Ces deux-là, on ne les voyait jamais ensemble ou alors juste parce que Lui(à gauche) jouait à importuner l’Elle qui traversait la cour d’un pas nonchalant.
Par quel miracle les voilà partageant le même espace?
Eux aussi ont été touchés par la grâce?
Ou comment vivre ensemble…
♥♥♥
Plus sérieusement, je partage avec vous cette relecture:
Contre-Chant
Où en es-tu, Vie ?
Où en sommes-nous ?
Plaine d’encre. Supplices. Hécatombes.
Nasses du malheur. Phénix de la haine.
Beaux visages racornis.
Un temps pour chacun,
Et puis le gong final !
Si je te mesure à tes ombres,
La grêle des preuves te condamne.
Toi, dans la lagune aux couleuvres.
Toi, nid de mort.
Toi, pourrie par les racines.
Je te couvre du linceul de nos mains.
Pourtant, de toutes nos voix
Je te crie : Bienvenue !
Bienvenue aux fenêtres
Qui criblent la muraille,
A l’âme sans séjour,
A nos corps continués,
Aux terrasses de demain où l’on veille,
A tes lopins d’infini où l’on croit.
Toi, plus vive que les ronces,
Bienvenue !
Toi, gravée d’espace
Et de cette terre des terres.
Toi, arquée au-dessus des nuits.
Vie, où en es-tu ?
Où nous en sommes.
ANDREE CHEDID/ CONTRE-CHANT 1968