Entre l’écorce
et la peau
Une douce chaleur.
Et le doigt suit
Pensivement
la géographie
De l’arbre.
Des rides,
Des larmes,
Des rivières,
Des volcans
De laves odorantes
S’agrippent
à ma peau.
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Au-delà des apparences
A la recherche du sens …
… Je comprends de l’arbre, l’axe de raison ;
Si l’insensé de l’homme suffisant
piétine la rondeur de la terre,
Sans écouter le langage sous-jacent
Les marques du temps font de l’arbre un prince
Sûr de son empreinte, comme un roc l’hiver,
Il n’a de cesse de tendre vers l’impalpable du ciel.
A la croisée des deux mondes
Son tronc, ce dessein d’écorce, ce parchemin
Où s’écrivent les pleurs, les heures, les souffrances
Garde tout en mémoire, comme un matin aux volets clos.
Il est ainsi,
Pour mieux écouter et sauvegarder le monde
Et page à page il laisse couler la sève libératrice,
Ses branches passant, par-dessus les murs,
Les guerres des hommes, les chevauchées fantastiques
Et Les replis refuges de vies minuscules.
Tronc de solitude, graines de croyances
L’humanité t’embrasse de son regard d’indifférence
Et de ses mains avides vient se nourrir de ta force.
Arbre,
Il faut nous parler de ta verticale quête
Mêler nos humbles mots à tes racines
Enfouies au plus profond de l’invisible matière
Là, où l’homme doute, trébuche et tombe face contre terre.
Au sombre envers du décor, toi, l’arbre
paré d’éphémères jeux de lumière
Arbre refuge de tous les cris étouffés
Arbre espérant la jeunesse des rires d’enfants,
Arbre d’immortalité, nourri de tous les printemps d’oiseaux,
Tu donnes tout simplement
du temps aux temps immémoriaux.
Maïté L