« Souvent, j’ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot dans les abîmes du passé, comme l’insecte qui flotte au gré d’un fleuve sur quelque brin d’herbe ».
BALZAC.
Cette citation me fut envoyée par Anne, l’artis-Anne .
Pour moi, cette exposition dans la ville de Bordeaux des sculptures, maquettes, lithographies… de JAUME PLENSA, s’apparente à un voyage estival qui, s’il peut paraître immobile à ceux qui sont épris de paysages lointains, fut l’occasion d’un voyage intérieur. Le but de l’artiste est donc atteint puisqu’il écrivait dans la revue de présentation :
“Mes sculptures sollicitent physiquement le spectateur. Ce n’est pas un travail de voyeurisme, il faut pouvoir la partager, marcher autour, passer au travers, la pénétrer. C’est une nécessité. La sculpture est en fait un prétexte pour provoquer un mouvement, intérieur, certes, mais aussi physique.”
JAUME PLENSA
Mais l’artiste était-il conscient que la sollicitation des spectateurs irait jusqu’au vandalisme ? J’ai appris ce matin-même, que la sculpture qui suit ,AINSA II ,a été vandalisée par trois individus, malgré ses 450 kg et qu’elle s’est écrasée au sol. SELF PORTRAIT et AINSA I ont été également vandalisées.
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Fils de pub et fils d’inox, homme de paille et homme de lettres avec un petit air de chevalier en armure venu jusqu’à nous, à coup de lettres et de signes sur le Cours de l’Intendance :voici
Ainsa II, 2013, en acier inoxydable et pierre, 320 x 225 x 350 cm
Ainsa est le nom d’un petit village médiéval, perché près de Huesca dans les Pyrénées aragonaises.
Un joli petit village avec ses remparts, son clocher, ses ruelles aux maisons de pierre,( son figuier couvert de fruits), sa place et la fraîcheur sous ses arcades.
L’artiste sélectionne les blocs de pierres dans une carrière de pierre de Huesca servant de socle à ses personnages de transparence. Les photos d’Ainsa ont été prises en 1997 avec un appareil argentique.
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« La pensée ne peut tenir dans l’homme.
C’est pourquoi elle se lance comme un bélier contre le ciel,
Fichée comme un coin entre couleur et couleur,
Cherchant son lieu
Dans le corps du monde.
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Sa charge de puissance nue
Ravage les bords et le fond,
Comme un courant barbare
Qui dévore son lit.
La pensée est une liberté plus grande que l’homme. »
ROBERTO JUARROZ (V,36)
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Pour terminer ce parcours, voici quelques œuvres de dentelle,plus éclectiques sous forme de maquettes dans le salon de l’Hôtel de Ville
ou bien quelques lithographies de la Galerie ARRÊT SUR L’IMAGE mettant au premier plan la musique ; juste pour faire le pendant des « mélomanes » du Jardin Public.
Place donc à Berlioz, Verdi, ou encore Bartok.
Place à la musique parce qu’elle est aussi et avant tout écriture et langage.
Un dernier petit tour et s’en iront les sculptures disséminées dans la ville…
FIN…
Maïté L