Il peut être météorologique ou bien calendulaire ou bien encore
ENCHANTÉ
comme ici au Bois du Bouscat dans la proche banlieue bordelaise.
Le soir, à la tombée de la nuit, prenez une petite lampe de poche et entrez dans le monde magique d’une enfance perpétuelle où petits et grands y trouvent leur compte.
Prenez alors un sentier qui, d’œuvre en œuvre dans
une » MARCHE ENCHANTÉE »
vous conduira tranquillement au Nouvel An.
Suivez les puits de lumière pas à pas et ils vous amèneront tranquillement entre ciel,
Une exposition à l’Institut Culturel Bernard Magrez à Bordeaux(28 janvier-26 février 2023)
L’estampe, une œuvre d’art à part entière.
PIERRE SOULAGES( 1919-2022) s’est passionné pour la technique de l’eau-forte dès 1951. Cette technique utilisée depuis le XVe siècle consiste à graver une plaque de métal par l’acide, puis à l’encrer et la presser sur des feuilles de papier.
Une eau-forte de 1957 a permis à l’artiste de découvrir de nouvelles formes nées d’un « accident ». En laissant agir trop longtemps l’acide, la plaque fut perforée et une fois passée sous presse, elle laissa entrevoir des effets insoupçonnés.
sa matrice
Entre 1952 et 1998, Pierre Soulages produit une quarantaine d’eaux-fortes où varient les couleurs, les formes, les textures. 34 de ses créations sont présentées sous la forme de tirages numérotés au Château Labottière, en collaboration avec la Maison Millon et grâce à un collectionneur passionné, avant une mise aux enchères à Paris.
J’ai eu l’immense joie de visiter également le musée Pierre Soulages à Rodez, ce qui me permets de vous présenter quelques eaux-fortes et leurs matrices.
à Rodez, les aux-fortes étaient présentées dans un écrin noir (outrenoir?), sombre, dans l’unique éclairage des vitrines. Cette première approche d’une technique qui ne m’était pas familière a été sublimée par la visite de l’exposition bordelaise, dans une salle vitrée et très lumineuse.
la matriceL’œuvreeau-forte et sa matrice dans la vitrine à RodezGros plan sur la matricedans la vitrinemême la matrice a une certaine beauté
A Rodez, c’était une approche technique dans une sorte de cocon intime. Au Château Labottière, j’ai pu contempler une exposition rayonnante. Je serais bien restée là à contempler les eaux-fortes: un vrai bonheur.
à l’Institut CulturelMalgré la prise de vue difficile, un aperçu, reflets comprisoù on retrouve un tirage correspondant à la matrice vue à Rodez
Merci aux organisateurs de nous avoir permis d’approcher l’Oeuvre de Soulages.
« Pour la gravure comme pour la peinture, je travaille poussé par une passion, et quand je me passionne pour quelque chose, je ne fais que ça. J’ai des crises de lithos, j’ai des crises de gravures,comme j’ai des crises de peintures. »
L’Arbre de Vie de KLIMT et son reflet, photo priseavec mon téléphone
Aux Bassins des Lumières, à Bordeaux dans l’ancienne Base sous-marine allemande de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce nouveau centre d’art numérique, les spectacles consacrés à des peintres se succèdent dans un lieu unique, avec ses bassins se jouant des reflets.C’est féérique.
la projection « Gustav Klimt, d’or et de couleurs » a eu lieu lors de l’été 2021.
Spectacle numérique
J’ai eu envie, pour accompagner mes vœux lors du passage à l’année 2023, de vous offrir (de nous offrir?) cet Arbre de Vie, condensé de lumière, d’harmonie et de symboles notamment la sagesse,la renaissance et le cycle de vie au travers d’emprunts à plusieurs civilisations.
A l’origine, Il s’agissait pour Klimt de réaliser une fresque murale (1902-1909) de grandes dimensions(7mx2m) pour un palais bruxellois. Autant dire que cette projection de l’Arbre de Vie à la Base sous-marine respecte cet aspect initial.
Après une année difficile , plus ou moins pour chacun d’entre nous, je suppose, nous avons tous besoin de ces spirales, de ces feuilles d’or, de ces symboles protecteurs afin de garder l’espoir et d’aller de l’avant.
Et puis comment oublier que Christian Bobin nous a quittés, lui qui nous invitait à vivre poétiquement.
» Le poétique c’est avant l’écriture, c’est une manière d’être, une manière d’aller dans la vie, de taper avec le cœur sur le cœur de l’autre.
Vivre poétiquement c’est essayer d’avoir une tenue de langue et d’âme qui ré-enflamme la vie, qui redonne le courage et l’envie de vivre et qui nous remette à la hauteur de la splendeur qu’est cette vie. »
J’ai relevé ces mots dans l’hommage à Christian Bobin rediffusé sur France Inter. Il s’agissait d’un entretien avec Laure Adler dans L’HEURE BLEUE enregistré en décembre 2018.
A tous ceux qui se promènent parfois sur ces pages
A tous ceux qui me sont chers
A tous ceux qui ont été présents dans les mauvais moments
Avec une pensée pour ceux qui nous ont quittés cette année
Parce que la vie continue
A vous tous, je souhaite un JOYEUX NOËL.
Noël dans la banlieue bordelaise, L’hôtel de ville de PessacParce qu’il faut y croire, encore et toujours; qu’il y a de si beaux contes de Noël à raconter.Oui, oui, j’ai vu un adulte déposer ici sa lettre au Père Noël.Dans la nuit, jaillirent les lumières d’un monde magique, celui d’une boule lumineuse où il faisait bon pénétrer quelques instants.Sans oublier ce grand Père Noël scintillant.Le Père Noël et ses nombreux véhicules, le but étant de s’adapter au paysage.
Ici,devant chez nous, QUELQU’UN a vu avec des yeux émerveillés de presque 3 ans passer 1200 motards déguisés en autant de Pères Noël, venus porter des cadeaux aux enfants hospitalisés.
Comme le montrait sur les quais de BORDEAUX cette sculpture monumentale de l’exposition
« LE CHAT DÉAMBULE »
au cours de l’été 2021. Ce CHAT de GELUCK, véritable ATLAS, agenouillé, ployant sous le poids du globe souillé de plastique compressé.
ON, c’est vous, c’est nous, c’est toi, c’est moi! Faire état de l ‘ambiance morose, le dire avec humour, facilite les choses me semble-t-il. Le message est clair.
Je pensais revenir ici avant la fin de l’année 2021, mais le sort en a décidé autrement. J’ai fait un vol plané suivi d’une fracture du poignet et j’en supporte les conséquences. Rien à voir avec ICARE, mais la chute fut rude.
Un air de flûte
2022 est arrivée sur la pointe des coussinets du CHAT. Comme L’OISEAU, prudemment posé au bout de la branche, 2022 nous joue un air magique pour nous séduire, nous entraîner, un air de FLÛTE ENCHANTÉE nous redonnant L’ESPOIR.
Que chacun d’entre nous trouve son air de flûte enchantée ou son carillon magique pour sortir de la morosité ambiante, de la folie de l humanité, de la course contre le virus.
Que nous puissions profiter des petites et grandes joies de chaque jour, en pleine conscience.
Lettre à notre vieux Zetor, 40 chevaux sous le capot.
Au cours de ces dernières années, tu avais repris du service, mais te voilà rattrapé par l’âge.
Tu as connu tes heures de gloire dans les années 70 passant des prairies de marais aux prés à vaches, du travail en forêt aux transport de paille, des champs de pommes de terre, maïs et citrouilles au sauvetage des voitures en perdition dans les fossés.
Il paraît qu’un jour, la Dame aux Fleurs t’avait paré, ainsi que ta charrette, de mille couleurs, de mille fleurs, afin de faire de l’anniversaire d’une petite voisine un jour inoubliable.
Tu devais être bien fier de porter, au milieu des rires et des cahots, pour un doux frisson de « même pas peur » tous les enfants présents. Tu les conduisis jusqu’à la cabane de l’ogre, ainsi dénommée par notre fils nourri de contes.
A l’époque, le tracteur, c’était le travail et tu ne pensais pas à faire de même, de manière festive, avec le petit-fils de la maison. Alors il avait fallu insister un peu pour donner à un dimanche un parfum particulier de lande et de bruyère… Enfin, toi, tu étais sans doute partant, mais le Papi conducteur, ça le faisait rire. De son temps…
Cher Zetor, tu perdis ton maître et rien ne fut plus jamais pareil.
La Mamie aux Fleurs t’aurait bien vendu, mais pour nous, ce n’était pas la même histoire. Malgré les aléas personnels, nous étions bien décidés à continuer!
C’est ainsi que tu as retrouvé un conducteur, par intermittence, certes, mais plein de bonne volonté.
Et toi, tu faisais de ton mieux dans la forêt, gardant la trace des chemins, portant divers matériaux sur ton antique charrette.
Je t’ai même vu servant de support à la grande échelle afin de permettre à l’Homme de tutoyer les cimes et les élaguer, tronçonneuse à la main.
Oh bien sûr, tu avais attrapé quelques manies! Notamment celle de t’arrêter n’importe où, n’importe quand, et de ne pas redémarrer; cela ne te serait jamais arrivé avant mais tant pis pour toi: tu as parfois dormi dans la forêt! Il nous fallait revenir le lendemain, avaler les km et assister à ton redémarrage, frais comme un gardon.
Parfois, tu te sentais si bien dans le chemin des Houx que tu y piquais un roupillon, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, restant sourd au klaxon des voitures.
Quand cela t’arrivait sur l’airial, ce n’était pas bien grave, mais les gens ont dû nous prendre pour des originaux de te laisser dehors.
Sacré garnement!
Évidemment, on te fit réparer et le spécialiste te remit en état comme il put. C’était un passionné de vieux engins.Tu fus même chaussé de neuf! Tu avais dû marcher par inadvertance sur un bout de verre bien acéré servant, à notre grand dégoût, nous, lecteurs de La Hulotte, à soi-disant régler leur sort aux taupes.
Nous savions que l’embellie ne durerait pas autant que le marché de Dax, mais il est permis d’espérer, n’est-ce pas?
Tu n’avais plus de freins, mauvais garnement, mais tu faisais encore grandement l’affaire avec ton rouleau landais, ton gyrobroyeur, ta nouvelle charrette, construite maison, plus légère à atteler par un homme seul. Tu tirais des arbres, tu aplanissais le terrain, tu allais de-ci de-là, au moins une fois par semaine.
Un jour d’août de je ne sais quelle année, on organisa même une sortie surprise avec famille et amis.
amis, famille et chiens en goguetteune première aux commandes
Jusqu’au jour où…
Début mars 2020, tu avais tant à faire que tu partis dans les plantations, sans tenir compte du terrain spongieux et tu y restas! Pire, tu t’enfonçais encore plus si on tentait de t’en sortir.
Il fallut toute l’amitié d’un autre sylviculteur et le matériel adéquat pour te sortir de l’ornière.
Tu rentras, plein gaz au garage dans la nuit noire… et …
*¨¨*¨¨*
« J’aurai cette marque sur moi
de la nostalgie de la nuit
quand même la traverserais-je
avec une serpe de lait« *
*¨^*^*
Ce n’était pas encore le confinement mais c’était une question de jours.
Pauvre de toi! Tu as dû te sentir abandonné du genre humain au fond de ton garage.
La Dame aux Fleurs (et ses 95 printemps d’alors) a quitté les lieux deux jours après le confinement. Elle ne savait pas encore qu’elle ne reviendrait plus. Nous non plus.
Comme tout un chacun, nous avons pris notre mal en patience mais notre vie a été bouleversée.
Mon vieux Zetor, ainsi s’est achevée ton existence de tracteur. Tu n’as plus jamais démarré et nous n’avons trouvé absolument personne pour s’occuper de toi. Nous avons tapé à plein de portes: la panne est identifiée, les pièces pas forcément disponibles, le montant des réparations sans doute conséquent au vu de ton âge…
ET NOUS NE FAISONS PAS LE POIDS face aux contrats qui lient les réparateurs potentiels à l’agroalimentaire, aux grands domaines.
Un demi-siècle de bons et loyaux services… Fin de l’histoire.
Et nous voilà bien ennuyés!
« Il y aura toujours dans mon œil cependant
une invisible rose de regret
comme quand au-dessus d’un lac
a passé l’ombre d’un oiseau« *
*^*^*
*Les extraits poétiques sont toux extraits du livre L’ENCRE SERAIT DE L’OMBRE »
de PHILIPPE JACCOTTET.
Juste pour lui rendre un hommage discret mais ô combien mérité.
« Tu peux être Dieu des chiens, Dieu des chats, Dieu des pauvres. Il te suffit d’une laisse, d’un peu de mou, de quelque fortune, mais tu ne seras jamais maître de l’arbre. Tu ne pourras jamais que vouloir devenir arbre à ton tour.
Georges Perec
Je reprends le fil de la reforestation là où je l’avais laissé, fin 2019.
au printemps de quoi rêvais-tu?
Dans les parcelles replantées au printemps 2018, qui se trouvent sur d’anciens champs de la ferme, c’est une tout autre histoire que dans les plantations de landes.
Mais où sont donc les petits pins? Cachés…
A l’automne 2018 et au printemps 2019, cela nous a donné beaucoup de fil à retordre. La composition du sol étant différente, au printemps, il y pousse de grandes plantes invasives qui finissent par cacher les petits pins, malgré le passage du tracteur équipé du débroussailleur rotatif.
ça cahote avec Zetor
Nous avons tenté l’arrachage manuel ensuite, mais peine perdue.Les plantes ont eu le dernier mot et peut-être est-ce un bien pour un mal. L’avenir le dira et nous avec car nous découvrons l’avenir des plantations au fil des saisons. En tous cas, les petits pins étaient invisibles l’été, pour nous et pour les nuisibles.
AUTOMNE 2018 et début d’hiver: avec la saison douce, sans gelée notable, les chevreuils et les sangliers s’en sont donné à cœur-joie.
le fourreau
Nous avions fait protéger les plantations de 2018 par un fourreau contre les lapins sauvages… que nous n’avons jamais vus depuis.
traces et pin à terre
Cela ne nous fut pas d’un grand secours devant l’activité infernale et récurrente des sangliers. Les parcelles étant bordées de chênes, les sangliers venaient labourer le terrain pour trouver les vers restés proches de la surface par absence de gelées et bien sûr les glands.
des laboureurs de première!
Terrain retourné, jeunes plantations arrachées par sans doute la laie et les marcassins, entre mes passages, les jeunes pins restaient une semaine les racines à l’air!
parfois, ils poussent mieux hors du fourreau
Chaque semaine, jusqu’à l’été 2019, j’ai parcouru le terrain, essayant de replanter les pins, parfois jusqu’à 80 à la fois. Il a fallu en remplacer un certain nombre.
Certains jours, je luttai aussi contre le vent qui couchait les jeunes plants devant mes yeux.
Sacrée galère…
Autant vous dire que la pousse s’en ressent! Beaucoup de jeunes plants sont morts, bien plus que ce qui était prévisible.
A la suite d’une lecture, nous avons même tenté quelque chose pour dissuader tout ce monde (sauf le vent : soupir!). Nous avons demandé à notre coiffeuse de garder le résidu des coupes de cheveux. J’ai alors confectionné des petits sacs de toile et nous les avons placés aux endroits de passage des suidés et des cervidés.
les petits sacs de jute
Cela semble marcher… A moins que les bêtes aient changé de restaurant… Ou que les Herbes aient rendu les pins invisibles!
un simple piquet
En tous cas, soyons positifs, j’ai pu constater en 2019, la présence de petites bêtes qui me ravissent: coccinelles, papillons divers. Et lorsque je parcours ces terres, je suis solitaire et heureuse. J’écoute le chant de la brise dans les chênes, je respire à pleins poumons, je me ressource. Au printemps, le chant du coucou m’accompagnait, mais je n’ai pas fait comme mon grand-père qui lorsqu’il l’entendait pour la première fois de la saison, se roulait dans l’herbe pour fêter le renouveau!
AUTOMNE 2019: depuis un mois maintenant, il pleut, il vente. Les pins ont les pieds dans l’eau. Les fossés débordent et nous ne pouvons voir encore les dégâts éventuels des tempêtes et des sols détrempés.
DÉBUT 2020: la situation n’a guère évolué, mais nous devenons fatalistes.
Je relis » LA VIE SECRÈTE DES ARBRES » de Peter Wohlleben , lecture qui me bouscule parfois.
En conclusion, les arbres n’aiment pas les grands changements climatiques: trop d’eau en hiver asphyxie leurs racines, un déficit d’eau au cours des étés toujours plus chauds ne leur est pas bénéfique non plus.
Pour nous, plus de questions que de réponses, mais nous ferons tout pour préserver ces petits coins de forêt utiles à l’homme… si parfois, les éléments veulent être un peu de notre côté.
Vous l’aurez compris, à notre niveau, nous ne sommes pas dans une démarche de rentabilité; nous œuvrons pour le futur parce que nous connaissons les bienfaits de la forêt. Sans le plan Chablis (nettoyage et reboisement), nous n’aurions rien pu faire, ou très peu.
Légèreté de l’oiseau qui n’a pas besoin pour chanter de posséder la forêt, pas même un seul arbre
Hâte de la croquer à l’aune d’une jeune vie d’espérance.
Hâte d’en verser son lait dans la jarre de chaque jour.
Goutte à goutte, sans en perdre une seule.
Sera-t-il possible de LA traverser dans la promesse du matin, sortant de la brume ses atouts de lumière ?
le matin de Noëlelle caresse la pierre la rose de Ronsard?
Aura-t-ELLE la fragilité, les transparences, mais aussi la
subtilité d’une fleur d’été éclose pour Noël ?
Ou bien se balancera-t-ELLE au gré du vent comme les
dernières roses veloutées de l’année ?
panorama d’automneou sillage des jours?
Nous montrera-t-ELLE le chemin, le bon chemin qui nous
mènera à notre propre rencontre ; celui qui s’efface peu à peu au
crépuscule et ressurgit sous la caresse du soleil le lendemain ?
Nous accordera-t-ELLE ce précieux silence diaphane où vient
parfois s’asseoir le volcan des mots ou bien la sagesse ?
« Ce n’est pas moi qui vois les choses. Ce sont les
choses qui me donnent leurs yeux. Les images pures, personne ne les invente. L’âme
de l’arbre se sépare un instant de l’arbre, vient sur la page, écrit le poème
sur l’arbre et signe Ronsard » écrit Christian Bobin dans » la Nuit
du Cœur ».
Comme Sylvain Tesson et Vincent Munier laissant leurs traces dans la blancheur virginale du « TIBET Minéral Animal » ou «TIBET Promesse de l’invisible », nous avancerons, à l’affût, imprimant chaque page blanche de 2020.
Que 2020 nous irradie d’harmonie, de couleurs jaillies du blanc, jaillies du noir.
Profitons de chaque étincelle de lumière.
rosace de l’église de La Rochefoucauld(Charente)
2020 nous regarde. Soyons au rendez-vous.
Cap vers l’horizon!
« Horizon » sur le Grand-Théâtre(Bordeaux)Même pas le vertige
Le sort des jeunes plantations est différent selon les terrains. La première parcelle de lande replantée en 2015 est pour ainsi dire sans histoire. Les petits pins poussent et, au gré des saisons, nous admirons le vert tendre des aiguilles et la bruyère, essentiellement la bruyère cendrée (Erca cinerea). Elle voisine avec la callune qui est moins généreuse chez nous.
la callunela bruyère cendrée
A la fin de l’été, à l’automne, les tapis roses odorants attirent l’œil: ça sent le miel, les abeilles bourdonnent: bientôt on pourra consommer le miel de bruyère.
comme par enchantementGros plan
Plus rare, la bruyère cendrée blanche, pousse à raison d’un pied, toujours au même endroit. Depuis que je parcours la lande, c’est-à-dire depuis l’enfance, j’ai dû rencontrer en tout et pour tout 3 ou 4 pieds de cette bruyère blanche et rare que je couve amoureusement du regard, ne m’autorisant qu’un prélèvement de quelques brins dans un gros bouquet rose à faire sécher. Pour moi, à chaque découverte, c’est un moment de pure émotion.
Cette année, le pied de bruyère blanche n’a pas refleuri.
dommage!
Cependant, ces jours-ci, nous avons découvert que les chevreuils sont venus se délecter des jeunes troncs.
Un chevreuil, c’est mignon, quand ça vient brouter les pommes sous un pommier, à 20 m de nous, alors que nous pique-niquons; mais dans les jeunes plantations, c’est définitivement NON! Ils grignotent la tendre cime du jeune plan, ou bien le tronc du jeune arbre condamnant l’arbre à végéter ou à mourir.
Soyons positifs! J’ai aussi ressenti un grand bonheur quand j’ai vu apparaître les premières pommes de pins cet été sur ces jeunes arbres.
les premières pignes!
Ce automne, au matin , la lumière faisait resplendir les ajoncs, qui ont subi un enveloppement à la manière de Christo. C’était doux, soyeux, élastique. Nous avons pensé au travail des araignées, assurées de ne pas être dérangées.
à la manière de Christoun travail d’artisteen 2019 Le chêne nous sert de référence, car il est en train de se faire dépasser en hauteur par les jeunes pins. Nous sommes aussi dépassés!2019, la pousse est drue.
Petit clin d’œil trouvé dans « La maison du retour » de Jean-Paul Kauffmann
« Le tour de l’airial que j’effectue quotidiennement fait partie de ces joies simples. Elles ne sont pas exemptes de contrariétés. J‘évoquais tout à l’heure la terre des Landes-assurément il y a des malheurs plus grands. Personne ne peut rien contre la nature du sol. En revanche, il me faut affronter de terribles adversaires: les chevreuils et les bambous. »Bambi et bambou », comme le résume plaisamment Joëlle. Dès mon arrivée aux Tilleuls, je les avais clairement identifiés. Ces deux-là, qui a priori ne figurent pas parmi les nuisances de la nature, allaient me donner du fil à retordre. Aujourd’hui, je ne souhaite pas qu’ils disparaissent mais qu’ils se contiennent.
Les invités des Tilleuls ne comprennent pas une telle hostilité à l’égard de ces gracieux cervidés. Certains petits-déjeuners pris sous l’auvent donnent l’occasion de voir à quelques mètres les chevreuils bondir dans la lumière du matin. une telle scène comble tous les fantasmes de la vie à la campagne… J’ai beau expliquer à mes amis que les chevreuils ne sont que des prédateurs, je me heurte à un mur. Les premières années, les jeunes essences sont mortes les unes après les autres. J’ai vite compris la cause de cette hécatombe: les chevreuils. Ces charmants animaux adorent l’écorce des jeunes arbres. ils épluchent consciencieusement le tronc. Une fois l’écorce mangée, l’arbre meurt… »
Dans mon prochain article, nous suivrons l’évolution d’autres plantations: autre terre, autre configuration,autres problèmes…
en attendant, la forêt est fragile: prenez-en soin: pour vous et pour les générations futures.