*****
Printemps de pépins amers
*****
La mer du dimanche
a soulevé ses jupons d’écume.
Aux notes lancinantes
du vent suintant colère
Elle a lancé ses virgules
et ses points en suspension.
Elle a accroché le printemps
au porte-manteau de sa dune
ramassé deux ou trois plumes
qui rêvaient sur ses flots
et fait naviguer ses oripeaux;
Bouteilles à la mer
plastique et déchets d’hiver.
Et sur la terre
me direz-vous?
Il pleut du verre et de l’amer
Les bras de la mer
Rejoignent les bras de pleine-nuit
Tordent les mains de ta vie
Quand les yeux dans tous les nids
Cherchent le fil des humaines pensées
Que les mots d’airain résonnent
Et arment les consciences.
Il pleut du sable et des armes
Il pleut des cadavres à bout portant
Il pleut des jeunesses fauchées
Avant le temps des blés,
Il pleut désespoir.
Avant l’espoir de renouveau
Chaque printemps apporte son lot
De fulgurances
De flammes jaillies des yeux
Chaque printemps apporte son lot de rancœurs
Et de larmes qu’on voudrait oublier
Sur terre comme en mer
Les pauvres les oubliés
Epousent l’amertume
Et fièrement dressés
Devant les flots
Montrent leur dignité.
*****
*****
La mer suintant colère
*****
Maïté L
*******