Vertes,
Les prairies sous le vent
Font le gros dos, en écoutant
Les grillons, fredonner note à note,
Leur unique chant.
Dans les hautes graminées,
Les chiens glissent et dansent,
Happés par l’ardeur du printemps.
Ils reviennent frétillants,
Poussés par l’envie des oiseaux
Et parfois voyage, grâce à eux, la fleur à leur museau.
Soudain,
Un sentier gris, sous les chênes séculaires,
Qui de leurs branches recourbées
Rendent grâce à la terre.
Pour nous du ciel ne reste
Que le toit de verdure perdu dans le temps.
Un arbre mort, géant à terre, fait des vagues et
S’arc-boute dans un soubresaut de reptile figé :
Reste pathétique la dépouille d’une amère tempête.
Le temps est vert comme l’envers du temps.
Mais,
Quelques fleurs ça et là murmurent leurs touches de couleurs :
Elles sont rubans ; elles sont mélodies
Elles sont vagues au refrain de bourdons et de routes abandonnées
Elles sont charme et apesanteur
Crayons de couleurs et peintres impressionnistes gardés dans nos pensées
Elles sont tous nos bouquets d’enfants qui savaient à qui les offrir
Pour un sourire, un mot d’amour de pétales froissés.
Bientôt,
Les prairies deviendront nocturnes.
Elles imprimeront leurs humeurs de marais
Et s’enrouleront autour des creux de vie assoupis.
La nuit descendra jusqu’à l’absence d’horizon,
C’est tout ; c’est tout.
Le jour s’effacera peu à peu, ne laissant que la ronde
Des grillons à cheval sur le dos de l’oubli,
Et les âmes de terre des vers luisants,
Accrochés aux brins d’herbe et aux feuilles accueillantes.
Nature et harmonie :
Ici,
Humblement
la nuit papote ou clapote à vagues de prairies.
Maïté L