« Mystère est un singulier
Qui ne peut se révéler
Que par d’autres singuliers
Que par l’ardent face-à-face
Des présences entrecroisées
-saule à saule par la racine
et tige à tige par le vent-
En leur plus long vouloir-dire
En leur ultime non-dit »
François CHENG/ Le Livre du Vide médian
Sens dessus-dessous l’onde
Un bouquet de racines
Solitaires
Danseuses
S’ébrouent
Dans leur prison des glaces
Lancent l’anathème
zébré
A l’hiver
Allégées
Du poids des ans.
Dévolues
A la paisible révolution des signes
Elles veillent impassibles
A l’envol des cygnes.
De vague en vague
De gerbe en gerbe
Elles retournent
A leur calligraphie
A leur sens dessus-dessous
A l’envers du miroir lissé par la froidure.
L’endroit reprend son souffle immobile
Tentation d’infertile
Immobile Cri noir
Suspendu au soir
Qui les verra retourner
L’azur détourné
A l’infiniment désert roi du silence.
Maïté L
« Perdue au sens de l’immense
Toute présence est pivot
Autour duquel l’univers
Tourne, soudain proche intime »
François CHENG