Roger Dautais/ Corps infinis
samedi 16 avril 2016
*
GUILLEVIC/Etier, dans le poème Encore
…« Comme si c’était modeste
De réunir en soi
Limites brisées,
Indiscernables,
Le temps de la mer
Et l’eau de l’instant
*
Ainsi donc
Tant que tu pourras,
Tant que la lumière
Te portera.
Celle des horizons,
Celle des regards.
Celle qui vient des pierres,
Celle qui vient des mains. »
***
En écho de ma part
en résonance avec Éliane Biedermann semble-t-il
dont Roger a choisi un poème.
à Roger Dautais
Une évidence :
Cela venait du nuage
Complice… chapeautant
L’infiniment bleu
L’effort solitaire
Le silence attentif
Cet entre-deux.
Soudain,
Une passerelle de ciel
Cueille à l’infini le regard
L’embrume ou le mouille
Corps céleste ou le vide
Comment savoir ?
Cheminant dans un jour nouveau… la pensée s’égare.
Dans tes bras, comme tes enfants
L’un après l’autre venus,
Frottés au front de la mer,
Galet après galet
chacun… de l’arrondi à l’aplati vibre
Du poli au rugueux , toujours l’emprise
Chacun pulse son langage … les bruits de leur cœur
Contre ton cœur,
Irradiant… pierre… soleil… lumière
Après froid… détachement… distance,
Chaque galet-sirène t attirant, tu répondis.
Ils furent portés à bras-le-corps
Jaugés…hissés…vrillés…apprivoisés…montés sur mamelon.
Le sein offert à la vie nouvelle
Offrande de mousse : laitance de vie, elle
Fait partie du voyage
De millénaire à l’infini.
Puis un simple collier de nuages et
L’horizon aime la perfection,
Comme cela, mine de rien.
J’entends… J’entends
Un cri sans cesse recommencé
Une chanson du passé
Millénaire,
Une chanson infinie qui porte
Haut et fort le renouveau.
Nous sommes à côté de l’alphabet
Nous sommes hors de portée du cri
Nous sommes ce que nous sommes
Nous,
A côté de ces signes ténus… Bientôt Nus
Dans cette contemplation finale… Un
Vertige devant la verticale, une
Certitude ou interrogation, c’est selon.
La ligne de vie qui prolonge tes bras
De mousse et de galets, infinis ces
Corps résonnent… Ils suintent la flamme…
Infinis car sans cesse recommencés
Offerts à l’écho… à la parole… aux mots
Infinis…& infinis les corps issus de la vie.
Maïté L