l’ombre portée à bras le corps
Les reflets mêlés, tête à tête,
Comme des paroles enrouées de chien errant.
Et puis, la paresse sur la langue
Et les mots,
les phrases réverbères
Creusés dans le lit froid de l’hiver.
L’humidité stagne sur la lame du ciel
Et sous les pas s’entend l’écho des draps froissés .
Les points de rupture, en aiguilles et suture,
Les derniers grains de sel fondent en éclats d’absence.
Gris, gris, tout est gris.
Les arbres ont déposé les armes
Dans la courbe stérile du néant.
Tout s’en va ; rien ne s’étale en palabre ;
Les accents vrillent sang sur la frange
Aux berges du promeneur esseulé.
Nerfs,
nervures,
pensées déracinées
L’onde est muette en bulbes et frissons.
Les feuilles .
Passe une flottille linéaire,
Les feuilles et rien d’autre
Je, tu sur l’autre rive
L’impossible,
l’homme
et les faits
divers.
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©Maïté L/ avec le concours involontaire des ombres et reflets d’hiver, pêle-mêle sont suggérés: Claire Adelfang, Germaine Richier, Othoniel et Nerwenn.à l’exposition « La Belle et la Bête »/ Institut Culturel Bernard Magrez, au Château Labottière/ Bordeaux
ou les mots sur quelque autre rive du songe.
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