Au jardin du ciel
elle clignait à tout cœur
La rose trémière
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« Baiser ! Rose trémière au jardin des caresses ! »
Paul Verlaine
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Notre chemin revient souvent par ici, comme se déployant en éventail, entre les cabanes du port ostréicoles d’Andernos. Au cours des années, nous avons vu ce petit port évoluer vers des normes européennes avec ses cabanes aux couleurs gaies et ses hangars normalisés. Mais toujours nos pas sont attirés par ces espaces fleuris au ras de l’eau, ces professionnels de la mer, les tuiles chaulées et parfois dans le ciel bleu d’arrière saison les vols d’oies sauvages en partance vers d’autres territoires.
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Fidèle,
une pinasse de terre fleurit chaque année de ses filets treillis dispensant un peu d’ombre aux belles épanouies.Elle a fini sa course mais nous rappelle que d’autres évoluent au gré de la marée et rentrent chargées du fruit conjugué de la mer et des hommes: pour combien de temps encore?
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La vigne court
tout semble pousser avec amour sur des cailloux, de la grave et si peu de terre dans cette contrée d’eau. Voulez-vous un peu de bleu sur ces portes attendant leurs parqueurs?
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Le village ostréicole est situé près de l’église Saint-Eloi, tout près des vestiges gallo-romains . Il n’est donc pas étonnant que ce lieu nous attire. Les romains avaient du goût et connaissaient déjà les bienfaits des lieux pour la santé. Cela me paraît à la fois magique, envoûtant comme ressenti. Il y a de nombreuses années aussi que l’on venait en nombre remplir les bouteilles d’eau à la source: il se disait que c’était la même nappe que l’eau des Abatilles.
Dans les milieux branchés, vous entendrez rarement parler d’Andernos. On préfère « le Ferret » avec le Bassin, la mer et la piscine: qui peut le plus, peut le moins.
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Juste un peu de lumière d’un soir: l’immobilité apparente du temps qui passe. Compter les minutes de sérénité au gré de la marche en front de mer sur 2 km. Rien qu’un peu de vent et le luxe de s’arrêter au gré de ses envies.
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