Perdre

 

 

Perdre

Perdre ouvre-t-il la porte au royaume des ombres

Ce verbe du présent conjugué au passé est-il

Signe d’errance. Reflux du néant.

Sable à sable, des grains d’incohérence

Nous laissent nus et démunis. Perdre finit-il par occuper les jours

Et les nuits d’oubli ?

Te perdre. Me perdre

 Une blessure de l’inconscient et un goût d’amertume

Dans la bouche, l’absence

Chevillée à la langue, au double sens  et sens interdits.

Perdre sa jeunesse au cumul des années

Par feuilleté impalpable d’un pyramidal incertain.

Les poches alourdies de désert aride, de murs

Et cailloux cliquetants en lieu et place des yeux fermés.

Tant d’êtres à chair fanée

Tant de gouttes de temps taries.

Perdre devient-il le royaume des ombres

Dédicace du passé, inexorable fenaison de l’encre

Terre à terre, sac et ressac des herbes inexorables.

Perdre finit-il par occuper les pensées parties à la recherche du jour

Et de l’éclair salvateur des nuits ?

Perdre , verbe synonyme du verbe fouiller, retourner non le ciel

Mais le quotidien à la loupe de l’incompréhension.

Dites-moi comment vous perdez : les êtres, les objets précieux, les chemins

Le temps, les papiers… comment vous aimez à perdre la raison

Et peut-être trouverons-nous la clef, la porte d’entrée,

Peut-être mettrons-nous à distance les ombres de notre mémoire.

Maïté L

Et ma dédicace ira à tous ceux qui cherchent…

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