L’automne est ici une fleur d’eau
Un Ô où froufroutent mille vols d’oiseaux
Une rive de canaux creusés sous le vent
Un va-et-vient de langues de terre en mouvement
Et de liquides humeurs s’immiscent dans les creux
Sauvages entrelacs, instables rêves amoureux.
Arrêt sur image et de partout en stéréo
Nous parviennent beaucoup de chants d’oiseaux
L’homme lutte jour après jour, endigue en travailleur infatigable
Pour préserver et ensemencer la vie sur le fleuve navigable.
Vents, courants et marées façonnent le paysage
Des îles meurent, des vasards naissent au cours des âges
Sa Majesté l’estuaire fait son lit de fines couches d’alluvions
Et la Garonne charrie son bouchon vaseux depuis l’amont
Quand le courant est faible la vase tombe au fond du lit
Donnant une crème de vase, on se croirait en pâtisserie.
L’île Nouvelle réunion des îles Bouchaud et Sans- Pain
Fut un vaste champ de maïs après avoir connu le vin.
Habitée durant un siècle sur ses six kilomètres
Y vécurent en autarcie jusqu’à 150 êtres
L’île est aujourd’hui un havre magique, un domaine
Où la faune et la flore y sont nommées reines.
Si l’île semble s’endormir l’automne venu
Tout n’est que germes de vie hors de notre vue.
Plus de 150 sortes d’oiseaux y sont accueillies
Et les routes essentielles de migration font escale ici.
A chaque détour de la digue en perpétuelle évolution
Des sons étranges, des froissements d’ailes et des plongeons…
Non loin de Blaye et de sa citadelle de Vauban
Il est une île où l’ on ne voit pas passer le temps.
8 octobre 2010