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Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé,
Ils m’ont porté de l’école à la guerre
J’ai traversé sur mes souliers ferrés,
Le monde et sa misère.
2.
Moi, mes souliers ont passé dans les prés,
Moi, mes souliers ont piétiné la lune,
Puis mes souliers ont couché chez les fées
Et fait danser plus d’une.
3.
Sur mes souliers y a de l’eau des rochers,
D’la boue des champs et des pleurs de femmes,
J’peux dire qu’ils ont respecté le curé,
L’pays, l’bon Dieu et l’âme.
4.
S’ils ont marché pour trouver l’débouché,
S’ils ont traîné de village en village,
Suis pas rendu plus loin qu’à mon lever,
Mais devenu plus sage.
5.
Tous les souliers qui bougent dans les cités
Souliers de gueux et souliers de reine,
Un jour cesseront d’user les planchers,
Peut-être cette semaine.
6.
Moi, mes souliers n’ont pas foulé Athènes,
Moi, mes souliers ont préféré les plaines;
Quand mes souliers iront dans les musées,
Ce s’ra pour s’y,s’y accrocher.
7.
Au paradis, paraît-il, mes amis,
C’est pas la place pour les souliers vernis,
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés…(Bis)
Felix Leclerc
https://www.youtube.com/watch?v=0wcLjT4nZQo
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En ce moment, et ce, depuis le mois d’août, je suis très souvent sur les routes, les autoroutes, les chemins de campagne. Les kilomètres défilent entre Bordeaux et les Landes, entre Bordeaux et le Bassin d’Arcachon, mais sans jamais apercevoir ce dernier. Même le Chemin des Houx n’accueille plus mes petites promenades. Parfois, j’aperçois un chevreuil dans la lande. Ou bien je comprends que le cerf à l’imposante ramure aperçu par les voisins sous les pommiers, est venu aiguiser ses bois dans les sapins et à défaut de bois a laissé des branches au sol.
Mais que dire de l’apparition de ces souliers suspendus dans les airs, comme des notes sur la portée du vent.
La première fois que je les ai aperçus, ils taquinaient les fils électriques bien au-dessus d’une petite route de campagne dans les grands champs du nord des Landes… Mais je n’avais pas mon appareil photo ! Depuis, le vent a soufflé si fort qu’ils se sont réfugiés contre les pylônes.
Toutes les hypothèses sont permises : l’individu at-il voulu taquiner les étoiles, conter fleurette à la Fée Electricité ou s’envoler en suivant la course des nuages ? Etait-il sur le dos d’une grue cendrée rentrant prématurément vers le nord ? Peut-être était-ce l’enjeu d’un pari, d’un lancer de basket… Il existe bien des concours de lancer de tongs !