ROGER DAUTAIS/ UTOPIE
lundi 2 mai 2016
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« L’envie d’une belle lumière capable de tout réparer » Roger Dautais
UTOPIE
Une île… Toute l’île de vert parée
Où tout recommencerait.
Zéro… Zéro… Une étincelle… Et puis le départ donné
À l’offrande de mains jointes
À l’île de mousses sauvages
Au rêve d’écumes vertes douces, douces
Cadeau aux mains offertes et puis,
Au centre de tout :
Trois petits œufs
Trois petits yeux
À l’abri de la contamination
Un berceau là… Ailleurs… Nulle part où aller bien loin
Juste se blottir tout contre la falaise
Primitive, pour imaginer une Cité
À reconstruire de un à trois pas de géant.
Avec des étoiles dans les yeux : ça pétille.
Avec des étoiles dans le nid : ça frétille.
Dans le sillage des branches, une
Balancelle coup de pouce au rêve et
Du lierre de la bouche au cœur
Jusqu’au berceau silencieux des commencements.
Point zéro… Tout l’avant est effacé.
Sourire surgi d’entre les paumes ;
Et de la chaleur de la couvaison du rêve
À l’utopie grandissante, galopante,
Sur la portée des brindilles, trois notes
Sur celle des lichens, symbiose des matins du monde mais
Pairs, mer oubliés : il faut apprendre à monter à bord du rêve,
Flotter sur le renouveau de l’île où la vie éclot.
Pour une vie de lumière, une orgie de lumière, un bain de jouvence où
Trois points cerisent à l’abri du vent
Dans la pouponnière des idées.
Du silence qui nous veloute le regard naîtront des projets
De partage, d’amitié, de rêve, de tolérance
Dites-moi que plus rien ne sera ourdi contre Nature
Sans notre consentement éclairé :
Les feuilles des mortes, les instincts de chute
Les doigts noueux de terre, le ciel à teneur de plomb
Les terres inhospitalières où règne la terreur.
Ici… Nous serons heureux
Heureux comme la pluie d’harmonie qui veille
Quand veillent les reflets rouge ardent.
Trois dans un nid enfantent leur à venir
Suivent la course du soleil sans crainte
Bientôt sans frontières pourront rêver.
Hors le nid… Essaimer. Et… s’aimer ?
Maïté L