Souvent l’été, BORDEAUX au travers de diverses formes d’art offre un jeu de piste inédit qui permet de partir à la découverte des œuvres disséminées dans la ville.
Il y eut notamment OUSMANE SOW, BERNAR VENET et les VACHES.
Cette année, du 27 juin au 6 octobre, la Ville est devenue la scène privilégiée d’un artiste catalan, mondialement connu : JAUME PLENSA.
Né à Barcelone, JAUME PLENSA est connu pour ses œuvres monumentales, la CROWN FOUNTAIN à Chicago, ou L’ÂME DE L’ÈBRE réalisée pour l’Exposition internationale de Saragosse en 2008.
Après Rio de Janeiro, Salzburg ou le Parc de Yorkshire, les sculptures monumentales ont pris place sur des places emblématiques de BORDEAUX ainsi qu’au Jardin Public. Parmi elles, quatre sont inédites : deux portraits féminins de 7 m réalisés en fonte de fer : PAULA et SANNA, SELF-PORTRAIT, une silhouette enveloppée dans une mappemonde ainsi que MARIANNE et AWILDA en acier inoxydable, faisant partie d’une grande collection américaine
Ajoutez à cela l’exposition remarquable de 11 maquettes dans l’Hôtel de Ville et une série d’estampes inédites présentées à la Galerie ARRÊT SUR L’IMAGE.
http://www.bordeaux.fr/e91819
J’ai parcouru ces divers espaces à pied, et je continue à les parcourir au gré de mes envies, de jour comme de nuit. Déjà, je ressens en moi la sensation de vide que laissera la fin des installations. Une des raisons de cet engouement vient du fait que JAUME PLENSA a préparé bien en amont cette immersion de ses œuvres à Bordeaux en venant s’imprégner à plusieurs reprises de « l’âme de la ville ».Il est venu « respirer » les lieux, a parcouru la ville à pied, a vécu au rythme de la pluie et du brouillard, a mûri son projet ,en choisissant des petites places à taille humaine, où se tissent habituellement des liens de convivialité comme cela est parfaitement expliqué sur le site de Bordeaux.
Il a voulu éclairer le quotidien, donner à voir la contemporanéité du travail de la sculpture au travers de l’évolution de sa démarche.
Il s’ensuit un dialogue entre la pierre des façades, la minéralité des sols, le regard du passant qui suit la haute envolée des personnages en bronze, en résine, en fonte, notamment les jumelles PAULA et SANNA, un lien qui perce les dentelles d’acier, d’inox pour suivre le ciel alors que résonnent les accords musicaux, les alphabets du monde ou les pensées profondes liées au langage terre à ciel ou ciel à quais, pierre à ciel ou bien arbres à chœur croque notes, croque mots… menant à la poésie, à la méditation, aux jeux de lumière, à la légèreté, voire à nous-même dans son auto-portrait dont on épouse la coquille en miroir, dont on voudrait épouser la beauté intérieure.
Tous thèmes confondus ne pouvaient que titiller ma sensibilité et mon émotion, l’imaginaire étant au rendez-vous, le souvenir aussi, dans la pierre d’AINSA, village espagnol près de HUESCA que j’ai visité à plusieurs reprises.
Est-ce le passant qui regarde les sculptures ? Ou ces-mêmes sculptures qui nous renvoient notre image à travers les points de vue de la Ville à redécouvrir.
Le nombre de visiteurs est tel depuis le dévoilement des œuvres que l’écho en retentit partout en France et dans le monde. Une onde de dialogue, une onde d’espoir, des moments apaisants dont je ne me lasse pas.
C’est volontairement que certaines photos de mon parcours photographique intégreront les passants. Cela permet de donner une idée des dimensions mais aussi de la vie qui se crée autour de chaque sculpture, notamment avec la présence des enfants : cette vie que JAUME PLENSA appelait de tous ses vœux, malgré les interdictions normales : « prière de ne pas monter… »
Je vous convie donc à un parcours multiple, parfois silencieux ou amusé, parfois vibrant ou digressant vers des écrits tant les écharpes de mots sont sans fin, éternellement régénérées dans des va-et-vient de l’esprit en marche.
A suivre…
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