Le feu d’artifice et le Pont de Pierre (2)

S’élancer vers la lumière

cueillir les gerbes

et les bouquets

dorés

le Pont en pointillés

ou point essentiel de mire

Montée à l’assaut du noir

hésitation avant

l’éclat

l’extrême des signes

et des retombées

en cris, mains agitées

à la pointe

de la nuit jaillit

la couleur.

Rejoindre la forme intérieure

et sa langue d’airain

Retenir le chant

des girouettes

au vent

de la marée

à quai

plus de clapotis

des traits

sertis

dans les flots

à contre-courant.

Fin et me viennent ces mots de Roberto Juarroz que je vous laisse apprécier:


« L’ombre est un fruit mûri à contretemps.

Si on le presse, il donne le jus de la lumière,

mais peut aussi tacher les mains pour toujours.


Il faut vivre l’ombre comme un fruit,

mais la vivre du dedans,

comme on vit sa propre voix.


Et il faut sortir d’elle goutte à goutte

ou mot à mot,

jusqu’à devenir lumière sans s’en rendre compte.


Le jour des hommes n’est pas un jeu.

Le jour des hommes est fait

de quelque chose qui ne commence qu’avec la lumière.(V, 56)


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