» Chaque cri que nous poussons se perd, s’envole dans des espaces sans limites. Mais ce cri, porté jour après jour par les vents, abordera enfin à l’un des bouts aplatis de la terre et retentira longuement contre les parois glacées, jusqu’à ce qu’un homme, quelque part, perdu dans sa coquille de neige, l’entende et, content, veuille sourire. »
Albert Camus
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BAVARDAGE
Et puis tu sais, jamais je ne t’oubliai, la mer!
Te souviens-tu de ma première voiture?
Une R4 aux sièges en simili cuir et aux pare-chocs chromés.
Elle était chouette même si parfois elle se prenait pour toi,
En faisant des vagues sur le plancher, d’arrière en avant, lorsqu’il pleuvait.
Il me semble bien qu’il fallait freiner à mort
et qu’elle continuait tout droit sans s’émouvoir.
Je ne t’oubliai pas et dès le premier beau jour , je vins te saluer!
Vive la liberté de nos vingt ans!
Mais je m’égare, je m’égare
Car tu te faisais coquine
Cherchant à emmêler ma longue chevelure blonde
A dorer ma peau à la loupe de tes gouttes d’eau!
Il y avait des matins de nacre et de coquillages
De longues luttes contre le vent entravant la marche
Des sacs de plage rebondis d’où s’échappaient les feuilles noircies
Des bains courageux aux premiers jours de mai trompeurs
Et dans le corps de fine liane toujours la même petite fille
Se multipliant à l’infini dans son attitude humble et souriante
Accueillant les bras ouverts le message tam- tam à cheval sur le présent
Qui lentement s’insinuait dans le creux de sa conscience.
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La petite fille au bord de la mer