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C’est avec cette dernière image emportée du Domaine de Certes que j’ai souhaité rendre hommage à
EDOUARD GLISSANT.
Non pas que je me targue de connaître ce poète. J’avais simplement envie de le lire et j’avais acheté récemment son livre
Pays rêvé, pays réel.
Je lui laisse donc la parole. Parce que ses mots continueront à habiter longtemps les terres d’eaux dont il était issu.
« Je suis partisan du multilinguisme en écriture, la langue qu’on écrit fréquente toutes les autres. C’est-à-dire que j’écris en présence de toutes les langues du monde. Quand j’écris, j’entends toutes ces langues, y compris celles que je ne comprends pas, simplement par affinité. C’est une donnée nouvelle de la littérature contemporaine, de la sensibilité actuelle : fabriquer son langage à partir de tant de langages qui nous sont proposés, par imprégnation, et par la télévision, les conférences, les musiques du monde, poèmes islandais ou chants africains. Non pas un galimatias, mais une présence profonde, et peut-être cachée, de ces langues dans votre langue. »
Propos recueillis par Lila Azam Zanganeh et publiés dans Le Monde en 2006.
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» Au chemin qui navigue est un clos où des rus s’enlacent,
l’esprit qui veille est un danseur, soûl de ses mains lassées. »
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« Maintenant c’est la nuit,l’étape a posé sa ruche dans le silence.
Une étoile dessine à l’aquavive son vieux rêve.
Des tessons brûlent à demi. »
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« L’oeil dérobé nous a suivis, où l’eau dormait en son givre:
L’ordre des mots ne distrait pas le monde. »
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« L’INNOMÉ
Les yeux en gale les yeux
Brûlent autour de vous
La mort en parchemin
Crayonne les os un à un. »
Edouard Glissant
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